Ne pas dresser les français les uns contre les autres.

 

La France a besoin de cohésion sociale, de concorde. Je ne suis pas le seul à le dire, le président de la République le répète à satiété dès que l’occasion se présente.

Aussi ce n’est pas sans crainte que je vois poindre un nouveau monstre généré par les réseaux sociaux : la marche Républicaine des Libertés. Cette initiative censée représenter les français lassés par les blocages est légitime.

À l’origine du défilé : le collectif « Stop, maintenant, ça suffit ! » et le mouvement des « foulards rouges », tous les deux opposés au mouvement des gilets jaunes. Le collectif et le mouvement ont en effet lancé cette semaine sur Facebook un appel.

Ce qui m’inquiète, c’est la manière dont est présentée cette initiative. Ce serait un mouvement contre « les gilets jaunes ». Ce n’est pas me semble t-il la meilleure manière d’entrer dans le grand débat national.

La France est en train de crever des « Contre »: Les gilets jaunes contre la démocratie représentative et maintenant les foulards rouges contre les gilets jaunes…

Depuis 1789, la France se divise périodiquement.. Mais en 2018 elle ne peut se permettre ce luxe dans le contexte international que nous connaissons.

Saisissons nous du grand débat national, citoyens, ni pour les uns ni contre les autres, POUR construire une société plus juste et plus solidaire.

Le pouvoir doit reculer et négocier

 

Garder le cap n’empêche pas les bons marins de savoir tirer des bords, c’est ce que disait souvent Michel Rocard.

C’est ce que devrait méditer l’Élysée. il est temps que le président de la république mesure pleinement la profondeur de ce qui est est en train de se passer dans le pays.
Ce qui se dessine aujourd’hui à Nice mais partout en France même si ce mouvement est parti de chez nous, marque un tournant décisif. Le renfort des lycéens aux gilets jaunes est un acte fort.

L’État n’enverra pas les CRS charger des gamins de 15 à 18 ans qui, finalement, n’expriment que les difficultés sociales de leur parents qu’ils subissent et leur crainte d el’avenir, de leur avenir.

Aujourd’hui, à Nice les lycéens sont partout dans la rue. A Don Bosco un container est en feu, aux Eucalyptus, des palettes brulent. A Estiennes d’orves, à Calmette, à Thierry Maulnier, au Parc Impérial, cela débraye également. la voie Mathis est également bloquée par des centaines de lycéens alors que d’autre remontent l’avenue Jean Médecin.

Il est grand temps que le pouvoir tienne compte de cette lame de fond qui est en train d’arriver avant qu’il ne soit trop tard.

90 ans, trois jours à attendre une opération, c’ est inadmissible !

 

La situation au CHU de Nice ne cesse de se dégrader. J’ai plusieurs fois alerté l’opinion publique avec les moyens dont je dispose : les réseaux sociaux.
Il y a quelques mois il y a eu de gros problèmes à l’hôpital L’archet qui ont entrainé des démissions.
Cet été la situation a été très tendue aux urgences et j avais déposé un vœu au conseil municipal appelant à ouvrir des postes.
Au CHS Sainte Marie la situation est aussi très difficile. Là encore j ai alerté l’opinion publique.

Mais ce qui vient de se produire dépasse l’entendement. On n’a moralement pas le droit de faire attendre trois jours une personne de 90 ans pour une intervention sur une fracture de col du fémur!

Le cas de cette personne doit nous amener à réagir.
Je suis un militant du service public hospitalier, j’ai toujours fait confiance à l’hôpital public. Il faut lui donner les moyens de fonctionner correctement.
Pénurie d’infirmières, d’anesthésistes réanimateurs, burn-out en cascade. Il faut soutenir les personnels mais en même temps ne pas admettre de tels manquements.

Me contacter si vous avez d’autres éléments dont vous ne pouvez faire état publiquement.

Démantèlement de la jungle de Calais !

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Le « démantèlement » de la Jungle de Calais, annoncé par François Hollande le 26 septembre a commencé ce matin. Chacun en conviendra : c’était une nécessité.

Le nombre de migrants ne cessait de grandir depuis 2013. On comptait alors 500 migrants et il y avait près de 8.000 personnes rassemblées ces dernières semaines, pas loin de 10.000 selon certains ONG. Quoi que l’on pense de la crise migratoire actuelle, on ne peut maintenir un camp, c’est-à-dire un quasi bidonville de 10.000 personnes, sur le territoire national et en particulier en bordure d’une ville de 75.000 personnes.

