Georges Floyd, Mohamed Bouazizi, ces anonymes devenus figures mondiales.

 

Au départ de chaque mouvement sociétal profond, il y a toujours un événement dramatique déclencheur.

La mort de Georges Floyd peut faire partie de ces événements déclencheurs, l’histoire nous le dira.

C’est en tout cas la réflexion que me procure le moment que nous vivons depuis sa mort. Émotion accentuée par le caractère insoutenable de cette vidéo témoignant de son agonie qui a déclenché une onde de choc mondiale.

Partout dans le monde des manifestations contre le racisme ont eu lieu.

La cascade de réactions qui sont intervenues dans des domaines aussi différents que la dénonciation de violences policières dont certaines à caractère raciste, le choix de recontextualiser un des plus grands films de l’histoire du cinéma « Autant en emporte le Vent », ou l’acte de déboulonner des statues un peu partout, témoignent de l’ampleur de ce qui vient de se passer.

Cela n’est pas sans rappeler le destin de Mohamed Bouazizi, petit vendeur à la sauvette à qui la police confisqua sur le marché de Sidi Bouzid son chariot ambulant, le privant de sa seule source de revenus. Il se suicida en s’immolant par le feu, devenant le symbole et le déclencheur de la révolution du Jasmin et des printemps arabes.

Georges Floyd, Mohamed Bouazizi, deux destins qui ont contribué à faire l’histoire, bien malgré eux.

Urgence Liserons !

 

Hier le quartier des Liserons a fait l’objet d’un énième affrontement entre bandes rivales.

Plus la ségrégation territoriale gagne du terrain, plus la République recule.

« Nice au Cœur » avait bien « pointé » cette question pendant les élections municipales.

Le quartier des Liserons a été trop longtemps délaissé et ignoré. Les bandes ont occupé le terrain laissé libre, transformant ce quartier paisible en plaque tournante du trafic de drogue. Le recul des services publics et du secteur associatif a achevé de déconnecter ce quartier de la République.

Désormais c’est de reconquête qu’il faut parler. L’obtention de l’inscription de ce quartier dans les opérations de restructuration financées par l’ANRU est fondamentale. Le projet a quasiment été avalisé, il faut maintenant ne pas prendre de retard supplémentaire.

Le secteur associatif autour de l’association Galice est en pleine réorganisation mais il y a tellement de retard que les moyens mis en œuvre, pourtant réels, ne suffisent pas.

C’est pourtant une initiative privée qui montre aujourd’hui le chemin. Dans ce désert médical où SOS médecins ne veut plus se rendre, où les pompiers se font régulièrement caillasser, elles s’appellent Sabrina Chafino et Yamina Ghouas
Ce sont deux infirmières libérales qui ont monté un cabinet au 9 impasse des Liserons. Elles ont fait le choix de parier sur l’avenir. Respect !.

La manifestation contre les violences policières interdite !

Je viens d’apprendre que la manifestation contre les violences policières qui devait avoir lieu demain à 17 heures à partir de Magnan, était interdite par le préfet des Alpes-Maritimes.
Je comptais m’y rendre avec Nice au Cœur et je regrette vivement cette décision.

Les organisatrices avaient bien demandé à chaque participant de venir avec un masque aussi le risque sanitaire, mis en avant par le maire de Nice ne m’apparaît que comme un prétexte fallacieux.

S’il n’est pas question d’importer en France les pratiques policières des États-Unis qui, périodiquement, aboutissent à des drames comme le meurtre ( requalifié par le procureur) de Georges Floyd, il aurait été naïf de penser que les images de cet homme implorant de pouvoir respirer restent sans conséquences dans nos démocraties occidentales. Ces images ont indigné et ému le monde entier.

En France, il est grand temps d’agir pour précisément ne pas laisser filer une situation qui se tend davantage à chaque fois que l’impunité s’organise autour de violences policières ou d’actes racistes provenant de policiers. ce serait indécent de ne pas le dire. De toute manière, il faut bien que certains policiers comprennent que c’est terminé. Les réseaux sociaux sont en train de mettre fin à l’impunité de tels actes. Les vidéos se multiplient ( « eh oui les bamboulas savent nager ») et ceux qui sont des démocrates engagés ne se contenteront plus longtemps de suspensions administratives.

