Un conseil municipal pas comme les autres

 

Ce matin, conseil municipal extraordinaire convoqué par le maire suivant la procédure d’urgence avec 15 délibérations à l’ordre du jour. Toutes portaient sur des mesures à prendre par rapport aux attentats et aux assassinats de Paris.

J’espère que notre groupe a donné une belle image de la politique en ce moment d’unité nationale autour du président de la république qu’il nous fallait décliner localement.

Dans ces 15 délibérations, il y avait plusieurs sortes d’objectifs :
-faciliter et rendre plus efficace, d’où la nécessité de passer un avenant entre police nationale et police municipale portant notamment sur le prêt de gilets pare-balles.
Loger gratuitement les militaires mis à disposition par le ministère de la défense, dont on ne connait pas le nombre, tenu secret.

-protéger, avec une délibération pour l’acquisition de 75 gilets pare-balles pour nos ASVP, une autre portant sur la mise en place de videosurveillance dans les rames de tram, une sur l’acquisition de 20 caméras supplémentaires

-Enfin, prévenir avec le développement d’actions d’Alpes Maritimes Fraternité, d’actions citoyennes, mieux former les personnel,

Il faut bien que ceux qui nous ont fait confiance comprennent que cette situation politique inédite crée des devoirs, nous oblige tous à être à la hauteur de l’enjeu.

Nous avons travaillé toutes les délibérations, y compris trois qui ont nécessité des réflexions plus approfondies :
-le raccordement au Centre de Surveillance Urbaine des caméras de videosurveillance des parties prives des immeubles des. Ailleurs sociaux
-la fermeture des commerces de nuit. Nous l’avons voté avec la garantie que le maire demanderait mais que c’est le préfet, représentant de l’ordre républicain qui déciderait. Je ne souhaite pas qu’il s’agisse d’une façon de regler des questions de tranquillité publique mais s’il s’avère que dans un commerce, on fait autre chose que du commerce, il faut pouvoir intervenir.
-enfin une délibération prévoyant la distribution d’un passeport citoyen à chaque élève et la volonté d’utiliser les temps d’accueil éducatifs pour mieux faire connaitre les valeurs républicaines aux enfants. J’ai cependant indiqué qu’il était nécessaire que cela se fasse en complémentarité de l’éducation nationale. Et qu’il fallait que tous les enfants puissent avoir accès à cela car ceux qui ne pourraient y assister sont précisément ceux qui doivent avoir cette information. J’ai même proposé la gratuité des TAE dans les quartiers politique de la ville. Le maire n’a pas fermé la porte et a acte le principe qu’il fallait toucher tous les enfants.

Enfin notre groupe a obtenu du maire le fait que la charte de la laïcité soit mieux mise en valeur dans les établissements scolaires relevant de la responsabilité du maire. Il y aura une charte de la laïcité affichée dans chaque classe.

A l’issue de ce dialogue majorité opposition constructif, républicain, nous avons voté ces délibérations parce que la situation est exceptionnelle et qu’il fallait être à la hauteur de notre responsabilité. Il fallait aussi par ce consensus rassurer les niçois qui demandent et ont besoin de se sentir protégés.

Le groupe Bettati a fait de même après une courte intervention de principe sans faire allusion à aucune des délibérations.

Quand aux deux groupes d’extrême droite, ils ont été catastrophiques. Le FN n’a voté aucune délibération, s’abstenant sur la plupart. Quant au groupe Aral-Nofri, ils ont voté contre les délibérations relatives à la prévention, notamment celles visant l’éducation des enfants aux valeurs de la République.

Il ne s’agit pas d’UMPS comme le caricature souvent le FN, nous avons des divergences profondes avec Christian Estrosi, mais nous avons démontré. Aux nicois que lorsque la République est attaquée nous savons faire l’unité sur l’essentiel.

Déclaration de Patrick ALLEMAND

 

Le Président Michel Vauzelle vient d’annoncer sa décision de ne pas briguer un quatrième mandat. Nous avons tous à être fiers de son bilan, façonné année après année, qu’il a incarné avec son talent, sa personnalité, son expérience et sa pugnacité aussi.
Michel Vauzelle ne se remplace pas. Mais il a tracé une voie.

