Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes valide en tout point l’analyse qui a été la nôtre depuis le démarrage de ce dossier en 2009.
A . sur la jauge, dès le 19 décembre 2008 , nous proposions une reconstruction du stade sur le site avec une jauge à 26000 spectateurs pour envion 60 millions d’euros. Le maire de Nice voulait 40000. J’avais dénoncé le surdimensionnement du projet qui s’est soldé à 36 000 spectateurs.La CRC reprend cette analyse en dénonçant le surdimensionnement du stade (page 8 du rapport)
. par rapport aux besoins du club
. par rapport à la rareté des grands évènements (euro 2016)
Le 17 octobre 2010, je déclarais : vous allez endetter la ville sur 30 ans avec le projet qui est surdimensionné.
B. sur les aspects juridiques du recours au Partenarait Public Privé (PPP), la CRC confirme que ce PPP ne répond pas aux critères légaux , car il ne s’agit pas d’un équipement nécessaire à un service public relevant de la responsabilité de la commune. Ce stade concerne l’équipe de l’OGCNice, des concerts,des séminaires qui sont des évenements qui relèvent du secteur concurrentiel. D’ailleurs, on apprend quelque chose de styupéfiant. Conscient de la fragilité juridique du montage que nous avions dénoncé, le maire de Nice a essayé de faire changer la loi Page 16 pour supprimer l’exigence d’une affectation en service public.
C. sur les aspect financiers du PPP. Le recours au PPP (CM du 17/12/2010) j’ai dénoncé tout de suite la dérive des coûts qui quadruplait à partir de l’estimation du maire de Nice le coût initial en mettant le coût de la place à 7 000 €, soit la plus chère de France. J’avais dénoncé l’opacité de la procédure qui aboutit à zéro risque pour le partenariat privé et tous les risques pour le contribuable niçois.
Le montage financier faisait état d’un côut total de 253 millions d’euros TTC (page 43)..Nous avions évalué le coût global à 445 M€ TTC. Je m’étais fait traiter de menteur et d’incompétent.
Or la CRC évalue à 400 M€ le coût total du PPP, sur la durée du contrat, y compris les intérêts (P 54) , les chiffres précis sont les suivants: 372 M€ HT , soit 446 M TTC (P 54).
C’est-à-dire que notre évaluation était à 1 million d’euros près, dès 2010, celle que fait la CRC aujourd’hui ! Bien plus proche de la réalité que la mairie avec tous ses services techniques.
Nous avions même dès ce moment-là porté la question de nice One, ces 29 000 m² de surface commerciale. Parce que ce programme immobilier d’accompagnement bénéficie d’un bail de longue durée (99 ans). Or ce centre commercial sera la propriété d’un actionnaire de l’OGCNICE qui l’acquis auprès de Vinci 80 M€ (P 21). Or de facto, une partie de ce centre commercial a été payé en partie par la commune.
D.Enfin lorsque je parlais d’opacité, je ne croyais pas si bien dire. L’attribution du contrat de PPP est sujette à de nombreuses interrogations. C’est la page 25 du rapport qui détaille la procédure. Au moment de l’offre initiale, Bouygues qui était de loin le moins cher.(- 29 M€ par rapport à Vinci). Or pendant le dialogue compétitif, Bouygues a fortement augmenté son prix + 25 M€, pendat que Vinci baissait la sienne de 9 millions d’euros et est devenu le plus cher des 3 candidats. C’est du jamais vu.
Pour justifier cette anomalie, la mairie répond qu’il y a eu une erreur dans son offre, c’est très surprenant.
C’est sans doute cela qui a provoqué la saisine de la justice. La CRC a transmis au parquet ses interrogations et saisi le procureur de Nice avec copie au procureur de Marseille. J’avais d’ailleurs réagit par voie de communiqué de presse le 20 janvier 2015
Par un nouveau communiqué de presse, le 15 avril 2015 , j’ai encore rappelé que nous avions toujours voté contre le PPP. C’est à ce moment là que nous avions appris l’ouverture par le parquet national financier d’une enquête préliminaire confiée à l’Office National de Lutte contre la corruption et les infractions financières.
Apparemment, les perquisitions en cours en mairie, à la métropole, chez Vinci, sont en lien avec cette affaire.
Je ne commenterai pas. Y a-t-il eu des malversations, des irrégularités, c’est à la justice de faire son travail et elle nous le dira.
Ce soir je ressens à la fois beaucoup de satisfaction parce que notre analyse est validée par la Chambre régionale des comptes. Monsieur estrosi pourra continuer à me traiter de menteur à tout bout de champs, cela n’aura plus la même portée dans l’opinion parce que nous venons de démontrer que la compétence est de notre coté. Je suis fier de ma petite équipe d’élus, de ce mandat, comme du précédent qui travaille beaucoup pour défendre l’intérêt des Niçois et des niçois.
Je suis simplement un peu amer de voir que personne n’a au moment où nous disions cela relayé avec suffisamment de force pour faire reculer le maire car en difinitive, celui qui trinquera, une fois de plus, c’est le contribuable niçois .
A un journaliste, tout à l’heure, à la conférence de presse,, me demandant y a-t-il eu enrichissement personnel, j’ai répondu, je n’en sais rien, c’est à la justice de faire son travail, mais cela me surprendrait.
A un autre qui me demandait qu’elle était la responsabilité de Christian Estrosi dans ce dossier, j’ai répondu : énorme ! il est le seul qui soit politiquement responsable du choix du stade, du choix du montage financier et en définitive de ce dérapage financier terrible pour la ville !