Grèce : le saut dans l’inconnu

 

La décision de Papandréou de recourir au referendum pour faire valider l’accord conclu à Bruxelles la semaine passée ne me semble pas, contrairement à ce que j ai entendu ce matin sur les ondes, le symptôme d’un vent de panique, bien au contraire.
La panique est désormais chez les autres.
. D’abord dans l opposition de droite liberale grecque, et dans une partie de la gauche souverainiste qui ne s’y attendaient absolument pas et qui se retrouve face a un problème géant. A force de faire de la politique politicienne pour enfoncer chaque davantage un premier ministre socialiste qui a, rappelons le, trouvé cette situation et n’en est pas à l’origine, nous voila dans la version grecque de l’arroseur arrosé.
En effet, je vois mal les grecs répondre oui à la question qui leur sera posée, quelle qu’elle soit d’ailleurs. Les socialistes vont donc quitter le pouvoir et provoquer des élections legislatives anticipées. Ce sont  les libéraux qui vont se retrouver placés devant le dilemme suivant : faire avaler la potion contre laquelle ils ont combattu aux grecs ou alors déclarer la Grèce en faillite. Ce referendum, c’est avant tout la volonté de Papandreou de ne pas apparaitre comme le fossoyeur de son pays. Or il n’est plus en situation politique d éviter cela avec la montée de contestation populaire attisée par les libéraux et l’extreme gauche avec d ailleurs des objectifs différents. Du coup le revers des socialistes aux prochaines élections législatives pourrait etre moins important que prévu. C est une stratégie pour limiter la casse.
. S’en remettre au peuple est toujours plutôt bien vu a gauche. Cela n’a pas toujours été historiquement le cas, surtout en France. Mais dans ce moment si particulier de l’histoire, où la contestation de l’ultraliberalisme, de la financiarisation de l économie, n’a jamais été aussi forte, où des révolutions ont mis fin à trois dictatures dans le monde arabe-musulman, ou partout en Europe, avec pour origine l’Espagne, le mouvement des indignes fait tache d huile, jusqu’en Israel où pour la première fois les questions sociales sont mises en avant au détriment de la question palestienne, partout les peuples veulent la parole et être entendus. En ce sens, la décision de Papandreou, est un coup politique démagogique, dangereux mais génial.
.L’Europe part dans l inconnue. Elle démontre d’abord son incapacité chronique a régler ses problèmes financiers car un échec sur la question grecque ne peut rendre optimiste quand se profilent derrière les questions italiennes et Espagnoles. Répondre non pourrait précipiter la sortie de l Euro pour la Grèce avec des conséquences encore incalculables tant pour les grecs que pour l’Europe. L’économie grecque serait complètement ruinée et l’effet domino n est pas un scénario improbable, quand on voit depuis ce matin les spéculateurs s’attaquer a l’Italie!

Le deficit commercial se creuse

Il s’agit incontestablement d’un des plus graves échecs de la droite : un déficit commercial abyssal. Les mauvaises nouvelles s’accumulent mois après mois pour l’économie française. Après le fort ralentissement de l’investissement au deuxième trimestre et le recul de la consommation, c’est au tour du commerce extérieur de continuer son plongeon.

Le déficit extérieur est à nouveau supérieur à 6 milliards d’euros en juillet (6,46) et risque d’atteindre un record historique pour l’année 2011. Sur les douze derniers mois, le déficit s’établit à 67,21 milliards d’euros contre « seulement » 51,66 milliards pour l’année 2010. La France est donc loin d’être sortie de la crise, qui n’est pas qu’une crise des finances publiques ! Notre pays est frappé par un triple déficit : financier, de croissance et de compétitivité que le gouvernement est incapable de prendre en considération. Il est pourtant urgent d’agir sous peine de voir notre pays prendre un retard irrattrapable en termes de compétitivité-qualité.

Notre pays n’est pas condamné à subir d’année en année des déficits commerciaux de plus en plus importants. De 1992 à 2004, le solde du commerce extérieur était excédentaire. La France doit mener une politique industrielle cohérente et ambitieuse dont l’objectif n’est pas la réduction du coût du travail qui ne fera que nous enfermer sur des secteurs à faible valeur ajoutée, mais de permettre la montée en gamme de notre production et la constitution de filières solides.

En 2012, nous créerons des agences régionales de l’innovation, en lien avec la Banque publique d’investissement. Nous recentrerons le crédit impôt- recherche sur les dépenses de R&D des PME de moins de 2000 salariés et vers les entreprises industrielles stratégiques et de souveraineté. Nous favoriserons la constitution d’entreprises de taille intermédiaire, maillon essentiel pour le développement à l’exportation et, pour encourager l’investissement, nous modulerons l’impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissement des bénéfices dans l’outil productif.

Le redressement économique, la création d’emploi et le rayonnement national passent par ces solutions.

Règle d’or : ESTROSI ferait mieux de s’occuper de Nice plutôt que de la France

 

Communiqué de presse

Règle d’or :

ESTROSI ferait mieux de s’occuper de Nice plutôt que de la France

J’apprends avec stupéfaction que Christian ESTROSI propose un référendum sur la règle d’or établissant un contrôle des déficits budgétaires. En bon sarkozyste, le Député-maire de Nice veut mettre l’opposition nationale en difficulté et en même temps se donner l’image d’un bon gestionnaire rigoureux.

Ce qu’on peut reconnaître à Christian ESTROSI, c’est qu’il ose tout.

