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Nouveau Palais des Expositions : Non à un énième grand centre commercial !
Le quotidien local du jour nous apprend qu’Eric Ciotti, Président du Conseil départemental menace de bloquer la création d’un grand Palais des Expositions sur la Plaine de Var au motif que Christian Estrosi, Président de la Métropole, envisagerait d’y associer une surface commerciale.
L’ouverture d’une énième grande surface commerciale dans la Plaine du Var serait une absurdité totale quand on sait que le petit commerce de centre ville a besoin d’être soutenu et que Nice One se révèle être un échec. Mais, l’idée de bloquer le projet de grand Palais des Expositions est une réponse mortifère qui pénaliserait durablement le développement économique et l’emploi du 06.
Il existe pourtant une autre manière de répondre aux besoins des futurs congressistes, c’est de faire de Cap 3000, la grande surface commerciale du futur Palais des Expositions. C’est possible. La solution est simple : mettre en place un système de télécabine, les deux points étant éloignés d’à peine 500 mètres à vol d’oiseau.
Ainsi, les commerçants de Cap 3000 bénéficieraient du flux des congressistes qui pourraient accéder très facilement à un centre commercial exceptionnel en bord de mer ! Ce serait, au demeurant, un avantage concurrentiel supplémentaire pour le futur Palais des Expositions, avec un positionnement incomparable, à proximité immédiate d’un aéroport international, d’une gare multimodale, d’un grand centre commercial et un accès aux plages.
Ce débat sur le futur Palais des Expositions montre l’absurdité des rivalités politiques entre des personnes qui, au demeurant, pensent profondément les mêmes choses. Cela peut conduire à des positionnements stériles alors qu’une opposition constructive comme la notre est en capacité de faire des propositions positives pour tous les acteurs économiques et l’emploi dans les Alpes-Maritimes.
Patrick ALLEMAND
Conseiller municipal de Nice et Conseiller métropolitain Nice Côte d’Azur
La crise du yachting sur la Côte d’Azur !
J’apprends que trois élus importants de la Région, Christian Estrosi, Renaud Muselier et Hubert Falco viennent de saisir le Président de la République pour l’alerter sur la crise dont souffre le yachting sur la Côte d’Azur.
On dirait qu’il s’agit d’une découverte ! Pourtant cette situation n’est pas nouvelle et ne se résume pas au surcoût des cotisations sociales pour le personnel de bord ou au coût d’un plein d’essence à 21 000 euros supplémentaire. C’est ce qui correspond ni plus ni moins qu’à l’addition moyenne que peut laisser ce genre de clientèle à quai en une soirée de libations diverses et variées.
Lorsque j’étais en charge de l’économie à la Région, j’avais précisément pris la mesure de la situation catastrophique de la filière et nous avions constitué un Pôle Régional de Développement Economique et Solidaire (PRIDES Yachting), vivement critiqué par Christian Estrosi qui m’avait accusé de faire du saupoudrage sur un secteur qu’il avait complètement ignoré au moment de sa réflexion sur les pôles de compétitivité.
En effet, plus de 75 % de la flotte mondiale des grands yachts mouille sur la Côte d’Azur pendant plusieurs semaines. Il est aberrant que seuls les commerces en bénéficient mais pas la filière.
Mais c’est la conséquence de l’irresponsabilité des élus qui n’ont pas anticipé le développement de la grande plaisance. Je me souviens de la bataille menée avec Vauzelle et Guerini (à l’époque) pour qu’une partie de la reconversion des chantiers navals de La Ciotat soit consacrée à la grande plaisance car il y avait sur place une concentration de savoir-faire et de main d’oeuvre qualifiée.
Nous y sommes parvenus, mais à quel prix car il fallait un nouvel investissement important, un ascenseur à bateaux pour les yachts de grande plaisance, qui ne faisait pas l’unanimité.