Défendre ce bilan sera un honneur, en même temps il constitue la garantie nécessaire pour nous permettre de porter une nouvelle espérance pour le peuple, qui s’inscrive dans la continuité de ce qui a été accompli et en même temps réponde aux nouvelles questions que se posent nos concitoyens.

Je suis le Premier Vice-Président de la Région auprès de Michel Vauzelle depuis trois mandats et j’ai exercé différentes responsabilités à ses côtés : le tourisme, le développement économique régional et depuis 2010, les relations internationales et l’Europe. J’ai vu notre région changer, je connais les défis qui sont devant nous.

Dans la période à la fois trouble, passionnante, riche de nouveaux espoirs, qui s’ouvre, et devant de tels enjeux, je fais part de ma disponibilité pour mener le combat de la gauche aux prochaines élections régionales face à Jean-Marie LE PEN et face à ce qu’il incarne comme danger pour la démocratie et pour notre Région.

Je suis à la disposition de mon groupe au Conseil Régional, du Comité régional des fédérations départementales du Parti Socialiste et de leurs militants pour construire ensemble la meilleure solution possible afin que la gauche et les républicains puissent se rassembler et conserver une Région dont le projet se construise autour de l’avenir de notre jeunesse, de la solidarité de ses territoires et de notre idéal républicain et méditerranéen.

25 000 Charlie à Nice !

 

A Nice, 25000 personnes ont défilé dans la matinée silencieusement sur la promenade des Anglais. Il n’y a rien de plus impressionnant que le silence d’une foule répartie sur plus d’un kilomêtre. C’était bien là qu’il fallait être aujourd’hui pour rendre hommage à la rédaction de Charlie Hebdo et aux autres otages tombés sous les balles des kalachnikov des terroristes. Parce que cet hommage devait être unanime, parce qu’il devait incarner à Nice ce grand mouvement d’unité nationale voulu par le président de la République.

C’était très impressionnant une foule aussi digne. Ce silence perturbé simplement par le bruit des pas, par des salves d’applaudissements parties de l’arrière qui irradient le cortège faisant remonter vers la tête des claquements de mains au bruit comparable à celui des sabots des chevaux d’une cavalerie en mouvement .

C’était inédit de voir un préfet de la République à la tête d’un cortège, derrière une banderole entouré du maire de Nice, du président du Conseil Général , du premier vice président de la région, d’élus de toutes sensibilités, de représentants de formations politiques (le PCF).

C’était insolite à Nice de se dire que le parcours prévu a été trop petit, de savoir que certains du côté du théatre de Verdure n’en sont jamais partis et sont restés sur place un heure parce que la marche s’est étirée sur un bon kilomètre pour s’achever devant le monument aux morts.

C’était grand d’entendre fuser de tous cotés, en solo ou repris par la foule le mot de Liberté et puis à un moment, ces milliers de niçois scander sans interruption un long moment : « nous n’avons pas peur! ».

Qui aurait pu penser entendre un jour à Nice, une rumeur monter de la foule pour scander « nous sommes tous Charlie » Qui pouvait imaginer un jour qu’une gerbe unique soit déposée avec l’inscription « Nous sommes tous Charlie », par le préfet, Christian Estrosi, Eric Ciotti et moi-même, en présence des représentants religieux de toutes les confessions?

Qui aurait imaginé entendre monter de tout le cortège cette extraordinaire Marseillaise chantée par des milliers de personnes qui m’a ému comme jamais une Marseillaise n’avait pu le faire?

Qui aurait imaginé, cet après-midi, à l’Ariane, Boubekeur Bekri, vice-président du Conseil régional du culte musulman, salue les mosquées « qui parlent d’une même voix ».Qui dénoncent la barbarie d’un même élan. « C’est la première fois qu’un tel rassemblement des musulmans dans le département se produit.

Voilà ce qu’on réussit à faire les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Là où ils pensaient avoir tué Charlie Hebdo, ils en on fait le symbôle éternel de la liberté d’expression.

Là où ils pensaient diviser la communauté nationale, ils l’ont ressoudé comme jamais. La France se réveille.

