Attentat du 14 juillet: Les plaintes contre la ville classées sans suite !

 

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Après l’attentat du 14 juillet, 23 plaintes avaient été déposées contre l’Etat et la ville de Nice par des familles de victimes.

Une enquête avait donc été ouverte pour savoir s’il y avait eu manquement délibéré à l’obligation de sécurité. Tout le monde se souvient de la polémique indigne qui avait fait rage dès le lendemain

Le parquet de Nice a donc décidé de classer l’affaire sans suite. Le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prêtre a considéré qu’aucune infraction pénale n’était caractérisée. Il aurait fallu pour cela qu’ayant connaissance de certains éléments, le dispositif de sécurité n’aie délibérément pas été à la hauteur.

Je ne commente pas les décisions de justice mais vous quel est.votre avis?

Attentat de Nice : 11 repérages en toute impunité !

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Il ne s’agit pas pour les acteurs de la vie publique d’une révélation car cette information circule depuis un bon bout de temps. Je me suis fixé depuis le départ une ligne de conduite après l’attentat du 14 juillet, en parler peu.

J’ai toujours fait de la politique avec une certaine éthique. Dans le cas de Nice je n’ai pas dérogé à cette règle parce que j’ai toujours pensé que le risque zéro n’existe pas dans ce domaine et qu’il est facile de tenter de coller la responsabilité de ce qui est arrivé sur un autre.

Et puis je pense que ceux qui ont essayé d’exploiter politiquement cet attentat n’en sortiront pas grandis. C’est méprisable.

Enfin il y a une enquête judiciaire en cours et je fais confiance à la justice pour faire la lumière sur les éventuelles responsabilités des uns et des autres.

Mais le 19 décembre au conseil municipal, Christian Estrosi a dépassé les bornes en traitant Bernard Cazeneuve de Premier Menteur de France et de tricheur. C’est ce qui m’a conduit à quitter la salle avec Christine Dorejo, l’autre élue socialiste car il a refusé de retirer ces propos.

Nous étions un certain nombre à penser que le cauchemar de cette lamentable polémique des jours qui ont suivi l’attentat était définitivement close avec l’hommage national rendu par le Président de la République le 15 octobre sur la colline du Château. On s’est trompé !

Quasiment en même temps, Mediapart a révélé publiquement certains éléments de l’enquête. Parmi ces éléments, il en est un qui est particulièrement troublant et pour le coup à charge contre la ville de Nice. Cela explique mieux la nervosité de l’ex maire de Nice.

On apprend que le camion a effectué 11 repérages les jours précédents et le jour même. Comment en pleine psychose attentat, au sortir d’un Euro ultra-sécurisé, a t’on pu laisser cela se faire ?

Il y a là une énorme responsabilité qui suggère bien des questions. Qui visionne les images de vidéo-surveillance? S’agit il de policiers? Quelle formation ont ils? Je n’incrimine pas les agents en poste ce jour là mais ont ils été formés à autre chose que la vidéo-verbalisation qui elle fonctionne à merveille?

Qui est responsable du recrutement ? Qui a pris la décision de confier à du personnel sous qualifié le visionnage de la vidéo-surveillance ? Car manifestement ce ne sont pas des policiers qui, eux, sont formés à la détection des comportements anormaux. Or voir passer un 19 tonnes 11 fois en trois jours, c’est anormal. Pourquoi ce camion n’a t’il pas été contrôlé par la police municipale ? C’est à la justice de répondre à ces questions. Je ne suis pas magistrat, je ne fais que les poser.

Mais il est clair que si cet attentat avait pu être évité, c’est à ce niveau là que cela s’est joué ! Après le 14 juillet, à 22h30, lorsque le camion est monté sur le trottoir, peu importe qu’il y ait eu 10 ou 15 policiers municipaux et nationaux de plus sur la Promenade des Anglais, c’était trop tard !

Remise de chèques aux victimes de l’attentat : Invitation !

 

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Vous allez découvrir ci-dessous l’invitation que Messieurs Pradal et Estrosi viennent d’adresser aux élus municipaux pour la remise de chèques « en faveur » des victimes et familles de victimes de l’attentat du 14 juillet 2016.

Très sincèrement, je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse faire une opération de communication là-dessus. Je ne veux pas polémiquer mais je n’irais pas tant ma désapprobation de la démarche est grande, tant il me paraît indécent d’organiser une cérémonie où la presse sera bien sur conviée et invitée à rendre compte.

Décidément il n’y a aucune limite…

Il y a un an : c’était le Bataclan

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On a tous beaucoup écrit, beaucoup lu sur la tragédie qui a frappé la France, il y a tout juste un an. Mais je n’ai rien trouvé de plus juste et émouvant que cet extrait du discours de François Hollande le 27 novembre dernier lors de l’hommage national aux Invalides.

« 130 noms, 130 vies arrachées, 130 destins fauchés, 130 rires que l’on n’entendra plus, 130 voix qui à jamais se sont tues. Ces femmes, ces hommes, incarnaient le bonheur de vivre. C’est parce qu’ils étaient la vie qu’ils ont été tués. C’est parce qu’ils étaient la France qu’ils ont été abattus. C’est parce qu’ils étaient la liberté qu’ils ont été massacrés ».

Un an après, le Bataclan renaît. Comme l’a dit Sting hier soir en préambule à son concert, « Ce soir nous avons deux tâches à concilier. D’abord se souvenir, honorer, ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque il y a un an. Ensuite célébrer la vie et la musique que représente cette salle de spectacle historique ».

C’est par « Fragile » qu’il a commencé son concert sans doute parce que cette chanson nous dit « Nothing comes from violence and nothing ever could » (« Rien ne naît de la violence et n’en naîtra jamais »).

Ce matin, le président de la République a dévoilé des plaques en hommage aux victimes de attentats aux six endroits où les commandos djihadistes avaient frappé. Devant le Stade de France, le Portugais Manuel Dias avait été la première des 130 personnes tuées. C’est son fils, Michael Dias, qui a lu le seul discours prononcé durant tout l’hommage, Ce discours a été d’une grande profondeur, un texte sur son père appelant à la tolérance. « Nous devons nous efforcer de combattre la stigmatisation et la division ; l’intégration est la solution ». Et de conclure en faisant référence à Jacques Brel : « On a que l’amour, l’ amour que l’on nous a transmis, l’ amour que l’on a donné, l’ amour qu’aucune attaque terroriste ni aucune fausse divinité ne pourra nous enlever ».

Hommage National : une rose blanche pour chaque victime !

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Ce fut probablement le moment le plus poignant de cet hommage national. 86, c’est un chiffre.

Mais lorsqu’à chaque nom de victime prononcé dans un silence de cathédrale, on entend le crissement sous les semelles des chaussures d’un jeune du lycée Masséna, du gravier fraîchement nivelé.

Lorsque l’on suit du regard ce jeune vêtu de noir qui va déposer avec gravité et solennité une rose blanche au centre avant de regagner sa place en tribune.

Lorsque l’on entend l’âge de chaque victime, et que l’on devine le murmure d’un murmure dans la foule lorsque l’on annonce 2 ans…

Lorsque ce cérémonial se répète 86 fois, on mesure encore plus l’ampleur du drame que fut l’attentat du 14 juillet.