10,11,12 ans. Personne, hier, ne savait combien de temps exactement il a fallu pour arriver à la rentrée du 4 septembre 2012. Il faudra consulter les archives administratives.
Quel jour exactement, par une matinée d’automne et un temps de chien, ai-je foulé avec Marc Morini et Jacques Tiberi pour la première fois ce terrain, en costume, embourbant suffisamment une paire de chaussures pour devoir la jeter directement en rentrant,
Le terrain était difficile, inondable dans sa partie basse, traversé par la ligne TER et j’ai dit à Jacques Tiberi « D’accord on le fera là ».
La vice-présidente en charge de l’éducation de l’époque n’en voulait pas, et puis il fallut convaincre le président.
Le DG de l’époque se rendit sur place avec l’AREA, notre Société d’Economie Mixte. Ils ne croyaient pas à ce lycée. Michel Vauzelle prit près de 2 ans avant de trancher et d’arbitrer dans mon sens. Je sais que lorsqu’ il arrivera pour l’inaugurer le 22 novembre, il ne regrettera pas de m’avoir suivi.
Le président ayant arbitré, on pouvait penser qu’ensuite tout allait se dérouler comme pour les autres lycées. Il n’en fut rien.
Ce fut une course d’obstacle.
D’abord la famille Goscinny. Elle devait nous donner un terrain qui franchement ne valait pas grand chose en contrepartie du fait que le lycée soit appelé René Goscinny.
Mais au fil des mois tout s’est compliqué. Ce terrain nous avons dû finalement l’acquérir, cher, trop cher.
Et lorsque j’ai signé par délégation du président l’acte de vente chez le notaire, le nombre de clauses avait enflé. Non seulement il fallait appeler le lycée René Goscinny ( ce qui n’est pas une contrainte) mais il fallait également dénommer la voie d’accès, conserver le maison familiale… Autant de nouvelles contraintes pour l’architecte.
Et puis il y avait encore une parcelle à acquérir. Cela prit du temps. Puis nous avons dû faire déménager le club hippique (où ont été construits les terrains de sport extérieurs). De contentieux en litiges, les mois et les années se sont accumulées.
Il y a trois ans tout était prêt, le projet architectural retenu. Vint le temps du terrassement, un travail colossal puisqu’ il s’est agi ni plus ni moins que de raser une colline.
En plein travaux, il a fallu faire face il y a deux étés au recteur de l’époque Christian Nique, qui en plein mois d’aout déclara s’opposer à la construction de ce lycée et que de toute manière, s il sortait de terre, il ne mettrait aucun personnel dedans ! Ce fut une rude bataille politique, l’ultime qui rassembla les élus de tout bord politique. Face à la mobilisation le recteur dut reculer.
En 21 mois ce lycée a été construit. Il a accueilli hier matin 258 élèves, plus que prévu et il a fallu ouvrir une 8ème seconde. Le pari est gagné. Mais que ce fut dur !