Acte 18 ! Une très mauvaise pièce.

 

Cette fois cela ne ressemble plus du tout à une manifestation.

L’acte 18″ des « gilets jaunes » a connu un regain de violences à Paris, où une banque a été brûlée et plusieurs magasins et restaurants pillés et saccagé dont le symbole du Sarkozisme, le Fouquet’s.

Cet acte 18 présenté comme un ultimatum au pouvoir en ce jour de fin du grand débat national est incompréhensible dans son déroulement.

Il faut maintenant laisser le temps au gouvernement d’exploiter la parole des français (il y a eu 1,4 million de contributions) et de faire ses propositions. C’est prévu pour le 16 avril.

Qu’ensuite il y ait l’expression de mécontentements si le compte n’y est pas, ce serait normal. Mais on ne présente pas un ultimatum qui est un mot violent, en début d’analyse des contenus.

Résultat, dans ce cadre fixés par les gilets jaunes, des centaines de black blocs se sont infiltrés pour provoquer des pillages et un désastre que je condamne avec la plus grande force.

Et une question mérite cette fois d’être posée : comment, après l »expérience de 17 samedis précédents, les forces de l’ordre ont-elles pu se faire déborder à ce point ?

Je suis place Masséna et j’assume !

 

Je vois déjà l’extrême droite tweeter sur ma présence aux côtés des algériens de Nice, Place Masséna. Je l’assume parce que la place d’un élu progressiste est d’être aux côtés de ceux qui luttent pour les libertés et les valeurs de la démocratie partout dans le monde.

C’est là que la gauche devait être en ce 15 mars. Je sais que Dominique Boy Mottard y était aussi et elle a bien fait. J’y ai croisé quelque militants également et j’ai passé une demi heure à faire des selfies en toute décontraction et bonne humeur.

Le chemin est encore long pour l’Algérie mais voir cette foule joyeuse, pleine d’espoir était très réconfortant. La France, et Nice en particulier, où résident de nombreux algériens, ne peuvent pas rater le rendez-vous que le peuple algérien a avec son histoire.

La région Sud face au défi de l’Algérie !

 

Présenter un quasi grabataire à la présidence de la république n’est pas à l’évidence le signe d’une démocratie en bonne santé. C’est symboliquement un désastre. Mais si le système a perdu la bataille des images, mais il n’a pas encore perdu le pouvoir.

L’ Algérie est un pays riche de son pétrole, de son gaz ( 10% de nos importations ), de ses ressources minières, de son potentiel touristique encore peu exploité, de sa jeunesse aussi, un algérien sur deux a moins de 25 ans.

Depuis la première élection d’Abdelaziz Bouteflika en 1999, cette richesse avait permis au pays de vivre avec un pouvoir stabilisé à défaut d’être vraiment démocratique.

Ce qu’il se passe depuis quelques jours, ressemble à la fois à la révolution du jasmin des voisins tunisiens et au mouvement des gilets jaunes en France. Ce ne sont pas que des mouvements qui se déclenchent dans les capitales avec pour seule contestation celle venant des intellectuels, des universités, etc. Ces trois mouvements ont un point commun. Ils sont partis du sentiment d’abandon et de la notion d’inégalité territoriale. Ce sont des mouvements profonds venant de la ruralité qui trouvent leurs carburants dans le rejet de l’injustice sociale.

On sent monter de la rue un besoin de liberté, la volonté d’en finir avec un régime qu a fait stagner des millions de personnes et qui est à bout de souffle.
La dernière astuce, déjà utilisée de la promesse , une fois réélu, de démissionner pour organiser de nouvelles élections ressemble à une manière de gagner du temps, de calmer le jeu car d’ici le 16 avril, date de l’élection présidentielle, il y a encore sept vendredi, et donc autant d’appels à manifester.

Ce qu’il se passe est important et les réseaux sociaux relaient abondamment ce que la télévision de l’ORTF algérienne essaie de minorer. Les manifestation n’ont jamais été aussi gigantesques.

Bien entendu cette affaire est complexe pour la France, et pour notre région, qui est , hors région parisienne, la première région d’accueil d’immigrés algériens.
Une nouvelle génération de responsables politiques algériens pourrait émerger à cette occasion et la France peut jouer un rôle positif dans cette affaire.

Elle n’est pas obligée de réitérer sa positon caricaturale pendant la révolution tunisienne qui amena Michèle Alliot Marie à proposer l’envoi de CRS pour montrer aux tunisiens comment maintenir l’ordre ! Si la France commence à être frileuse, si elle est en retard sur le soutien à apporter au peuple algérien, alors il pourrait y avoir un danger. Il ne faut pas oublier le rôle essentiel que joue l’Algérie, avec son armée dans le contrôle du Sahel contre les djihadistes au Mali. La France ne peut pas non plus être interventionniste : pas d’ingérence mais pas d’indifférence non plus.

