Wauquiez : Naïf ou manipulateur ?

Wauquiez

Cette fameuse affaire Wauquiez en dit long sur le personnage. Je plains la droite de s’être livrée à ce type d’individu pour l’incarner.
Mais quelque chose me gêne tout de même. C’est presque trop gros pour être vrai ! Ou, on a affaire à un abruti fini, ce que je ne crois pas, ou alors, on est tous en train de se faire manipuler par quelqu’un qui a la volonté de rentrer dans une démarche à la Trump.

Commencer par dire à des étudiants « je ne veux aucun enregistrement , ce qui se dit ici, reste entre nous, sinon je vous sers du bullshit comme pour les médias », c’est très fort !

Même si aucun étudiant n’y avait pensé, rien que le fait de dire je ne veux aucun enregistrement ne pouvait que déboucher sur un…enregistrement.

Quant à qualifier de bullshit ce qu’il répond à la presse en dit long sur ce qu’il pense des journalistes et sur le respect qu’il leur porte. En effet Bullshit signifie littéralement « merde de taureau » et connerie, foutaise au sens figuré.

Je rappelle que le mépris de Trump pour la presse ne l’a pas empêché de gagner l’élection présidentielle américaine.

Olivier Dussopt entre au gouvernement !

Dussopt

Faut il voir dans cette arrivée à Bercy un acte simplement opportuniste qui ne dérange personne dans son confort intellectuel et politique ou un acte ayant une certaine portée ?

Dans ce type de situation, il y a celui qui nomme et celui qui accepte.

Chez celui qui nomme, il y a la volonté d’opérer un remplacement qui ne touche pas à l’équilibre de Bercy. Macron avait nommé à Bercy un secrétaire d’État socialiste, Benjamin Grivaux. Celui devient porte parole et remplace un autre socialiste Christophe Castaner. Il remplace donc à Bercy, Benjamin Grivaux par un autre socialiste, Olivier Dussopt.

Chez celui qui accepte, il y a une explication à donner. C’est un minimum de la part d’un homme proche de Benoît Hamon avant de s’être tourné vers Manuel Valls et qui a encore voté contre le budget, il y a quelques jours, et qui n’a pas voté la confiance au gouvernement.

Ce débauchage a une double conséquence.

Il rassure les électeurs socialistes qui ont voté En marche et qui se rejouissent de voir le gouvernement rosir un peu et qui pensent qu’il va y avoir une inflexion sur les questions de solidarité et de redistribution.

Il conforte l’inquiétude de voir le futur débat au sein du PS tronqué au prochain congrès. Pour qu’un congrès de clarification ait lieu, il faut que les lignes politiques soient représentées. Or, les tenants d un dialogue avec Macron, quittent peu à peu le parti.

Bientôt, il ne restera plus que ceux qui souhaitent s’inscrire dans une opposition résolue et forte. Cette ligne coupera durablement le parti de ces anciens électeurs avec qui il faudrait, au contraire, continuer le dialogue. Cette ligne se heurtera à l’efficacité de la France Insoumise. Il ne restera plus comme seule perspective de rebond que de spéculer, souhaiter, provoquer l’échec de Macron. Une vraie politique du pire.

A l’ONU, la voix de la France s’est faite entendre !

MacronONU

Faire de la politique, c’est aimer les gens et aimer la politique. On peut être socialiste et ne pas être sectaire, ne pas être aveuglé par un esprit partisan. Il est des moments où certains clivages se dépassent. A mon sens, le discours du président de la République, prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en fut un.

Il s’est exprimé au nom de Bana, citoyenne d’Alep, Ousmane, écolier à Gao, Kouamé, réfugié ayant atteint les rives européennes au péril d’un voyage plus que dangereux, Jules, dont la maison a été détruite par l’ouragan Irma…

Pour une politique environnementale mondiale forte, qui met en oeuvre les Accords de Paris de la COP21, avec ou sans les Etats-Unis,
Pour le respect des droits fondamentaux, notamment pour le droit des femmes,
Pour une liberté d’expression et une liberté de la presse partout,
Pour des vrais investissements dans le développement,
Pour une politique internationale d’apaisement, qui respecte l’accord sur le nucléaire avec l’Iran et demande le renforcement du dialogue avec la Corée du Nord
Pour une ONU qui embrasse le multilatéralisme parce que les grands enjeux ne trouveront de réponse que collectivement : terrorisme, climat, numérique.

Fermeté vis à vis des Etat-Unis, éloge du multilatéralisme, là où Trump affirme « c’est les Etats-unis d’abord », le contraste a été saisissant, et donne à la France une responsabilité encore plus grande dans le nouvel ordre mondial qu’il faut reconstruire.

Hommage à Robert Badinter !

Badinter

C’était le 18 septembre 1981, il y a 36 ans. La peine de mort était abolie !

Extraits du discours de Robert Badinter devant l’assemblée Nationale :

« Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain, grâce à vous, il n’y aura plus pour notre honte commune, des exécutions furtives, à l’aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées. A cet instant, j’ai le sentiment d’assumer, au sens ancien, au sens noble, le plus noble qui soit, le mot de Ministère c’est le service, j’ai le sentiment de l’assumer. Demain, c’est l’abolition.
Législateurs français, de tout mon cœur, je vous remercie. »

La justice ne se rend pas à coups de casque !

Mjid El Guerrab

Le député LREM qui a agressé à coups de casque un responsable PS, toujours en soin intensifs, doit démissionner de son mandat. Il s’est comporté comme un petit voyou. Point final.

J’aurais dit la même chose si cette agression avait été perpétrée par un élu de la France Insoumise, ou du PS, ou de LR ou du FN et que l’élu ait été black, blanc ou beur.

C’est une question d’éthique et de principe. Même s’il a subi des injures racistes, sa réponse n’aurait jamais dû être celle qu’il a apportée.

Personne ne doit se faire justice, encore moins un parlementaire qui doit être un exemple. Il y a des tribunaux pour cela.

J’apprends qu’il est convoqué par son président de groupe, Richard Ferrand, en début de semaine.

A mon avis, personne n’a les moyens de le faire démissionner hormis une décision de justice. C’est une décision que lui seul peut prendre, qui est personnelle. S’il ne le fait pas, il ne peut plus siéger au sein du groupe LREM, il doit en être exclu. C’est ce que je pense.