AirBnb, Un décret plus contraignant va entrer en application le 1er décembre

Selon un décompte du CRT, la plateforme AirBnb représenterait 20% des séjours effectués sur la Côte d’Azur en 2018. Elle pourra être amené à fournir aux communes, une fois par an, la liste détaillée des logements loués sur sa plateforme. Il s’agit d’instaurer davantage de transparence dans cette nouvelle pratique locative.

On ne peut que souscrire à cette démarche qui permettra aussi de lutter contre la fraude fiscale.

Le texte va plus loin que l’arrêté mis en place par certaines communes, comme à Nice, qui demande déjà aux propriétaires de déclarer chaque logement loué sur une plateforme d’hébergement et fixe une limite à 120 jours par an. Toutes les communes pourront désormais demander une liste des logements mis en location, ainsi que le nombre précis de jours pendant lequel le bien concerné aura été loué.

A Nice, les hôteliers sont mobilisés vent debout contre le développement de ces plateformes ( il y en a d’autres). On peut le comprendre même si je maintiens qu’il ne s’agit pas de la même clientèle. Mais entendre que la plateforme Airbnb
est une cause majeure de la difficulté à se loger, les propriétaires d’appartement préférant passer par ce format plus lucratif qu’une location « classique », ce n est pas audible chez nous. Ici la pénurie ce n’est pas AirBnb, c’est le résultat d’une politique délibérée de construction de logements sociaux trop faible par rapport aux besoins.

Une bonne nouvelle : la baisse des expulsions locatives à Nice

Cette année il y aura eu un peu plus de 3000 expulsions locatives dans les Alpes-Maritimes dont la moitié sur Nice. C’est loin du pic de 2014 avec 3458 expulsions. Cette tendance à la baisse est nationale.

Mais il n’en demeure pas moins que le taux d’expulsion est nettement supérieur en PACA (14,2 Pr 1000) alors que la moyenne nationale est de 9,6 Pr 1000.

L’enjeu est désormais de faire en sorte que ces expulsés trouvent un toit pour l’hiver car le nombre de sans abris lui par contre ne cesse d’augmenter.

A nous de pointer le déficit en hébergement d’urgence et de soutenir les associations qui sont sur le terrain.

Airbnb est une question plus complexe qu’il n’y paraît

 

La montée en puissance des protestations contre les locations Airbnb se poursuit. Après les hôteliers, voici venir le tour des copropriétaires.

J’ai toujours été sceptique sur la position des hôteliers parce que je considère que la cible touristique n’est pas la même. Ceux qui viennent sur Nice en location Airbnb n’ont pas les moyens de venir séjourner en hôtel. Airbnb et les autres plateformes visent la classe moyenne, notamment le couple avec enfants, et les jeunes qui n’ont pas les moyens de se payer l’hôtel et deux repas par jour au restaurant, voir en sandwicheries.

Airbnb est la traduction de la mondialisation et de la démocratisation du tourisme.

Par contre je comprends que certaines copropriétés soient excédées. Interdire les locations Airbnb est illusoire. C’est contraire au principe de la libre administration d’un bien immobilier par son propriétaire. Du moment qu’il a quitté impôts et taxes, il n’y a rien à dire ou peu, les procès étant coûteux pour les copropriétés et ayant des issues aléatoires.

C’est au niveau des règlements intérieurs des copropriétés que certains garde-fous peuvent être mis.

Mais Airbnb c’ est aussi bien d’autres aspects qu’il faut avoir à l’esprit.

Le problème majeur c’est le fait que les appartements en location Airbnb sont autant d’appartements retirés du marché de la location privée. Plus le nombre de Airbnb augmente, plus le marché locatif privé se tend. C’est une des causes de l’augmentation du prix des loyers dans le privé.

Le second problème est la finalité qui va de l’exploitation commerciale au complément de revenus. Certains se sont lancés dans de véritables petites entreprises, achètent des biens immobiliers avec cette seule finalité. Une des solutions serait de limiter le nombre de biens louables en Airbnb par foyer fiscal, (trois par exemple). Par contre il ne faut pas prendre de mesures aveugles car pour de nombreux foyers il s’agit d’un complément de revenus qui permet juste d’améliorer un niveau de vie sans cesse attaqué par des taxes et autres impôts.

Enfin il ne faut pas oublier que cette classe moyenne qui économise sur son budget hébergement est celle qui fait les beaux jours de nos restaurateurs limonadiers, celle qui consomme les loisirs et qui fait aussi travailler le boulanger et l’épicier du coin.

Sans compter ces petits revenus complémentaires de la voisine qui fera le ménage avant chaque arrivée ou de la personne qui viendra faire l’accueil à la place du propriétaire.

C’est tout cela Airbnb. Alors Pour ou contre ?

Hommage à Christine Renon

 

« Epouvantablement fatiguée » et « épuisée ». C’est par ces mots d’usure que Christine Renon se décrit dans une lettre d’adieux adressée à une trentaine de ses collègues de l’Éducation nationale. Cette directrice d’une école maternelle à Pantin a rédigé et envoyé ce courrier samedi 21 septembre, avant de se suicider dans le hall de son établissement où elle a été retrouvée le lundi suivant.

Cela faisait 30 ans qu’elle exerçait ce métier. Le manque de soutien de la part de l’État, le rythme scolaire des enfants, le manque d’outils de travail ont eu raison d’une directrice épuisée par sa profession. Il lui arrivait même d’ acheter avec son argent des fournitures scolaires, fatiguée de les réclamer..

Cette lettre qui incrimine le fonctionnement de l’Éducation nationale, cause principale de ses maux.

Pourtant selon ses paires rien ne laissait présager un tel geste de sa part. En plus de sa lourde charge de directrice elle était membre du syndicat Snuipp.

Par ses derniers écrits, Christine Renon a levé le voile sur le malaise qui gangrène la profession de directeur d’école.

Elle a donné sa vie pour l’Éducation nationale. Elle avait un combat, ses élèves.

#pasdevagues disait on il y a quelques mois. La marche silencieuse d’hier, 5 octobre, démontre que 15 jours après l’émotion est intacte. Ce geste ne peut pas rester sans suite.

Une maison pour les aidant à Nice !

 

C’était l’une des propositions qui revenait fréquemment sur la plate-forme citoyenne Nice au Cœur.

Le maire de Nice l’a fait et l’a inauguré hier. Je ne peux que m’en réjouir.

L’enjeu est très important puisque l’on évalue à plus de 50 000 le nombre d’aidants sur Nice dont la moitié à peine sont salariés et dont plusieurs milliers sont des enfants souvent issus de familles monoparentales.

On ne met pas assez en valeur le rôle des aidants qui sont la clef de la politique de maintien à domicile des personnes âgées dépendantes. Sans eux le nombre de demandes de placements en EHPAD exploserait tout comme le coût du vieillissement.

Mais les aidants doivent être aidés. Ce sont souvent les conjoints également vieillissants, les enfants souvent en fin d’activité professionnelle ou en début de retraite, parfois les petits-enfants ou les voisins. Ils complètent utilement le travail des services de soins à domicile et des aides ménagères

Ce sont eux qui ont la responsabilité de la permanence de la présence. Cela entraîne chez certains des phénomènes dépressifs, voir des prises de psychotropes. Ils doivent être mieux formés, mieux encadrés. Ils doivent avoir un droit au repos, quelques jours par trimestre.

Dans une société plus solidaire et plus humaine, ils ont une place essentielle.