C’est indigne de la France et inévitablement source de tensions entre migrants et non migrants, mais aussi entre migrants eux-mêmes compte tenu des conditions de vie. Le démantèlement doit maintenant se dérouler dans les meilleures conditions possibles, avec l’effort conjoint des services publics et des ONG. Tous ceux qui étaient affectés par ce camp indigne, les migrants mais également les non migrants voisins, doivent maintenant retrouver des conditions de vie, plus dignes et plus sereines.

La solution mise en œuvre par le gouvernement, avec des CAO (Centre d’Accueil et d’Orientation ) répartis sur l’ensemble du territoire est la solution la plus digne et la plus responsable. Elle repose sur un engagement des communes pour faire face à cette situation humaine terrible. De très nombreuses communes de toute taille ont accepté d’assumer leur part de responsabilité. D’autres ont refusé , en inventant le concept fumeux de « petit Calais » alors que précisément l’enjeu des CAO , c’est d’éviter les conditions de vie déplorables de Calais. Je regrette ces polémiques politiciennes qui se sont opérées sur le dos de situations humaines désespérées.

Le rapport 2010 du secours catholique et notamment son éclairage sur la pauvreté en PACA et la jeunesse.

 

Cette étude sur l’évolution de la pauvreté en France souligne en particulier l’extrême précarité qui touche les jeunes de 18-25 ans, catégorie la plus pauvre de la société.

L’enquête propose également un focus sur les caractéristiques régionales

En 2010, le Secours Catholique a dû traiter 628 800 situations de pauvreté, c’est-à-dire de personnes ou de familles en grande difficulté. Compte tenu de la composition des familles rencontrées, ces situations concernent environ 1 492 000 personnes, dont 790 000 adultes et 702 000 enfants. Bien que le nombre de situations reste quasi stables, contrairement aux prévisions, la somme des personnes concernées par ces situations augmente, elle, de 2,3%.  Cette évolution vient aussi du fait que le Secours Catholique rencontre de plus en plus de familles.

La proportion de situations déjà connues passe de 33,5% en 2009 à 35%. Cette légère augmentation est un signe de la persistance des difficultés rencontrées par une partie des ménages. Ainsi, 29,2 % des ménages rencontrés en 2010 sont de nationalité étrangère. Ceci marque une progression de 10 points depuis 1999. La part des familles monoparentale (femmes) avec enfants augmente (50,4% en 2009 contre 52,7% en 2010) et les enfants sont plus nombreux (2,17 par famille)

Les personnes rencontrées sont particulièrement exposées à la solitude puisque 71%  vivent sans conjoint, 61% n’ont pas de proches présents auprès d’eux et 81% n’ont aucune activité collective. L’isolement et la pauvreté s’aggravent mutuellement. Sans conjoint ou famille, il n’y a pas d’appui affectif. Le partage des tâches, ainsi que la mutualisation des ressources et des dépenses n’existent pas.

Parmi les populations faisant appel au Secours Catholique, il existe une part significative de personnes travaillant en CDI à plein temps. Cette présence traduit l’incapacité du CDI à plein temps à garantir un niveau de vie décent. Quant à la forte présence des emplois autres que le CDI, elle montre bien la fragilité de ces emplois, qui sont ceux où l’on trouve le plus de « travailleurs pauvres » et parmi eux, plus de femmes.

Les bénéficiaires du RSA dans l’ensemble des situations rencontrées sont en nette augmentation. La possibilité de cumul du RSA avec une activité salariée (RSA-Activité cumulable avec le RSA-Socle) en est la principale raison. Les bénéficiaires du RSA-Socle seul (sans activité professionnelle ou en recherche d’emploi non indemnisée) fréquentent beaucoup plus les accueils du Secours Catholique que ceux du RSA-Activité. Ces derniers perçoivent en effet un revenu médian supérieur de 20%. Les ménages qui cumulent le RSA avec un revenu d’activité parviennent mieux à s’en sortir que ceux qui n’ont pas de revenu d’activité. La différence est importante (Revenu moyen des ménages rencontrés en 2010 : 1034 Euros pour les premiers contre 839 Euros pour les derniers) mais le montant reste faible et ne permet pas aux ménages de s’en sortir par eux-mêmes, puisqu’ils s’adressent au Secours Catholique. Et malgré leur désir de travailler, nombreux sont ceux qui ne trouvent pas d’emploi et doivent se contenter du RSA socle.

Avec l’écoute qui brise l’isolement, la première demande concrète concerne l’alimentation (53,3% des demandes). Après avoir payé leurs factures, beaucoup n’ont même plus de quoi se nourrir.

