Après Nice, Stockholm, Londres, Berlin, Barcelone : Neutraliser les véhicules béliers !

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L’attentat de Nice demeure hélas la « référence » en la matière car le plus meurtrier, tout simplement parce qu’il fut accompli au moyen du véhicule le plus imposant, un 19 tonnes.

Mais depuis les attaques au moyen d’un véhicule bélier se sont multipliées. Stockholm, Berlin, Londres, hier Barcelone et demain quelle ville ?

Les villes font face à un nouveau défi. Celui de la sécurité. Cela n’a plus rien à voir avec la lutte contre l’insécurité délinquante et les caméras de vidéo surveillance.

Il s’agit de répondre à la question : comment neutraliser les véhicules béliers ?

L’amorce de la réponse a été fournie à Nice avec l’implantation de plots de protection sur le trottoir sud, capable de résister à une tentative d’intrusion d’un 19 tonnes. La facture est salée, elle s’élève à 19 millions d’euros.

Et la question politique se posera. Quel prix le citoyen est-il prêt à payer pour ce nouveau type de sécurisation ? Les maires sont désormais en première ligne, mais pas seulement, les architectes, les urbanistes, les fabricants de mobiliers urbains.

Cette question sera au coeur des prochaines élections municipales.

Les urbanistes devront intégrer cette réflexion dans la conception même des nouveaux quartiers, les architectes, dans celle des futurs immeubles.

Le mobilier urbain va devoir évoluer pour la protection des places et des trottoirs.

La ville du futur ne devra pas seulement être « smart », elle devra aussi être « secure ».

Un véhicule est devenu une arme !

Sept-Sorts

Il faut dire que l’attentat de Nice avait de quoi marquer les esprits : 86 morts en à peine 3 minutes par un homme seul au volant d’un 19 tonnes.

La blessure a été profonde pour Nice, pour la France et même pour le monde. Car cet attentat a démontré la « puissance » que pouvait avoir un homme seul au volant d’un véhicule qu’il transforme en bélier.

Depuis Mohamed Lahouaiej-Bouhlel,  qui a hélas « montré la voie », les attaques au volant de véhicules se sont multipliées : Londres par deux fois, Berlin et tant d’autres.

Ce que personne n’avait prévu, c’est que des dépressifs en mal de notoriété malsaine, ou des racistes comme en Virginie, allaient emboîter le pas aux terroristes de l’Etat islamique. Depuis hier, une commune de 450 habitants, Sept-Sorts, dont personne ne connaissait l’existence fait la une de tous les médias.  Et une fillette y a perdu la vie.

Nous sommes là face à une menace d’un nouveau type à laquelle les pouvoirs publics ne peuvent répondre.

Sauver l’événementiel de la vie associative !

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Depuis l’attentat du 14 juillet 2016, de nombreuses mesures ont été prises afin de renforcer la sécurité à Nice et c’est une nécessité comprise par tout le monde puisque ces mesures sont destinées à protéger la population.

Mais depuis cet attentat, il est indéniable que plusieurs manifestations festives, voir culturelle ont dû être annulées. il en est ainsi des carnavals de quartier organisés par les associations de la politique de la ville.

Il y a eu ensuite l’annulation de plusieurs fêtes des voisins pour cause de sécurité non garantie.

Il y a eu aussi l’annulation de la fête du Château en raison du coût très élevé des dépenses de sécurité exigées, un exemple emblématique.

Pour ne pas avoir à faire face à des dépenses insurmontables, la Dolly Street qui était normalement prévue sur la rue Bonaparte, autour de la place du pin, a dû être déplacée sur l’esplanade du théâtre de Nice.

A côté de ces exemples qui touchent l’opinion car connus, des dizaines de petits événements associatifs sont annulés parce que les structures n’ont pas les moyens de payer un vigile.

Or, le souhait unanimement exprimé par l’ensemble des responsables politiques, après l’attentat du 14 juillet 2016, est de faire revivre la ville de Nice par la reprise de ces événements festifs dans toute la ville.

Il faut donc s’en donner les moyens.

Sinon, à terme, seules les organisations institutionnelles, comme la fête des « mai » par exemple, ayant l’appui logistique de la municipalité pourront se tenir. C’est à la fois un problème pour l’expression démocratique des citoyens et une perte de substance pour notre culture et notre citoyenneté.

C’est la raison qui a poussé notre groupe « Un autre Avenir pour Nice » à déposer un voeu demain au Conseil Municipal pour mieux accompagner les mesures de sécurité imposées aux associations lors des manifestations et événements festifs et gratuits ouverts à la population niçoise.

Nous proposons :

1. La création d’un Fonds Municipal d’Intervention Sécurité (FMIS) destiné à aider les associations à satisfaire aux nouvelles exigences de sécurité pour l’organisation d’événements festifs.

2. La dotation de ce fonds chaque année et l’inscription de cette dépense au budget.

3. La recherche de financements complémentaires auprès de l’Etat et d’autres collectivités territoriales.

4. La possibilité pour les associations d’utiliser du matériel municipal tel que la pose de barrières ou de blocs de béton pour sécuriser un périmètre donné et de permettre les restrictions de circulation et/ou de stationnement qui en découlent.

Le terrorisme n’est plus à sens unique !

attentat mosquee Londres

Tout le monde a bien noté que l’acte terroriste qui a frappé Londres hier à la sortie d’une mosquée n’a pas été traité de la même manière que les précédents.

Pourtant, il est clair que l’acte a été volontaire puisque le conducteur a crié qu’il voulait tuer le maximum de musulmans ! Le bilan est lourd : un mort et dix blessés dans cette nouvelle forme de terrorisme lowcost qui s’est produite à Finsbury Park. C’est le premier attentat anti-musulman de cette ampleur.

La presse doit avoir le même traitement médiatique que les victimes soient des occidentaux ou des musulmans. Ce principe doit être clairement affirmé et je le soutiens.

Sécurisation de la Promenade des Anglais : Attention à ne pas en faire un espace à deux vitesses !

 

Securisation Prom

 

Notre groupe à la métropole a constamment ce souci. En effet le maire de Nice vient d’inaugurer un premier tronçon de Promenade sécurisée entre les Ponchettes et Gambetta. C’était l’objet d’une délibération initiale qui n’évoquait pas la partie entre Gambetta et Lenval et j’étais intervenu pour insister sur le fait que le camion fou était entré sur le trottoir à hauteur de Lenval et qu’il fallait sécuriser également cette partie.

Nous avons été écoutés et nous en prenons acte. Aux 9,8 millions d’euros initialement prévus, une autre tranche de travaux a été rajoutée et ce sont près de 20 millions d’euros qui sont actuellement injectés pour sécuriser l’ensemble de la zone entre Lenval et les Ponchettes d’ici le 10 juillet.

La somme peut paraître importante mais c’est le prix à payer pour espérer avoir un dispositif anti-intrusion efficace des Ponchettes jusqu’à Lenval, composé de plots et de câbles anti-intrusion. Si l’entrée de véhicules sur le trottoir sud sera toujours possible, elle sera désormais très réglementée et soumise à un contrôle préalable des véhicules et des plaques d’immatriculation par caméra.

Il restera la zone entre Lenval et Carras à sécuriser. Pas avant 2019. Notre groupe insistera pour que ces délais soient réduits. Il proposera de différer de quelques mois d’autres investissements pour achever la sécurisation de la Promenade. Il serait regrettable que s’installe l’idée qu’il y aurait une Promenade à deux vitesses : une, ultra sécurisée pour les touristes, et l’autre, laissée en l’état car fréquentée par les seuls Niçois de l’Ouest.