La région Sud face au défi de l’Algérie !

 

Présenter un quasi grabataire à la présidence de la république n’est pas à l’évidence le signe d’une démocratie en bonne santé. C’est symboliquement un désastre. Mais si le système a perdu la bataille des images, mais il n’a pas encore perdu le pouvoir.

L’ Algérie est un pays riche de son pétrole, de son gaz ( 10% de nos importations ), de ses ressources minières, de son potentiel touristique encore peu exploité, de sa jeunesse aussi, un algérien sur deux a moins de 25 ans.

Depuis la première élection d’Abdelaziz Bouteflika en 1999, cette richesse avait permis au pays de vivre avec un pouvoir stabilisé à défaut d’être vraiment démocratique.

Ce qu’il se passe depuis quelques jours, ressemble à la fois à la révolution du jasmin des voisins tunisiens et au mouvement des gilets jaunes en France. Ce ne sont pas que des mouvements qui se déclenchent dans les capitales avec pour seule contestation celle venant des intellectuels, des universités, etc. Ces trois mouvements ont un point commun. Ils sont partis du sentiment d’abandon et de la notion d’inégalité territoriale. Ce sont des mouvements profonds venant de la ruralité qui trouvent leurs carburants dans le rejet de l’injustice sociale.

On sent monter de la rue un besoin de liberté, la volonté d’en finir avec un régime qu a fait stagner des millions de personnes et qui est à bout de souffle.
La dernière astuce, déjà utilisée de la promesse , une fois réélu, de démissionner pour organiser de nouvelles élections ressemble à une manière de gagner du temps, de calmer le jeu car d’ici le 16 avril, date de l’élection présidentielle, il y a encore sept vendredi, et donc autant d’appels à manifester.

Ce qu’il se passe est important et les réseaux sociaux relaient abondamment ce que la télévision de l’ORTF algérienne essaie de minorer. Les manifestation n’ont jamais été aussi gigantesques.

Bien entendu cette affaire est complexe pour la France, et pour notre région, qui est , hors région parisienne, la première région d’accueil d’immigrés algériens.
Une nouvelle génération de responsables politiques algériens pourrait émerger à cette occasion et la France peut jouer un rôle positif dans cette affaire.

Elle n’est pas obligée de réitérer sa positon caricaturale pendant la révolution tunisienne qui amena Michèle Alliot Marie à proposer l’envoi de CRS pour montrer aux tunisiens comment maintenir l’ordre ! Si la France commence à être frileuse, si elle est en retard sur le soutien à apporter au peuple algérien, alors il pourrait y avoir un danger. Il ne faut pas oublier le rôle essentiel que joue l’Algérie, avec son armée dans le contrôle du Sahel contre les djihadistes au Mali. La France ne peut pas non plus être interventionniste : pas d’ingérence mais pas d’indifférence non plus.

Pour le moment, la mobilisation actuelle est vraiment citoyenne. elle n’est ni attisée, ni encadrée par les islamistes. D’ailleurs, il faut noter que les femmes sont très présentes dans les manifestations.

Mais ils peuvent,comme ailleurs, rafler la mise si on est pas de suite aux cotés du peuple, si on aide pas le peuple algérien à construire une nouvelle démocratie, à se doter de nouvelles institutions et à bâtir un nouveau plan de développement économique.
J’entends monter l’idée qu’il pourrait y avoir si cela tourne mal une vague migratoire sans précédent d’algériens vers la France. Je ne suis pas sûr de ce scénario. Il est évident que notre région serait très exposée parce chaque algérien de notre région a laissé une partie de sa famille sur l’autre rive, parce que ceux de la 2eme et 3eme génération , français, ont des cousins, des oncles sur l’autre rive.

Mais on peut aussi avoir le phénomène inverse car de nombreux algériens de la région Sud ont réalisé des investissements en Algérie, parce que des investisseurs européens attendent une libéralisation économique, la fin de la règle du 51% qui fait qu’aucun étranger n’est actionnaire majoritaire dans ce pays. Si cette ouverture économique s’opérait, alors des jeunes français de racine algérienne qui regardent l’Algérie, pourrait avoir envie d’y retourner si cela bouge.

Incroyable ! Les secretariat des élus demandés en renfort de la cause de la reconnaissance faciale

 

La DRH de la mairie et metropole vient d’envoyer à ces agents le mail suivant :

Nous avons été sollicités par le Cabinet du Maire pour trouver une quinzaine d’agents dans notre direction pour proposer au public en attente de rentrer dans l’enceinte de Carnaval (avant les contrôles de sécurité sur la coulée verte) de répondre à un questionnaire – de 13h à 14h30 – relatif à la reconnaissance faciale (9 questions très simples à poser)

Les agents intéressés devront :
1. prendre leur pause méridienne de 11h45 à 12h30 ; le rendez-vous est donné à 12h30 avec XXX XXX devant la Mairie Principale
2. renvoyer leur confirmation de leur participation par mail à XXX XXX avec copie à leur chef de service, directeur

Nous comptons sur vous et sur la meilleure compréhension de votre chef de service

Un grand merci par avance pour votre mobilisation….