Quant aux Alpes-Maritimes, ne nous leurrons pas. Aucun élu n’a programmé de réserves foncières, ne serait-ce que pour développer les ports à sec, ou la réparation navale. Ils ont préféré faire construire des marinas par les promoteurs, ils en payent aujourd’hui l’addition. Il n’y a plus rien, mis à part une petite activité à Beaulieu et à La Bocca.
Ce qui se passe actuellement est logique. N’ayant pas suffisamment de structures capables de réparer et d’entretenir les yachts, les capitaines de yachts font route vers l’Italie, l’Espagne et de plus en plus vers la Tunisie qui fait émerger un pôle de réparation navale performant.
C’est tout un marché qui nous échappe, celui de l’entretien des yachts. Il est très important puisque la somme consacrée à l’entretien de ce type de bateaux correspond annuellement à 10% de la valeur d’acquisition du yacht.
Nous sommes bien loin d’un débat quasi idéologique sur le montant des cotisations sociales. Le danger, c’est qu’à la fin, les propriétaires de cette flotte aient envie de découvrir d’autres territoires plus proches des lieux potentiels de réparation. Un peu ce que décrivent nos trois élus fort déçus.
Quelle politique pour les marchés forains à Nice ?
Le moins que l’on puisse dire c’est que les marchés forains ne sont guère soutenus par la municipalité et que l’avenir de certains s’inscrit en pointillés.
Le marché Gorbella se tenait sur le parking du Ray. Qu’adviendra t’il de lui après le projet de requalification du quartier du Stade du Ray ? Personne ne le sait pour le moment. En tout cas aucune information ne filtre.
Le marché de l’Oued va fermer le 1er septembre. Nous l’avons voté au dernier Conseil municipal. Le terrain est nécessaire pour les travaux d’extension de la cuisine centrale. Mais il faut trouver une solution de remplacement. Elle tarde à venir.
Le marché des Moulins a lui aussi été remis en cause mais apparemment une forte mobilisation a fait reculer la mairie.
Quant au marché Bon Voyage, on sait très bien que le transfert de la direction un nettoiement et de la propreté à la place du parc relais du Pont Michel ne sera pas sans incidence sur son emplacement actuel.
La conclusion est assez limpide. Les marchés forains sont tolérés à Nice mais leurs emplacements servent souvent de variables d’ajustement pour des projets car ils sont installés sur des terrains municipaux.
C’est un dossier sur lequel il faut être très attentifs sous peine de les voir disparaître progressivement car la municipalité ne fait preuve d’aucun volontarisme à leur égard.
Restaurants à Nice : la question du transfert de droits de terrasse !
C’est à juste titre qu’ Hubert Boivin, le président du syndicat des restaurateurs et limonadiers a mis, c’est le cas de le dire, les pieds dans le plat.
Les restaurants changent souvent de propriétaires à Nice. Or si les investisseurs procèdent à l’acquisition des fonds de commerce, les terrasses sont sur le domaine public. La jouissance n’est donc pas automatique. Le nouveau propriétaire doit refaire une demande en mairie pour louer cet espace terrasse.
Les démarches sont longues. Et il est evident qu’avec ou sans terrasse, la valeur du fond, tout comme la viabilité de l’affaire n’est pas la même.
Disons le clairement, cette absence d’automatisation donne à la mairie un droit de vie ou de mort sur une affaire. Je parle d’exemples concrets notamment un que j’ai particulièrement suivi. Il s’agit du restaurant italien Gepetto situé en haut de la rue Gioffredo. Lorsque le propriétaire à vendu, il a été racheté par deux personnes qui ont demandé à plusieurs reprises le droit de jouir de la terrasse. Pas de réponse de la mairie. Je suis moi-même intervenu après avoir été confronté à leur désarroi, sans résultat non plus.
Finalement le restaurant a fermé. La cause de ce refus, personne ne la connait. Mais on a pas le droit de jouer avec l’activité professionnelle et avec l’avenir des gens !