Je veux pour mon pays une police qui assure notre sécurité, une police qui nous protège, sans chercher à savoir de quel quartier l’on vient, sans ségrégation territoriale, sans distinction de couleur de peau, sans distinction de religion, sans distinction de statut social. C’est cette police que je défends.

Certainement pas celle qui organise sur facebook des discussions virtuelles entre 8000 membres avec des centaines de messages racistes, sexistes et homophobes, que l’extrême droite couvre et sur laquelle Christophe Castaner ne peut plus se contenter de qualifier, mais doit agir.

Parce que je suis respectueux de l’ordre républicain, j’appliquerai les consignes du préfet des Alpes-Maritimes et je ne viendrai pas. Mais cette interdiction n’aboutira qu’ exacerber les rancoeurs.

Aujourd’hui je suis furieux de cette interdiction qui brise une démarche citoyenne, pacifique destinée à exprimer une colère légitime et je suis satisfait de voir des personnalités se lever pour dire ça suffit, ça ne peut plus durer. Qu’il s’agisse d’Omar Sy, de Killian M’bappé, de Tony Yoka ou de Yannick Noah, ils ont raison de se dresser.

Mais il ne faut pas faire de cette affaire une affaire de noirs, ce doit être l’affaire de tous les républicains. C’est pour cela que je comptais venir demain à 17 heures soutenir cette démarche.

Ne pas opposer terrasses et automobiles

Il y a quelques jours, interrogé par Antoine Louchez, journaliste à Nice-Matin, j’avais évoqué la question de terrasses temporaires.

Christian Estrosi vient de prendre la décision, pour soutenir les établissements plombés par deux mois d’inactivité totale, d’étendre les terrasses partout où c’est possible et cela gratuitement.

C’est une mesure simple, lisible et efficace qu’il faut appliquer non seulement dans l’hyper centre mais également dans les quartiers. La réalité de l’application dans les quartiers sera une tâche que je compte confier à Nice Au Cœur.

Il s’agit de faciliter l’application de la distanciation sociale qui reste l’élément majeur de protection contre la diffusion du virus Covid19. Ces terrasses temporaires permettent de regagner un potentiel de couverts perdus dans les salles à l’intérieur pour appliquer la distance de un mètre. En contrepartie, il faudra être très strict en terme de contrôle.

Il en va de la crédibilité de toute la profession au moment où s’opère le début de la saison touristique.

L’enjeu n’est pas comme le disent les écologistes de profiter de ces extensions de terrasses pour faire reculer l’usage de la voiture en centre ville en supprimant des places de stationnement ou en rendant plus difficile la circulation.

L’enjeu c’est d’essayer de sauver un maximum des milliers d’emplois menacés dans la restauration, chez les limonadiers et les glaciers.

Tout ouvre ! L’éloge du bar du coin

C’est bon de sentir cette fébrilité matinale qu’on avait perdu de vue et qui pourtant fait tellement partie de notre quotidien qu’on ne la vois plus. C’est le moment où le patron prend son ardoise et sa craie pour annoncer la plat du jour.

Le bar du coin qui ouvre, sert les premiers expresso de la matinée à ceux qui partent au travail, accueille les premiers commentaires du match de foot de la veille ou de l’intervention d’un ou d’ une responsable politique.

Le Bar du coin, c’est celui où le Nice Matin passe de table en table et qui explique l’impact que peut avoir ce quotidien régional, très au delà de ses ventes.

C’est aussi celui où fleurent bon les accents.

Cette période de confinement nous aura rappelé tout cela, notamment que le bar n’est pas un simple commerce. Il est indispensable à l’animation d’une rue, à la convivialité. Il crée du lien social, sert de support à des rencontres en tout genre pour jouer aux cartes, conclure une affaire, abriter une rencontre amoureuse.

Parler du bar du coin, ce n’est absolument pas être ringard.