Il est invraisemblable qu’un tel courrier arrive au secrétariat des élus de l’opposition. C’est une véritable provocation politique.

Estrosi le cafouilleux

 

En moins de 48 heures le maire de Nice vient de nous faire étalage de ses capacités et une démonstration édifiante sur la manière dont cette municipalité est gérée.

Organisation de la confusion, impréparation des dossiers, mauvaise connaissance de son administration, tous les ingrédients sont là.

L’organisation de la confusion, c’est la façon dont est gérée l’affaire du tarif de la ligne 2 du Tram pour aller de l’aéroport au centre ville.

Que ce soit clair je ne suis pas le porte parole des taxis, mais on assiste depuis 3 mois à une partie de poker menteur entre leur syndicat et le maire de Nice qui leur promet sans promettre tout en promettant, et roule dans la farine leurs négociateurs.
Dernier gag, l’idée d’un tarif pour les niçois et d’un tarif pour les touristes promis aux taxis selon leur porte parole mais démenti par le maire, le tout agrémenté par une volte-face du président des taxis, en fin de journée, qui finalement revient sur ses déclarations et met en cause dans un communiqué musclé… le quotidien régional!

L’impréparation des dossiers, c’est celui de l’expérimentation de la reconnaissance faciale qui le démontre.

Nous apprenons que, contrairement à ses déclarations, Christian Estrosi ment. La ville de Nice n’a jamais reçu l’accord de la CNIL pour expérimenter un logiciel de reconnaissance faciale pendant le Carnaval de Nice, tout simplement parce qu’elle n’est pas (ou plus) habilitée à autoriser un tel dispositif.
De plus, le maire n’a prévenu la CNIL de son intention d’expérimenter le dispositif que le 1er février pour les 16,19 et 20 février, ce qui n’a pas facilité le travail de cette commission.

Mauvaise connaissance de son administration, c’est l’affaire parent 1, parent 2.

A la suite de cette décision, soucieux de ne pas laisser un boulevard à Éric Ciotti, le maire de Nice se fend d’un post ou il explique qu’on raye les mentions père et mère pour répondre à des normes administratives et qu’en tant que père ça le gêne profondément.
Bingo, pas de chance. Cela fait au moins dix ans qu’à la ville de Nice, dans les formulaires scolaires on ne parle plus de père et mère mais de représentant légal 1 et représentant légal 2 !

Ce sera tout pour aujourd’hui.

Antisémitisme, anti-sionisme : ne pas se tromper de débat.

 

Alors que certains députés proposent de pénaliser l’antisionisme au même titre que l’antisémitisme, j’ai tendance à penser que l’arsenal juridique français est suffisant.. D’ailleurs, concernant Alain Finkelkraut, le parquet poursuivra ses agresseurs (verbaux) pour injure publique à caractère raciste. Ils sont passibles d’ un an de prison et de 45 000 euros d’ amende.

Je ne pense pas qu’il faille faire un amalgame entre antisémitisme et antisionisme.
L’ antisémitisme comme toutes les formes de racisme est un délit. L’anti-sionisme est une opinion que l’on peut partager ou que l’on peut critiquer, mais qui n’est qu’une opinion.

On ne peut pas dire d’un anti-sioniste qu’il est systématiquement antisémite d’autant que la notion même d’anti-sionisme a considérablement évolué avec le temps. Il ne s’agit plus de nier l’existence de l’état d’Israël. D’une part il existe, d’autre part les faits ont démontré que le sionisme n’était pas la seule solution puisque l’histoire a tranché ce débat. 6 millions de juifs vivent en Israël, 10 millions de juifs vivent dans le monde en dehors d’Israël alors que selon les fondateurs du mouvement sioniste ils ne pouvaient pas s’intégrer dans un autre pays que le leur.

Mais en aucun cas le fait de critiquer la politique de Netanyahu ne peut être assimilé à un délit. Il y a des gens qui approuvent la politique d’Israël, d’autres qui la condamnent, ou même qui la combattent. On peut critiquer la colonisation en Cisjordanie sans être antisémite.

Pénaliser l’anti-sionisme en assimilant la critique d’Israël à de l’antisémitisme est dangereux à terme pour la liberté d’opinion. C’est tout à fait normal dans un pays comme le nôtre qu’on puisse avoir ce type de débat.

C’est une lourde responsabilité que prendrait l’assemblée nationale.