J’ai connu Max Gallo lorsque j’avais 21 ans puisque c’est à sa section que j’ai adhéré au Parti Socialiste, à la section Nice 1. A l’époque il avait les cheveux longs, des talents d’orateur incontestables mais ce fut un immense gâchis. J’ai collaboré avec lui au Nouvel Hebdo, ce fut ma seule expérience journalistique. Je ne garde franchement pas de lui un excellent souvenir. Pas pour moi même, je faisais des piges bénévolement. Mais je me souviens de beaucoup de journalistes qui avaient pris des risques et qui ne furent jamais payés. Cet hebdomadaire qui devait être le support de sa candidature aux élections municipales finit par déposer le bilan.
Son passage au PS ne m’a pas non plus laissé un souvenir impérissable. Je ne l’ai vu qu’à une seule AG de section en trois ans. Beaucoup de socialistes lui en ont voulu car il incarnait un véritable espoir, qui fut déçu aux élections municipales de 1983, où Jacques Médecin
fut réélu dès le premier tour. Bien que né à Nice en 1932, cela faisait longtemps qu’il avait quitté sa ville pour mener une vie parisienne et les niçois ne le lui ont pas pardonné. En qualité de porte parole du gouvernement, il ne resta pas non plus longtemps en fonction.
Son parcours politique fut ensuite une succession d’errance et à partir de son éloignement du PS jusqu’ à la fondation avec Jean pierre Chevenement du mouvement des citoyens, pour finir clairement à droite en soutenant Nicolas Sarkozy en 2007, après s’être opposé à Chirac au moment où ce dernier avait reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la rafle du Vel d’Hiv.
Républicain certainement, communiste jeune, socialiste un temps, attaché à la nation et à la France sûrement, lui le fils d’immigrés italiens. Complexe, tel était Max Gallo.
Alors chacun comprendra que je regrette beaucoup plus ce soir l’écrivain, académicien qui laisse une oeuvre considerable. C’est de ce point de vue une perte immense.
Une oeuvre dont le premier temps fort fut en 1971 une collaboration avec Martin Gray pour « Au nom.de tous les miens » qui raconte la vie d’un rescapé du camp de Treblinka.
Puis il y a eu la Baie des Anges en 1976, lu par des milliers de niçois. Max Gallo publia également des biographies sur Garibaldi, et sur Napoleon que j’ai lues. Et d’autres sur Jaurès, Victor Hugo et Robespierre que j’espère avoir le temps de lire un jour.
C’est par ces biographies que l’auteur etait devenu une référence dans le domaine historique. Il a fait par son talent , par sa capacité à rendre ses biographies vivantes et passionnantes, aimer l’histoire de France à des milliers de jeunes et à des milliers de lecteurs.
C’est ce Max Gallo que je regrette ce soir.