Le 7 janvier dernier, la France a été attaquée dans ses fondements par des attentats sans précédent. Mais le soir même et jusqu’à la grande manifestation du 11 janvier, des millions de français sont descendus dans la rue pour dire leur immense tristesse bien sûr, leur détermination aussi, mais surtout, face à l’adversité comme toujours, leur confiance retrouvée dans ce qu’ils sont profondément, intimement : un peuple libre, qui a la passion de l’égalité et de la fraternité, un peuple de citoyens d’une république laïque et sociale. Un peuple qui ne cède pas à la peur.
Les citoyens ont exprimé ainsi une volonté qui pour, Michel Vauzelle et tous les élus de la majorité, doit recevoir trois réponses des pouvoirs publics.
Tout d’abord, les nécessaires mesures pour assurer la sécurité de nos concitoyens, mais elles relèvent exclusivement de l’Etat. Ensuite un approfondissement du travail républicain, pour réduire les fractures générationnelles, sociales, morales qui menacent notre unité et l’égalité entre les citoyens. Enfin, troisième pilier, le renforcement de la coopération euro-méditerranéenne pour étouffer les forces de division et œuvrer à un construire un destin commun maîtrisé.
C’est sur l’approfondissement du travail républicain et le renforcement de la coopération euro-méditerranéenne que l’action régionale prend tout son sens, dans la continuité de tout ce qui a été entrepris depuis 1998 et que les événements nous conduisent à amplifier.
Nous n’avons pas attendu le 11 janvier pour constater la profonde crise morale qui menace notre société. Et nous n’avons pas attendu le 11 janvier pour agir pour la jeunesse et pour les valeurs républicaines. Lorsque certains agitent les peurs, et dressent les français les uns contre les autres, nous agissons pour la laïcité, l’égalité, la liberté et la fraternité.
Les réponses que nos citoyens attendent, nous les avons mises en œuvre pour une large part. Mais ce que l’on a appelé l’esprit du 11 janvier nous oblige à toujours progresser vers plus de démocratie, à transcender nos valeurs, pour faire reculer l’obscurantisme, le fanatisme et la division. Et ce progrès se fera directement avec les citoyens eux-mêmes.
C’est un véritable plan que nous allons mettre en œuvre d’ici à fin 2015 pour participer à une plus grande intégration de l’ensemble des citoyens autour du projet de société républicain, fondé sur le respect de la souveraineté populaire et des valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité. Parce que cette majorité ne compte pas simplement se satisfaire d’un bilan, même s’il est exemplaire en la matière, nous respectons le devoir d’avenir que nous avons à l’égard de nos concitoyens.
Mais parce que la Région ne peut pas, seule, contenir la décohésion sociale, nous en appelons aussi solennellement à tous les responsables politiques qui animent la démocratie locale à œuvrer en ce sens.
Les actions décidées aujourd’hui ont d’autant plus de légitimité qu’elles sont fondées sur la consultation des citoyens, et en particulier des jeunes eux-mêmes, les plus durement touchés par la crise. Plus de 4000 personnes ont en effet participé aux débats publics organisés lors des Etats Généraux de la Jeunesse, ce sont leurs attentes qui nous inspirent aujourd’hui.
Pour la promotion des valeurs de la République, la mise en œuvre du principe de laïcité et l’accès à la citoyenneté, notre premier devoir c’est de permettre les conditions de l’émancipation et de l’égalité, et d’abord des plus jeunes. Deuxièmement, nous nous fixons comme principe de concentrer les moyens de la Région là où il y en a le plus besoin, à la ville comme à la campagne, afin de réduire les fractures et les inégalités géographiques, sociales, linguistiques et culturelles dans notre région. Enfin, la participation des citoyens eux-mêmes doit être mis au cœur du projet politique.
La mise en application de ces principes se traduira par des mesures effectives dès la rentrée prochaine. Leur chiffrage précis est en cours d’élaboration : il s’agira d’un engagement de plusieurs centaines de milliers d’euros. Pour ceux qui s’en inquiéteraient, nous ne nous payons donc pas de beaux mots, nous visons des actes.
Il s’agira donc particulièrement de :
– Permettre à nos apprentis, à nos stagiaires de la formation professionnelle continue et à nos élèves étudiants des formations du sanitaire et social, de bénéficier d’apprentissages nécessaires à une bonne appropriation des valeurs de la République, des principes de laïcité et d’égalité entre les femmes et les hommes. La culture scientifique notamment jouera un rôle important pour éclairer nos concitoyens.
– Dynamiser les maisons des lycéens en les dotant d’une fonction d’animation et d’un budget participatif ;
– Généraliser le dispositif de médiation sociale et pédagogique aux abords des lycées et créer progressivement les conditions de l’ouverture des lycées sur leur environnement ;
– Favoriser l’accès à la formation professionnelle pour les personnes les plus fragilisés et développer la possibilité offerte aux jeunes d’une première expérience professionnelle en région ou à l’international ;
– Impulser la coopération à l’échelle du bassin méditerranéen en matière de formation professionnelle en créant notamment un Institut Euro-Méditerranéen pour la Formation professionnelle ;
– Promouvoir le droit à la Culture et l’accès à l’offre culturelle quel que soit l’âge, le sexe et le lieu d’habitation des personnes.
C’est donc dans le progrès continu des actions déjà entreprise que nous nous inscrivons. L’actualité confirme ainsi que nos principes et notre action étaient justes : fidèle en cela à l’attitude qui a toujours été celle de la majorité depuis 1998, nous adaptons nos dispositifs, nous amplifions l’effort pour être au plus près des attentes et des besoins de nos concitoyens, les rassurer et leur apporter des réponses.