Sous sa présidence, l’encours de la dette du Conseil Général des Alpes-Maritimes est passé de 53 millions d’euros à 800 millions d’euros entre 2003 et 2008.

Depuis 2008, le déficit de la Ville de Nice et de la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur, en cumulé, est passé de 658 millions d’euros à 1,019 milliards d’euros.

Les déficits abyssaux qu’il a creusés, là où il est en situation de gestion, lui ôtent toute légitimité pour se mêler de ce débat national. Il ferait mieux de commencer par appliquer cette règle d’or à lui-même, en cessant son gaspillage des fonds publics, et tout cela malgré la hausse de 17% des impôts locaux qu’il a imposé à tous les niçois.

Patrick ALLEMAND
Vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Les Bourses dans le rouge

Aujourd’hui, les bourses se sont encore effondrées : Paris a cédé plus de 5 %, Londres 4,4 %, Francfort près de 6 % et Milan 6,1 %. Le scénario est, à présent, bien rodé. Un vent de panique souffle. Tout le monde attend une réaction pour demain. Nul ne doute qu’elle va intervenir. Pendant deux ou trois jours, les cours vont remonter et compenser partiellement les pertes du jour, et ce, de façon à inspirer le minimum de confiance nécessaire pour éviter un krach total. Mais, observée sur le long terme, la bourse n’en finit pas de baisser.

Cette économie virtuelle, fondée sur quelque chose d’aussi irrationnel que la confiance, soutenait, qu’on le veuille ou non, la croissance. Or, aujourd’hui, les financiers vendent parce que les perspectives de croissance de l’économie réelle sont atones et que les chiffres du chômage aux États-Unis repartent à la hausse. L’endettement de la zone euro est également une cause de cet affolement tout autant que le refus de mutualiser cette dette. Plusieurs pays  sont ainsi placés au bord du gouffre tels la Grèce, l’Irlande, ou même, l’Italie dont le niveau d’endettement égale désormais 120 % du PIB annuel.

Les États ne font plus confiance aux banques et craignent, à présent, un manque de liquidités pour financer leur dette. Les spéculateurs, sensibles aux rumeurs sur la santé des banques, font aujourd’hui replonger les cours de celles-ci, notamment la Société Générale, mais aussi le Crédit Agricole.
Les banques spéculent ainsi contre les États qui les ont pourtant renflouées en 2008.

Le dernier facteur est l’impuissance des politiques. Le sommet franco-allemand en est un bel exemple. Les résultats annoncés à grand renfort de communication n’ont trompé personne, et surtout pas les marchés ! Dans ce même ordre d’idée, Jacques Delors estime que ce sommet n’a servi à rien. Il qualifie de ‘farfelue’ l’idée de créer un ministre des finances de la zone euro. Enfin, ce nouvel effondrement des bourses européennes a démontré le peu de crédits que les opérateurs ont accordé à ce sommet.

Hollande à propos des largesses fiscales de Sarkozy

Ramener le déficit à 3% du PIB en 2013, c’est l’objectif commun que partagent gouvernement et opposition.  Et c’est bien vrai ! Il y aura donc inévitablement une augmentation des prélèvements obligatoires. Si un candidat promet l’inverse, il faut tout de suite l’éliminer, son discours est une escroquerie ! Et si les Français se laissaient berner par cette illusion, ils hypothèqueraient pour le coup l’avenir de leurs enfants. François Hollande a parfaitement situé l’enjeu dans son intervention d’hier en déclarant : « la seule question qui vaille est de savoir qui va payer l’effort ».

« Nous ne pourrons pas échapper à une remise en ordre de nos finances publiques » a expliqué François Hollande, mettant en cause ‘les largesses fiscales’ de Nicolas Sarkozy. Il énonce ainsi sa conviction : « S’il n’y avait pas eu les allègements fiscaux depuis 2002, accordés le plus souvent aux plus favorisés, nous serions à l’équilibre de nos finances publiques, il n’y aurait aucun effort à faire ». Le bouclier fiscal est bien évidemment dans le collimateur, mais également la réforme de l’ISF qui a été très couteuse pour les finances de l’État, c’est à dire, en fin de compte, pour nous tous, classes moyenne comprise !

M. Hollande a chiffré le coût de ces largesses.  Il les a évaluées à hauteur de 12 à 15 milliards d’euros alors que les finances publiques de la France sont exsangues. Pendant ce temps, l’effort proposé par Valérie Pécresse consiste uniquement à persister dans le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Les mesures fiscales décidées par Sarkozy  se sont révélées inefficaces économiquement, injustes socialement et irresponsables budgétairement. Entre l’allègement des droits de succession,  l’allègement des droits de donation,  l’exonération des charges sociale pour les heures supplémentaires, etc…. c’est à une véritable ‘cavalerie budgétaire’ que s’est livré Sarkozy depuis des années. Pourtant, ayant tous les leviers de décision en main, il aurait eu les moyens, en renonçant à certaines de ces mesures de pur clientélisme électoral, d’entamer le redressement des comptes de la Nation.

Face à la spéculation,  François Hollande estime que  l’urgence consiste désormais à tenter de rassurer les investisseurs avant l’ouverture des marchés. Il est impératif d’accélérer tout ce qui a été annoncé pour l’Europe. En quelques mots précis, il tire une leçon claire de tout ce que l’économie subit actuellement :

« C’est parce qu’il y a un retard politique qu’il y a une liberté pour la spéculation de faire, hélas, son mauvais travail »