Le Région démonte les portiques de sécurité dans les gares !

Portique securite

Mis en place à titre expérimental dans 8 gares dont celle de Riquier, ces portiques installés par Christian Estrosi dès son élection à la présidence de la Région, sont en cours de démontage.

J’avais en son temps dénoncé cette décision qui me paraissait inadaptée. L’expérimentation le confirme. Les résultats ne sont pas concluants et l’affaire aurait déjà coûté 3,7 millions d’euros, un gouffre financier pour seulement 8 gares équipées.

Dans ce concours Lepine permanent en matière de sécurité, il n y a pas de limite à l’escalade. Les expérimentations se multiplient ( Reporty, policiers municipaux dans les écoles, portiques de sécurité dans les gares) et l’ardoise pour le contribuable s’alourdit.

Combien d’attentats ont été évité grâce à la vidéosurveillance, la réponse est zéro !

Laurent Mucchielli

C’est ce que le sociologue niçois Laurent Mucchielli spécialisé dans la vidéo surveillance, est venu dire hier soir à Nice à une réunion organisée par la LDH.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant d’intérêt à écouter un intervenant brillant développant un propos qui avait une vraie cohérence.

Laurent Mucchielli a également rappelé que l’influence de la vidéosurveillance sur les actes de délinquance sur la voie publique était minime. les images ne jouent un rôle déterminant que dans 1 à 3% des cas. Par exemple à Marseille ce sont 600 cas sur un total de 60000 actes de délinquance.

A également été évoquée l’ambiance générale anxiogène qui conduit des communes à s’équiper alors qu’il n’y a pas le moindre risque sécuritaire, notamment des villages ou des petites villes où le ration caméra par habitant est très élevé.

En réalité, il n’y a pas suffisamment de personnel derrière les écrans, aussi même si le risque sécuritaire existe, notamment dans les grandes villes, la personne en poste ne voit pas grand chose. Ainsi il y a un glissement de finalité et les agents qui s’ennuient font autre chose et notamment de la vidéo verbalisation.

Enfin il a été démontré que dans plusieurs villes, les chiffres de la délinquance baissaient dans les quartiers bien équipés en caméras mais que le volume global de délinquance sur la ville était stable, ce qui tend à prouver que la délinquance se déplace.

Le problème c’est que ce système s’auto-alimente et est un vrai business. Plus il y a de caméras, et plus il faut du personnel derrière les écrans pour visualiser.

La vidéosurveillance pèse considérablement sur les dépenses de fonctionnement, et souvent au détriment d’autres secteurs des politiques municipales.

S’en est suivi un débat assez intéressant. Une soirée de réflexion très enrichissante.

(photo en pj)

La CNIL ordonne le clap de fin de la séquence Reporty

Reporty

Reporty : Communiqué de presse officiel de « Nice au Cœur »

« Nice au Cœur » se félicite de la décision de la CNIL qui a demandé la suspension immédiate de l’expérimentation de l’application Reporty. C’est une victoire pour les libertés individuelles et un nouveau désaveu pour Christian Estrosi qui montre ses limites.

Cette posture permanente, cette propension à vouloir sans cesse avoir raison contre tout le monde, le Conseil d’Etat, le tribunal administratif, le commissaire enquêteur, la CNIL et les citoyens, devient exaspérante.

Je salue les représentants des organisations politiques, syndicales, associatives et citoyennes qui s’étaient rassemblés, avec « Nice au Cœur », pour lutter ensemble contre cette initiative. Je salue plus particulièrement la Ligue des Droits de l’Homme, à l’origine de la saisine de la CNIL.

La conclusion de cet épisode est un message d’espoir pour l’avenir qui démontre, qu’unie, l’opposition républicaine peut freiner certaines dérives et voir l’avenir différemment.

Patrick Allemand
Conseiller municipal de Nice
Conseiller métropolitain Nice Côte d’Azur

Reporty : quinze organisations et partis politiques saisissent le défenseur des droits !

téléchargement

Ci-dessous, le courrier adressé au défenseur des Droits par les partenaires anti-reporty :

M. Le Défenseur des droits
Libre réponse 71 120
75 342 Paris CEDEX 07

Nice, mardi 6 février 2018

Objet : application « Reporty

Monsieur,

Nous, associations, syndicats et partis politiques, souhaitons attirer votre attention sur une atteinte grave et manifeste à la liberté fondamentale qu’est la vie privée.
En effet, la Ville de Nice vient de lancer « Reporty », une application mobile destinée à signaler incivilités, délits et crimes à la police et qui permet, de fait, à des citoyens et citoyennes géolocalisé(e)s d’en filmer d’autres et d’envoyer les images au Centre de Supervision Urbain où les policiers municipaux les visualiseront en direct.