Pour le moment, la mobilisation actuelle est vraiment citoyenne. elle n’est ni attisée, ni encadrée par les islamistes. D’ailleurs, il faut noter que les femmes sont très présentes dans les manifestations.

Mais ils peuvent,comme ailleurs, rafler la mise si on est pas de suite aux cotés du peuple, si on aide pas le peuple algérien à construire une nouvelle démocratie, à se doter de nouvelles institutions et à bâtir un nouveau plan de développement économique.
J’entends monter l’idée qu’il pourrait y avoir si cela tourne mal une vague migratoire sans précédent d’algériens vers la France. Je ne suis pas sûr de ce scénario. Il est évident que notre région serait très exposée parce chaque algérien de notre région a laissé une partie de sa famille sur l’autre rive, parce que ceux de la 2eme et 3eme génération , français, ont des cousins, des oncles sur l’autre rive.

Mais on peut aussi avoir le phénomène inverse car de nombreux algériens de la région Sud ont réalisé des investissements en Algérie, parce que des investisseurs européens attendent une libéralisation économique, la fin de la règle du 51% qui fait qu’aucun étranger n’est actionnaire majoritaire dans ce pays. Si cette ouverture économique s’opérait, alors des jeunes français de racine algérienne qui regardent l’Algérie, pourrait avoir envie d’y retourner si cela bouge.

L’amitié Franco-italienne célébrée à Nice!

 

Fallait-il organiser ce grand barnum hier place Garibaldi pour réaffirmer l’amitié franco-italienne ?
La question a fait débat dans l’assistance quand on a vu arriver les maires de Vinadio, Roccavione, Tende, Saorge, Menton, Cuneo, Genova, Sanremo, Ventimiglia, Imperia entourant le maire de Nice.

150 à 200 personnes étaient là pour affirmer une évidence les interpénétrations économiques entre nos deux pays, Agostino Pesce rappelant que plus de 1200 entreprises italiennes sont installées chez nous.

Mais l’Italie à Nice, c’est bien plus que cela. Ce sont aussi des échanges culturels constants et des liens affectifs, familiaux issus du contexte historique de l’immigration italienne fuyant le fascisme de Mussolini.

Dans un monde où tout est en accélération constante, la crise diplomatique est déjà derrière nous, l’ambassadeur de France, rappelé par le quai d’Orsay, est déjà retourné à son bureau à Rome.
Mais il fallait marquer le coup à la suite des déclarations de Luigi Di Maio.

Ce rassemblement était avant tout un coup politique et cela n’a trompé personne. Cela n’a pas été une réussite totale car ce que le maire de Nice n’avait pas prévu, c’est que des Gilets Jaunes allaient s’inviter et perturber sévèrement son intervention.

Le Grand Débat National

Vous avez été plusieurs à me demander quelle était ma position par rapport au Grand Débat National. Elle est contenue dans le discours prononcé à mes vœux, samedi dernier.

J’ai dit  » participer au grand débat national, ce n’est ni soutenir Macron, ni soutenir les gilets jaunes, c’ est aimer le France ». Je suis sur la même longueur d’onde que notre 1er secrétaire Olivier Faure et que Xavier Garcia.

Ce grand débat National est une première. Quelle que soient les critiques, certaines justifiées, on donne la parole au peuple, il faut qu’il la prenne pour se faire entendre.

Il est temps de montrer que dans une démocratie comme la notre, le dialogue et le débat sont plus efficaces que la violence.

Mais il y a d’autres enjeux. Il faut une participation importante de la gauche. Boycotter serait une erreur impardonnable car cela mettrait en exergue des propositions portées par l’extrême droite ou la droite, dont nous ne voulons pas.

Or ce que nous pensons doit aussi remonter. Lire que dans les 7 propositions de l’émission de Cyrille Hanouna, il y a la TVA à taux zéro pour les produits de 1ere nécessité et le CICE réservé aux TPE et aux PME, cela m’intéresse en tant qu’ homme de gauche.

L’enjeu est ailleurs. Il y a des urgences sociales et la gauche n’est pas prête de revenir. Ce n’ est pas tant les propositions qui remontent qui sont importantes, c’est la manière dont elles vont être restituées, analysées et dont elles vont déboucher sur des propositions. Et ça c’est la responsabilité du gouvernement.

Plus le taux de participation de la population aura été important et plus cela pèsera sur les décisions de l’exécution. Voilà pourquoi il faut participer.

Et ici il ne faut pas hésiter à organiser. Ne laissons pas ceux qui ont envie de participer se retrouver avec comme seule solution les cahiers de doléances de la ville de Nice dans les maisons de territoires. Ne laissons pas la ville mettre la main sur l’ensemble de ce processus. Notre responsabilité citoyenne est d’offrir des alternatives.