Interview de Christian Estrosi, ma réaction.

J’ai pris connaissance de l interview de Christian Estrosi sans surprise.
Fort de ses 60% obtenus, il a beau jeu de dire qu’il appliquera son programme validé par les niçois.es.
Il en est ainsi lorsqu’il réaffirme sa volonté de démolir le TNN et le palais Acropolis pour agrandir la coulée verte. Une ineptie dont on ne mesure ni le coût écologique, ni la pertinence à un moment où personne ne sait comment va évaluer le tourisme d’affaires post Covid.
Il en est de même concernant le grand hôtel de police dans les murs de l’ancien hôpital Saint Roch, ou l’extension du T2 de l’aéroport Nice Côte d’Azur depuis que le préfet a signé le permis de construire.

A la lecture de cette interview apparaît très clairement le fait que nous ne donnons pas à la proximité le même sens.
Le maire regrette que le Covid l’ait empêché de tenir 10 des 15 réunions qu’il avait prévu. Nous nous regrettons qu’il n’ait pas placé au cœur de ses priorités le logement et l’éducation. C’est cela la vraie proximité, la proximité de services.

Enfin il faudra être vigilant sur l’utilisation du référendum d’initiative locale. Il l’a utilisé une fois contre la privatisation de l’aéroport Nice Côte d’Azur ( avant de vendre les parts qu’il détenait au nom de la métropole). Il ne faudrait pas que son utilisation soit galvaudée. Cela doit rester un outil consultatif pour les grands projets structurants et non pour des aménagements locaux.

27,2% de votants à Nice, une abstention record !

Au delà des scores des uns et des autres, c’est le fait majeur de ce second tour de l’élection municipale de Nice. Les gens qui continuent à voter sont de moins en moins nombreux, élection après élection. Et le Covid19 a bon dos. C’est une des causes mais cela a beaucoup moins joué qu’au 1er tour.

C’est inquiétant. C’est un échec profond pour la démocratie locale. C’est aussi l’instrument de mesure de leur exaspération, du désamour des Niçoises et des Niçois envers leur classe politique.

Le sentiment que cette élection était jouée d’ avance, l’absence d’une solution alternative républicaine crédible n’a pas contribué à séduire les abstentionnistes et à les convaincre de sortir de chez eux.

Avec 59,3 des voix, le sortant, Christian Estrosi n’est élu que par 25% des électeurs. Il repart pour un 3eme mandat avec une abstention record qui de toute manière affaiblit sa légitimité.

Le rassemblement National arrive en seconde position avec 21,3%des voix. Il se présente en 1ere force d’opposition au maire de Nice.

Il le doit plus à la désunion de la gauche qu’à son propre mérite.

Il est dommage que la gauche et les écologistes n’aient pas pu se rassembler comme dans tant de villes en France où cette stratégie a payé et a débouché sur du gagnant gagnant.

Si ce rassemblement s’était opéré, un score entre 25 et 28% était atteignable. Non seulement cet accord aurait été l’événement politique de l’entre deux tours d’une campagne électorale totalement atone. Mais en plus il aurait permis de distancer largement le Front National.

Ce n’est pas la stratégie qui a été retenue par EELV Nice qui a tenté de faire un hold up démocratique sur l’électorat de la gauche en le culpabilisant et en le contraignant à voter pour la liste Nice Écologie au nom du front républicain. Cela n’a pas fonctionné car il n y avait pas de danger d’élection de Philippe Vardon.

Résultat une piètre progression des écolos par rapport à ce qu’il s’est passé partout en France.

Quand à la première place dans l’opposition, ce n’est pas dans les urnes qu’elle se mesure. Elle s’acquiert par le travail. La FN Marie Christine Arnautu était arrivée avant nous en 2014. Cela ne nous a pas empêché de la mettre sous l’éteignoir durant le mandat.

Les plongeons à Nice interdits

On change d’époque et pour une fois ce n’est pas plus mal. Tout ceux qui me connaissent un peu savent que je fréquente assidûment la plage des Bains Militaires.

Pendant des années j ai vu des gamins entre 13 et 16 ans pour la plupart pratiquer le plongeon

En effet  » Le plongeoir » qui était un restaurant populaire où l’on mangeait pour pas très cher esr resté fermé pendant plus de 10 ans. Peu à peu les structures se sont dégradées, la rouille à fait son apparition et ces trois plongeoirs sont devenus un champ de jeu pour jeunes recherchant des sensations.

Comme on a essayé d’interdire on a rendu l’accès très difficile mais c’était compter sans l’agilité que l’on peut avoir quand on est adolescent. Au final, ils prenaient plus de risques pour grimper au plongeoir que pour plonger. (j’évoque cela dans mon livre « mon Nice »)

Il a fallu que le restaurant soit repris pour que cela cesse. Mais en fait cela n’a fait que déplacer le problème qui s’est déporté encore plus à l’est du port de Nice, vers Coco Beach.

Il a commencé à y avoir quelques accidents graves dans ce secteur comme à Rauba Capeu car la recherche d’adrénaline conduit à prendre toujours plus de risques.

Aussi, j’approuve sans réserve la décision du maire de prendre un arrêté interdisant les plongeons, ces pratiques dangereuses prisées des jeunes depuis les rochers de Coco Beach et de la Réserve.

Je suis venu aux transports en commun non par idéologie mais par pragmatisme et par nécessité

Cela fait tout de même de moi un ardent défenseur de toutes les politiques de transport public et une de mes fiertés est d’avoir avec Michel Vauzelle et André Aschieri, rouvert la ligne SNCF Cannes Grasse. A l’époque Christian Estrosi nous accusaient de jouer au train électrique

Les mentalités ont bien changé. Je les utilise parce qu’ils polluent moins tout simplement. Ce mouvement vers les transports publics, je l ai opéré ces derniers années comme nombre d’entre nous.

Mais voilà que la pandémie du Covid19 s’est brutalement invitée avec ses réalités et ses contraintes. Et prudemment je limite mes déplacements et lorsque je dois en faire, soit je choisi une heure très creuse, soit je prend de nouveau la voiture.

Car tout le monde ferme les yeux mais on doit se rendre à l’évidence. Il n’y a aucun moyen de faire respecter la distanciation sociale dans une rame de tram ou dans un bus fusse t’il rouge ou électrique. Et on attend de voir l’efficacité des masques tellement disparates qu’on est en droit de s’interroger sur une efficacité générale. Un porteur sain avec un masque défaillant peut en toute bonne foi faire des dégâts considérables dans un espace aussi confiné qu’un bus.

Et de deux choses l’une. Soit le virus, comme l’a annoncé il y a trois semaines le professeur Raoult perd de sa virulence, ne circule plus et cela va aller. Soit il est toujours très actif et on va vite en voir l’impact parmi ceux qui sont mal protégés.

En tout cas, vu l’entassement des passagers dans la voie centrale et près des portes, j’en arrive même à me demander si interdire d’accès un siège sur deux a encore un sens.

Ce coup d’arrêt est temporaire car le mouvement enclenché est profond et c’est l’essentiel