Valls – Hamon, un débat décisif !

 

Hamon-Valls

Ce qui va se passer ce soir avec ce débat de l’entre deux tours va bien au-delà du choix du candidat socialiste pour une élection présidentielle. c’est décisif pour l’avenir et pour la recomposition de la gauche.

Les congrès du PS n’ont jamais tranché la confrontation entre ces deux gauches qui s’affrontent avec violence entre les deux tours de la primaire. La nouveauté c’est que le centre de gravité est en train de se déplacer parce que le candidat a toujours été issu de la branche « gauche de gouvernement » alors que ce ne sera pas le cas cette fois si Benoit Hamon l’emporte.

Cette situation s’explique par le fait qu’une bonne partie de notre électorat social démocrate qui veut des reformes économiques et sociétales plus profondes est déjà ailleurs et ne s’est pas senti concerné par la Primaire.

Cette mutation, c’est le Parti Socialiste qui aurait du l’organiser de façon maîtrisée et depuis longtemps pour aller vers un parti social démocrate moderne et totalement assumé.

Elle est en train de s’opérer dans la douleur et le chaos. In fine, la société, lassée de l’attendre va la faire et sans lui !

Primaires : un choix déroutant !

 

Valls-Hamon

J’avais choisi Vincent Peillon parce que je le pensais mieux placé que les autres pour rassembler la gauche. Les français n’ont pas adhéré à cette candidature, c’est la démocratie. L’homme n’est pas en cause, ni ses qualités politiques, ni sa carrure. Simplement il est parti trop tard pour se faire entendre.

Dimanche prochain il ne s’agit ni d’enterrer le quinquennat de François Hollande ni de choisir le candidat du PS, il s’agit de choisir quelqu’un qui puisse gagner le 7 mai prochain.

Je souhaite que la participation augmente dimanche prochain parce que le choix sera déterminant. Le choix qui s’opèrera, au delà des personnalités, est le choix entre deux lignes politiques claires, entre une gauche de gouvernement incarnée par Manuel Valls et une gauche de témoignage, plus généreuse mais moins credible représentée par Benoit Hamon.

Transformer la société, la rendre plus juste, c’est le sens de mon engagement politique. Pour y parvenir il fait gouverner donc avoir gagné non pas une primaire, mais une élection.

A titre personnel je voterais Manuel Valls. Une fois la primaire achevée, dans les semaines à venir, je chercherais la meilleure solution pour éviter à la France d’avoir à effectuer un choix mortifère entre Fillon et Le Pen. Mon pays mérite mieux.

Un Peillon très convaincant ce soir sur France 2 !

Peillon

Interrogé par David Pujadas et Léa Salamé, Vincent Peillon a présenté son projet.

Il veut apparaître comme le point d’équilibre de la primaire de la gauche. Mardi 3 janvier, à trois semaines du premier tour, Vincent Peillon a présenté son programme devant la presse. Un document de 62 pages (PDF) qui compte de nombreuses propositions, dont certaines déjà portées par François Hollande en 2012. Fervent européen et souhaitant promouvoir la valeur travail, l’ancien ministre de l’Education est favorable à de « nouveaux droits » sur le plan sociétal et à une réforme profonde des institutions. Voici à quoi ressemblerait la France s’il remportait l’élection présidentielle.

Sur l’économie, une réécriture de la loi Travail et la mise en place d’un « bouclier fiscal »

« Je ne crois pas du tout à la fin du travail ! » Vincent Peillon tient à mettre les choses au clair : il ne partage pas l’avis de Benoît Hamon, qui pense que le travail va se raréfier dans les années à venir avec la robotisation. Au contraire, il souhaite le promouvoir, notamment en rendant la fiscalité plus favorable au travail, et moins aux revenus du patrimoine. L’ancien ministre propose ainsi de fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG, rendant cette dernière progressive. Il s’agissait déjà d’une promesse (non tenue) de François Hollande en 2012.

Si Vincent Peillon est opposé à l’instauration d’un revenu d’existence pour tous, il souhaite mettre en place un « bouclier fiscal » pour les plus modestes. Le principe : en dessous d’un certain niveau de revenu, la taxe d’habitation ne pourrait pas être supérieure à 20% du salaire mensuel.

Quant à la loi Travail, que Benoît Hamon et Arnaud Montebourg veulent abroger, Vincent Peillon souhaite la réécrire en l’expurgeant de sa mesure la plus controversée (l’inversion de la hiérarchie des normes) mais en conservant des « avancées très importantes » comme la garantie jeunes ou le compte personnel d’activité. Ce dernier pourrait d’ailleurs être transformé en une « banque des temps » permettant à chaque salarié d’individualiser son temps de travail.

