La ministre de la Justice, Christiane Taubira, vient de montrer son courage politique, en lançant un débat contraire au sens de l’opinion publique à propos des Centres Educatifs Fermés (CEF). Elle a dit se montrer très réservée sur ces centres dont François Hollande avait promis de doubler le nombre durant la campagne présidentielle.
Il faut sortir du fantasme CEF. Il faut arrêter de dire que c’est LA solution », a déclaré la garde des Sceaux. Ainsi elle a osé politiquement affirmer ce que bon nombres de professionnels pensent tout bas.
L’ancienne majorité avait prévu d’ajouter 20 CEF à la quarantaine existant déjà, en transformant des foyers classiques en centres fermés. Créés en 2002, les CEF sont la dernière alternative avant l’incarcération de mineurs délinquants. Dans la réalité des faits, ces centres se sont heurtés à deux obstacles majeurs : leur localisation et leur coût.
La localisation tout d’abord : L’électorat populiste sécuritaire est favorable aux CEF, à condition que ce soit chez le voisin. personne ne veut entendre parler d’un établissement abritant des délinquants à proximité de chez soi ! le feuilleton du CEF de cagnes sur mer au vallon des vaux en est un tres bel exemple.
Les coûts exorbitants de fonctionnement : Tout le monde sait que ce type de structure nécessite un personnel d’encadrement important.
François Hollande avait dit quant à lui avant son élection qu’il en doublerait le nombre, avant d’expliquer aux professionnels de la justice des mineurs, troublés par cette proposition, qu’il savait aussi « l’importance des autres structures d’accueil ».
« Nous sommes à 42 CEF », explique Christiane Taubira. « L’héritage de la précédente mandature prévoyait la transformation de 18 foyers supplémentaires en CEF, j’ai arrêté ça et lancé une inspection devant évaluer ces centres », a-t-elle ajouté. Elle a bien fait.