Là où ils pensaient porter un coup fatal à la France, ils l’ont replacé à sa place, celle de la Nation qui défend partout la liberté, et avec laquelle, pour la première fois, toute l’Europe et le monde se solidarise, comme en atteste la présence de plusieurs chefs de gouvernement demain à Paris, autour du président Hollande. un évènement sans précédent.

De là haut Wolinski, Charb, Cabu et les autres doivent bien se marrer, j’espère qu’on va leur donner des crayons et du papier, on aurait tant aimé qu’ils soient encore là pour nous illustrer ce moment d’émotion collective et nationale dont personne ne mesure aujourd’hui ce qu’en sera la traduction politique dans l’avenir.

Décidément, ils n’ont pas compris

 

Il y a 48 heures, la République a été attaquée. La France a été frappée au cœur. La liberté d’expression a été assassinée dans une rédaction, chose que seuls les nazis s’étaient permis de faire auparavant.
Le Président de la République, devant la gravité de la situation, en a appelé à l’unité nationale.
Les leaders de toutes les formations politiques sont reçus à l’Elysée, y compris la Présidente du Front National, Marine Le Pen.

Le débat a été placé à la hauteur de là où il devait être.
La réponse du peuple est à la hauteur de que ce qu’est la France.

Pourtant, lorsque l’on parle d’unité nationale à Paris dans le cadre de la préparation de la marche de dimanche prochain, ou de sa déclinaison locale à Nice, il y a de quoi être perplexe.
A Paris, nous sommes embarqués dans une polémique stérile qui va finir par nourrir le FN, expert en victimisation et en récupération de tout point.
Certains socialistes, en déclenchant une croisade anti-FN ont rendu un grand service à Marine Le Pen qui était bien embarrassée à l’idée de devoir participer à cette manifestation.

Là, on lui fournit un prétexte pour ne pas y aller et en plus pour dénoncer qu’elle n’est pas invitée. C’est pourtant Jean-Christophe Cambadélis, notre premier secrétaire, qui a raison. Cette manifestation n’appartient à personne et tout citoyen qui se sent concerné et solidaire doit pouvoir y participer. Si Marine Le Pen veut y aller, qu’elle y vienne. Quand le FN s’invite à des marches ou à des manifestations comme il en a l’habitude, il est beaucoup moins formaliste. Rappelez-vous la présence des élus FN aux manifestations contre le mariage pour tous, pourtant le FN n’était pas parmi les organisateurs. Donc aucun prétexte n’est valable. Si Marine Le Pen ne vient pas, c’est qu’elle ne veut pas venir. Il faudra le dire, le relayer, et le dénoncer haut et fort.

A Nice, on n’a pas compris que l’unité nationale c’était démontrer la force de la République et de la France. A partir du moment où il est décidé que le rassemblement s’opère samedi à 11h au Monument du Centenaire, tout le monde doit converger vers ce point.
Là aussi, ce rassemblement n’appartient à personne. C’est la raison pour laquelle j’ai appelé tous les partenaires de gauches à y venir et à se mobiliser.
Si la gauche ne veut pas laisser l’image du monopole de ce rassemblement au Maire de Nice, qu’elle se mobilise au lieu de gémir.

De toute manière ce sera le rassemblement-référence pour Nice. Je vois qu’il y a d’autres appels, c’est regrettable car cela amène de la confusion et peut diviser là où il faut au contraire rassembler, unir pour démontrer la force de la République. J’irai certainement les saluer si je vois au rassemblement central leurs responsables.
S’il s’agit d’une simple volonté de singularisation pour apparaître alors ce ne sera pas à la hauteur de l’enjeu.

Ne rien lâcher !

 

L’attentat odieux qui vient d’être commis dans les locaux de Charlie Hebdo est un drame national. C’est une attaque contre les valeurs républicaines, contre la liberté d’expression, contre la création.

A aucun moment, malgré la douleur, il ne faut céder un pouce de terrain à ces gens là. Bien au contraire, cela doit renforcer notre détermination à faire vivre toutes les libertés. Nous devons le faire pour la République, pour nos enfants et aussi pour de ceux qui aujourd’hui ont laissé leur vie au nom de la liberté d’expression.

 

Patrick ALLEMAND

1er Vice-président du Conseil régional PACA

Conseiller municipal et métropolitain