Sur les questions de société, de « nouveaux droits » pour les Français

Le maître-mot de Vincent Peillon : la solidarité. Le candidat à la primaire promet un « renforcement des solidarités existantes » (par exemple, en facilitant les démarches administratives pour obtenir des prestations sociales), mais surtout « ouvrir de nouveaux droits ». Sa principale proposition est la création d’un service public des maisons de retraite : 10 000 places par an, 50 000 sur le quinquennat, gratuites ou à un coût très bas pour les personnes âgées, sous conditions de ressources. Sur la fin de vie, Vincent Peillon propose d’aller plus loin que la loi votée à la quasi-unanimité lors de cette législature, en légalisant l’aide médicale à mourir.

Parmi les autres mesures préconisées par Vincent Peillon figurent la création d’un service public de l’enfance ou le versement des allocations familiales dès le premier enfant. L’ancien ministre s’engage par ailleurs à « poursuivre le combat pour le droit des femmes », notamment en matière de rémunération, et à légaliser la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes.

Plus largement, il dit vouloir lutter contre « toutes les discriminations ». « Il n’y a pas de deuxième ou de troisième génération ‘d’immigrés’ à qui il appartiendrait de ‘s’intégrer’, mais des Français de plein droit et de plein exercice », explique-t-il. Quant à la laïcité, il estime qu’elle « ne peut être à géométrie variable. La neutralité vaut pour tous, et ne doit pas s’exercer seulement contre certains ». Elle doit être un instrument de liberté et non de domination.

Sur l’Europe, un couple franco-allemand à la manœuvre

« On peut être de gauche et européen », martèle Vincent Peillon, réfutant « cette petite musique qui nous fait croire que l’Europe empêche les mesures de gauche ». Un tacle adressé à Arnaud Montebourg, qui exprime régulièrement son souhait d’aller « casser de la vaisselle à Bruxelles ».

Contrairement à d’autres qui souhaiteraient s’affranchir de la règle européenne des 3% de déficit public, Vincent Peillon milite pour un respect par la France de ses engagements budgétaires, en échange d’un « New Deal européen ». Comprendre : une relance économique soutenue par un gouvernement économique de la zone euro et des investissements massifs, faisant passer le plan Juncker de 315 à 1 000 milliards d’euros.

Au cœur de cette nouvelle orientation se trouveraient le couple franco-allemand et les pays de la zone euro. « Si nous ne pouvons pas avancer à 27 pays, nous avancerons avec ceux qui le souhaitent », plaide Vincent Peillon, qui souhaite également « une pause » dans l’élargissement de l’Union européenne.

Enfin, face à la crise migratoire, il milite pour un renforcement des frontières extérieures de l’Europe avec « des contrôles systématiques » et un corps de gardes-frontières européen, mais aussi la mise en place de corridors humanitaires pour les réfugiés depuis les pays voisins de la Syrie.

Sur la vie publique, une réforme en profondeur des institutions

Vincent Peillon estime que « les institutions actuelles excluent une partie considérable des Français ». Il propose donc d’élire l’Assemblée nationale « à la proportionnelle intégrale dans les grandes régions », ce qui permettrait au FN, mais aussi aux petits partis, d’obtenir une bien plus grande représentation au Parlement. Une mesure choc qui va beaucoup plus loin que « la dose de proportionnelle » que François Hollande avait promise en 2012 et qui est aujourd’hui prônée par Arnaud Montebourg et par Benoît Hamon.

Sur ce terrain des institutions, l’ancien ministre entend également réduire le nombre de parlementaires (sans donner de chiffres précis), instaurer « le mandat unique » et la limitation du cumul des mandats dans le temps (trois mandats successifs maximum), et exiger un casier judiciaire vierge pour être candidat à un mandat électif.

Il reprend enfin à son compte deux autres promesses non tenues de François Hollande : le droit de vote des étrangers hors UE aux élections locales et la suppression de la Cour de justice de la République, juridiction d’exception pour juger les ministres. Autant de sujets qui nécessiteront une réforme de la Constitution, que Vincent Peillon souhaite soumettre aux Français par référendum dès l’automne 2017.

Sur la sécurité, des moyens accrus pour la défense, la police et la justice

« La République ne peut susciter l’adhésion et la confiance que si nos concitoyens savent qu’elle a les moyens de les protéger », avertit le candidat. Au programme, pas de nouvelle loi, mais des moyens supplémentaires. Concernant la défense, Vincent Peillon propose de porter à 2% du PIB le budget de la Défense, comme l’a récemment demandé le chef d’état-major des armées dans une tribune alarmiste en décembre. Un objectif qui serait atteint progressivement, sur dix ans.

