Marquage à la culotte sur la réindustrialisation

 Le Monde du 3 octobre dernier enumerait la longue liste d’une France en voie de désindustrialisation complète, illustrée par la fermeture  sur le site de Florange  du dernier haut fourneau lorrain en activite. «Arcelor Mittal et le ministre de l’industrie, Eric Besson, assuraient qu’il ne s’agissait que d’une fermeture temporaire, et brandissaient comme garantie la perspective d’un projet de reclassement de grande ampleur. Mais chez Arcelor Mittal, on a déjà fait les frais de déclarations de soutien à l’industrie, non suivies d’effet, de la part de l’exécutif. La fermeture de l’aciérie de Gandrange  est encore dans tous les esprits. De quoi rendre septiques les 3000 salarriés concernés.

  Pourtant , « avant son élection, Nicolas Sarkozy s’etait positionné en adepte du volontarisme industriel. En campagne, le futur président de la République avait surveilleé de près le plan de restructuration drastique d’Airbus qui prévoyait 4 300 suppressions d’emplois en France.Un plan qui sera mis en aouvre, un fois sarkozy parvenu à l’Elysée.  De même,  lorsqu’Alacate-Lucent avait annoncé près de 1 500 suppressions de postes en 2007, 400 en 2008 et 850 en juillet 2009, Sarkozy s’était engagé à agir sur le ssuppressions d’emplois. sans suite. 

Puis il y a eu Michelin à Toul (800 salariés) , où  Nicolas Sarkozy avait annoncé la création d’un centre industriel sur le site à l’horizon 2011, dont on a plus jamais entendu parler, puis les   fermetures des  usines Continental et Molex.  

 Tel est le bilan de Sarkozy, qu’il partage au passage avec ses ministres d el’industrie, notamment Estrosi et Besson.

François Hollande était en Saône-et-Loire le 7 décembre pour développer ses propositions en matière de réindustrialisation. Le candidat à l’élection présidentielle a visité les usines Eolane et Alstom, réaffirmant ses engagements : « le pacte de production, c’est la France qui s’améliore, qui produit mieux, qui invente, qui innove, qui respecte le travail. C’est la France qui est capable de montrer le meilleur d’elle même, qui ne doute pas de son destin. C’est ça le patriotisme industriel ! »
Les grands axes du pacte productif que François Hollande entend promouvoir se déclinent autour de quatre orientations fortes :

– le soutien aux filières industrielles d’avenir (énergies, mobilité durable, santé, numérique, éco-conception et éco-construction) et au développement des PME et des ETI grâce à une banque publique d’investissement sous forme de fonds régionaux

– le développement des capacités d’innovation et d’investissement grâce à la réorientation de la fiscalité, de l’épargne et du système bancaire vers l’économie réelle

– le renforcement de la démocratie sociale et de la formation des salariés

– une Europe capable d’innover pour la croissance et l’emploi via des euro-obligations et de protéger nos intérêts dans la mondialisation grâce à une politique monétaire et commerciale offensive.
 
On pensait que sur ce terrain, Sarkozy se ferait tout petit. Mais c’est mal le connaitre ou plutôt sous évaluer une rare qualité qu’il partage avec Estrosi : le culot.
Nicolas Sarkozy évoquera ce thème avec un variante nouvelle la semaine prochaine à Sallanches, en visitant l’usine Rossignol, la nécessité de « produire français » , parce que ce fabriquant de ski a relocalisé sa production en france, après l’avoir délocalisé un temps. il va se saisir de cet exemple, qui n’est pas isolé, que nous connaissons aussi en PACA, pouren faire un thème de campagne alors qu’il s’agit en fait de choix de stratégie industrielle precis sur lesquels l’etat n’a que peu d’influence.
Avec toute l’impuissance dont il a fait preuve, il n’entend pas cèder le moindre pouce de terrain à François Hollande et repart en campagne sur les mêmes themes comme s’il n’était pas le président sortant. Sarkozy s’apprête à offrir aux français un nouveau mirage.