Elle teste son application sur un panel de 2000 volontaires dont, en premier lieu, ses agents disposant d’un téléphone portable professionnel, fortement incités à participer à l’expérimentation, mais aussi des volontaires issu(e)s des comités de « voisins vigilants » et des comités de quartier. Une fois cette phase test passée, elle souhaite rendre accessible cette application à tous. Ce qui s’expérimente aujourd’hui à Nice pourra être dupliqué, demain, dans les autres villes de France.

Dès que les images filmées par les particuliers sont visualisables au centre de supervision urbain, elles font partie du système de vidéoprotection de la Ville de Nice. Or l’article L 251-3 du Code de la Sécurité Intérieure stipule que « Les opérations de vidéoprotection de la voie publique sont réalisées de telle sorte qu’elles ne visualisent pas les images de l’intérieur des immeubles d’habitation ni, de façon spécifique, celles de leurs entrées. » Avec Reporty, il sera possible de filmer l’intérieur des habitations et d’adresser une image instantanément, sans aucun filtre, aux policiers de permanence. De plus, le risque de détournements est élevé : quiconque voudra régler des comptes personnels, nuire à un voisin ou envenimer un conflit privé pourra utiliser « Reporty » pour cela. Ce dispositif enfreint donc la réglementation en vigueur, porte manifestement atteinte à la liberté fondamentale qu’est la protection de la vie privée et comporte de nombreux risques.

La mise en service de cette application participe également d’une conception de la société qui fait la promotion de la délation et où la défiance et la surveillance de tous contre tous deviennent la règle.

Préoccupés par ces dérives nous éloignant encore un peu plus du vivre ensemble, nous sollicitons votre intervention pour contribuer à stopper cette expérimentation dangereuse.

Restant à votre disposition pour vous apporter tout élément complémentaire, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Défenseur des droits, nos salutations les plus respectueuses.

Signataires : Les Amis de la démocratie, Les Amis de la liberté, la CGT NMCA, EELV 06, Ensemble! 06, la France Insoumise 06, la LDH Nice, le MRC Nice, Nice au Cœur, le PCF Section Nice, le PCF 06, le PS 06, le MRAP, le Syndicat des Avocats de France section de Nice, Tous citoyens

Vous connaissez les Liserons ?

Liserons-3

Il s’agit d’un quartier en impasse de Nice Est, non loin de la pénétrante du Paillon, entre le quartier Bon Voyage et l’Ariane. Les élus se penchent sur la rénovation de la cité, et ils l’ont fait savoir, en organisant une visite suivie par la presse ce matin !

Ce secteur est intégré au programme RU (rénovation urbaine) qui dépend de l’Etat. Je l’avais obtenu du temps où Patrick Kanner était ministre de la ville.

Le quartier « qu’il faut reconquérir » selon le maire Christian Estrosi, fait l’objet d’une rénovation et différents travaux sont programmés : réhabilitation d’un terrain de jeu, rénovation des parkings, purge de la falaise pour sécuriser les lieux.

Le préfet souligne de son côté que cette réhabilitation est indispensable, à la fois pour les habitants, la circulation, et la sécurité.

Mais aujourd’hui ce problème est dépassé.

D’abord, ce n’est pas au petit matin qu’il faut aller aux Liserons. Il y fait très froid en cette saison, souvent deux degrés de moins que le reste de la ville) et on ne rencontre personne. C’est vers 17 heures, le soir, quand le « commerce » bat son plein. Lorsque les guetteurs font la circulation, filtrent les véhicules. Tous les jours, en toute impunité, au point que les résidents non impliqués désespèrent de la République.

Ensuite, l’urgence n’est malheureusement plus à la poudre aux yeux, à la rénovation d’un multisite sportif. Elle est au nettoyage des dealers qui gangrènent cette cité et font règner la peur. C’est ce qui explique ma déception lorque j’ai lu ce matin que les quartiers ciblés par la nouvelle police de sécurité quotidienne pour Nice étaient une nouvelle fois l’Ariane et les Moulins !

Quand fera-t-on preuve de volontarisme politique en faisant l’union sacrée des polices pour stopper cette honte ? Puisque le président veut mettre des contraventions, que la police mette tout simplement une patrouille en bas entre 17h et 22h et opère des contrôles sur le va-et-vient des véhicules et vous verrez à quelle vitesse les caisses de l’Etat se rempliront.