Le Secours Catholique constate que les jeunes sont proportionnellement plus représentés dans les centres d’accueil qu’ils ne le sont dans l’ensemble de la population. Il s’agit de la tranche d’âge la plus fragile puisqu’elle se situe dans cette difficile transition entre la dépendance et l’autonomie : elle cumule donc tous les risques.  Les jeunes sont bien plus souvent des « premiers contacts », venant au Secours Catholique de leur propre initiative. Ils sont rarement adressés (et donc suivis) par les services sociaux. La courte durée de leur situation professionnelle, de l’occupation de leur logement, ou de leur séjour en France augmente leur précarité. Les jeunes souffrent d’un manque de ressources quelles qu’elles soient. L’emploi, et surtout l’emploi durable (malgré un niveau de formation plus élevé que les plus âgés) est difficilement accessible. Les transferts sociaux sont quasi inexistants et très peu ont accès au logement social. Même l’accès au parc privé reste difficile (malgré les garanties Loca-Pass), du fait des exigences de garanties des bailleurs privés. Dans cette phase de difficile transition, l’Etat et les employeurs sont relativement absents. Seule la famille, autant qu’elle le peut, joue son rôle de providence, même quand cela la met elle-même en difficulté.

Le marginal en rupture sociale existe toujours (17% de jeunes en extrême précarité) mais il côtoie désormais d’autres profils :

–                Les jeunes en recherche d’emploi, étudiants ou en formation (21%), pour la plupart des hommes, célibataires, en rupture familiale, ayant de grosses difficultés à accéder à un logement stable, et pouvant donc facilement basculer dans la catégorie des marginaux.

–                Les jeunes travailleurs pauvres, majoritairement des femmes au chômage indemnisé ou en emploi précaire (14%). Leurs ressources très irrégulières les fragilisent et ne leur permettent pas d’avoir une vie décente malgré leurs revenus.

–                Les jeunes mères célibataires bénéficiaires du RSA (22%). Ces femmes ne bénéficient que de transferts sociaux. Elles sont souvent locataires dans le parc social.

–                Les jeunes familles étrangères qui vivent en habitat très précaire (9%),

–                Les ménages français qui basculent dans la pauvreté après un accident de la vie (17%).

Le taux de pauvreté 2008 en région PACA (15,4%) était également supérieur à celui de la Francemétropolitaine. En 2010, le Secours Catholique a du traiter 33 430 situations de pauvreté dans notre région. Les ¾ de ces situations étaient de nouveaux contacts (maximum des régions) et la proportion de situations vivant en milieu rural augmente (5,4% en 2009 contre 10,1% en 2010). La part des étrangers dans les accueils est assez importante et concerne principalement les ressortissants des pays du Maghreb, bien que cette part (17,6%) soit en légère diminution par rapport à l’année précédente (18,6%). 48,7 % de ces étrangers en situation de pauvreté disposent d’ailleurs d’un titre de séjour en règle. Les hommes seuls sont particulièrement nombreux dans les accueils (35,9%), bien au delà de la moyenne métropolitaine (24,9%).

Les couples avec et sans enfants représentent les proportions les plus faibles de toutes les régions, comme si, en PACA, le fait d’être un couple constituait plus qu’ailleurs une protection contre la pauvreté. Les appuis familiaux semblent par contre plus rares que dans d’autres régions. Le parc social est peu dense en PACA et ceux qui n’ont pas la chance d’y accéder sont très pénalisés dans le parc privé. La proportion des bénéficiaires du RSA  a augmenté. L’emploi étant rare, il s’agit le plus souvent du RSA-Socle. Le revenu moyen mensuel des ménages rencontrés dans la région (842 Euros) se situe nettement au-dessous de la moyenne métropolitaine (915 Euros).

59,1 % des ménages accueillis ont des impayés, le montant médian de ces impayés (824 Euros) augmente et atteint presque le niveau du revenu moyen mensuel. La majorité des impayés porte sur les loyers.

En conclusion, le Secours Catholique constate à quel point notre pays ne mobilise pas tout le potentiel de sa jeunesse.

Etre jeune, c’est avant toute chose être en période de transition et de construction personnelle. Ce passage sera fructueux pour certains jeunes, difficile pour d’autres, voire quasi impossible pour quelques-uns. Pendant longtemps, cette période a été globalement prise en charge par les familles, complétées par de nombreux lieux d’ « éducation populaire », laissant la puissance publique en acteur discret. Aujourd’hui, avec la faible évolution du pouvoir d’achat depuis une trentaine d’années, le manque d’emploi, les crises économiques successives et l’évolution des familles, la réalité a changé.