Dans le même esprit, le candidat souhaite poursuivre les créations de postes dans la police et la gendarmerie, avec 5 000 postes supplémentaires sur le quinquennat et le retour de la police de proximité créée sous Lionel Jospin et supprimée par Nicolas Sarkozy. Enfin, pour lutter contre l’asphyxie des tribunaux, Vincent Peillon veut augmenter le budget de la Justice de 5% chaque année.

Attentat de Nice : 11 repérages en toute impunité !

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Il ne s’agit pas pour les acteurs de la vie publique d’une révélation car cette information circule depuis un bon bout de temps. Je me suis fixé depuis le départ une ligne de conduite après l’attentat du 14 juillet, en parler peu.

J’ai toujours fait de la politique avec une certaine éthique. Dans le cas de Nice je n’ai pas dérogé à cette règle parce que j’ai toujours pensé que le risque zéro n’existe pas dans ce domaine et qu’il est facile de tenter de coller la responsabilité de ce qui est arrivé sur un autre.

Et puis je pense que ceux qui ont essayé d’exploiter politiquement cet attentat n’en sortiront pas grandis. C’est méprisable.

Enfin il y a une enquête judiciaire en cours et je fais confiance à la justice pour faire la lumière sur les éventuelles responsabilités des uns et des autres.

Mais le 19 décembre au conseil municipal, Christian Estrosi a dépassé les bornes en traitant Bernard Cazeneuve de Premier Menteur de France et de tricheur. C’est ce qui m’a conduit à quitter la salle avec Christine Dorejo, l’autre élue socialiste car il a refusé de retirer ces propos.

Nous étions un certain nombre à penser que le cauchemar de cette lamentable polémique des jours qui ont suivi l’attentat était définitivement close avec l’hommage national rendu par le Président de la République le 15 octobre sur la colline du Château. On s’est trompé !

Quasiment en même temps, Mediapart a révélé publiquement certains éléments de l’enquête. Parmi ces éléments, il en est un qui est particulièrement troublant et pour le coup à charge contre la ville de Nice. Cela explique mieux la nervosité de l’ex maire de Nice.

On apprend que le camion a effectué 11 repérages les jours précédents et le jour même. Comment en pleine psychose attentat, au sortir d’un Euro ultra-sécurisé, a t’on pu laisser cela se faire ?

Il y a là une énorme responsabilité qui suggère bien des questions. Qui visionne les images de vidéo-surveillance? S’agit il de policiers? Quelle formation ont ils? Je n’incrimine pas les agents en poste ce jour là mais ont ils été formés à autre chose que la vidéo-verbalisation qui elle fonctionne à merveille?

Qui est responsable du recrutement ? Qui a pris la décision de confier à du personnel sous qualifié le visionnage de la vidéo-surveillance ? Car manifestement ce ne sont pas des policiers qui, eux, sont formés à la détection des comportements anormaux. Or voir passer un 19 tonnes 11 fois en trois jours, c’est anormal. Pourquoi ce camion n’a t’il pas été contrôlé par la police municipale ? C’est à la justice de répondre à ces questions. Je ne suis pas magistrat, je ne fais que les poser.

Mais il est clair que si cet attentat avait pu être évité, c’est à ce niveau là que cela s’est joué ! Après le 14 juillet, à 22h30, lorsque le camion est monté sur le trottoir, peu importe qu’il y ait eu 10 ou 15 policiers municipaux et nationaux de plus sur la Promenade des Anglais, c’était trop tard !

J’ai choisi Vincent Peillon !

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J’ai connu Vincent lorsqu’il a rompu avec Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, les anciens du Nouveau Parti Socialiste (NPS). J’ai suivi Vincent lors de l’épisode Ségolène puis au Congres de Reims.

J’ai été de ceux qui, avec Julien Dray, ont facilité son rapprochement avec François Hollande qui s’en est toujours méfié.

Vincent a été un bon ministre de l’Education Nationale. Il a engagé des reformes fondamentales malgré la difficulté de celles des rythmes scolaires.

Et puis finalement, même s’il a eu des désaccords avec le président, notamment sur la déchéance de nationalité et sur la loi travail, il ne les a jamais exprimé publiquement et bien qu’étant parmi les premiers partis du gouvernement, il me semble être celui qui a été le plus correct vis-à-vis de Hollande.

C’est un philosophe, écrivain, un homme qui sait prendre du recul et de la hauteur, mais aussi un homme politique de premier plan et les débats télévisés le révéleront à ceux qui ne le connaissent pas.

Enfin je suis persuadé qu’il répond à l’attente d’une partie des électeurs de gauche qui ne se seraient pas mobilisés pour la primaire, qui ne soutiennent pas les frondeurs et étaient réservés vis à vis de Manuel. Or, nous avons tous intérêt à ce que cette primaire soit un succès populaire et il représente une offre politique différente.