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Pourquoi il ne faut pas privatiser l’aéroport Nice Côte d’Azur ?
J’ai tenu ce matin une conférence de presse pour expliquer ma position sur la privatisation de l’aéroport Nice Côte d’Azur.
Deux mots sur cet aéroport et ce qu’il représente. C’est 11,5 millions de passagers en 2013, soit une croissance de 3,3pc en pleine crise économique. C’est 580 emplois directs et plus de 5000 emplois indirects. C’est aussi un chiffre d’affaires de 222 millions d’euros avec un bénéfice de 16 millions d’euros, soit une rentabilité de 7,4pc. L’Etat detient 60pc des parts, la CCI en detient 25pc, et les collectivités 15pc à parts egales
Première question, pourquoi privatiser un équipement qui rapporte de l’argent ?
Mes arguments :
J’ai une cohérence. En 2005, j’avais milité contre la droite qui privatisait les autoroutes quand monsieur Estrosi était au gouvernement ou soutenait un gouvernement qui les privatisait. Même si la privatisation des autoroutes me parait une erreur bien plus grave que celle des aéroports , je garde la même philosophie.
Je considère que l’aéroport est un atout stratégique pour le développement économique de notre département, pas seulement de Nice.
Emmanuel Macron a demandé au président Vauzelle si la région était vendeur de ses parts (5pc). Michel Vauzelle a indiqué que nous n’étions pas vendeur parce que cet aéroport a un rayonnement régional et qu’il est logique que la région conserve ses parts.
Les amendements d’Estrosi annoncés à l’article 67 de la loi Macron sont d’un intérêt inégal. Le premier sur le droit de préemption est symbolique, aucune collectivité n’aura les moyens. Les deux autres visent à instaurer des garde-fous en cas d’ouverture du capital.
Il faut être vigilant sur l’égalité de traitement des aéroports. Nice Côte d’Azur a perdu une ligne directe avec le Qatar. On semble promettre aux aéroports qui seraient privatisés, des ouvertures de lignes directes. Nice ne doit pas être traité différemment, ce serait un vrai scandale d’Etat.
Le débat sur la privatisation de l’aéroport est un vrai débat politique qui mérite autre chose que des manoeuvres politiciennes.
C’est pourquoi je suis hostile à l’idée d’en appeler à la consultation des niçois par un référendum local ou tout autre moyen.
Je trouve hallucinant que le maire de Nice appelle à un référendum local sur l’aéroport alors qu’il a refusé de l’organiser pour un vrai sujet d’intérêt local, le souterrain de la ligne 2 du tram.
La société aéroportuaire concernée par la privatisation ne gère pas que l’ aéroport de Nice mais aussi celui de Cannes-Mandelieu, qui a l’ambition de devenir le 2eme aéroport d’affaires d’Europe, et l’aérodrome de Saint Tropez. Sa dimension est régionale et non communale.
Sa zone de chalandise est régionale et internationale et pas uniquement niçoise. Elle s’étend de Saint Tropez, à toute le Côte d’Azur, mais aussi à Monaco et à l’Italie, notamment la Ligurie.
Les nicois n’ont aucune raison d’être consulté. C’est la raison pour laquelle j’appelerai au boycott de ce referendum ou de cette consultation qui n’est qu’une manoeuvre politique.
En résumé je suis hostile à la privatisation, la Region ne compte pas vendre ses parts, et j’appelle au boycott du référendum organisé par le maire.
La Région PACA vient d’adopter son budget 2015
C’est par 56 voix pour, 48 contre et 15 abstentions que le budget regional a été adopté.
En année préélectorale, il était très important que ce budget soit voté malgré toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
C’est un budget qui prévoit 570 millions d’euros d’investissement ce qui est une très bonne nouvelle pour nos communes qui trouveront une fois de plus un partenaire solide pour les projets des territoires.
C’est un budget qui nous permet de maintenir nos priorités politiques. Le MEDEF ne s’ y est pas trompé en appelant pour la première fois les conseillers régionaux a voter contre ce budget. Etonnant tout de même.
Même si l’endettement progresse, l’agence de notation Fitch vient le 14 novembre de confirmer notre note qui fait de PACA, la troisième région la mieux gérée de France.
Travailler avec la Russie n’oblige pas a célébrer Staline et Molotov
Le Président de la république vient de prendre une initiative diplomatique très appréciée pour sortir la Russie de son isolement en pleine crise ukrainienne.
La crispation allemande dans sa relation avec la Russie nous en offre l’opportunité, et cela malgré l’affaire de la livraison suspendue des Mistral et des sanctions.
Dernièrement, en conseil municipal, le FN a reproché à Christian Estrosi d’être allé à Saint Petersbourg. Ce type de relation entre les communes est important, c’est l’inexpérience de la gestion des collectivités locales qui fait réagir l’extrême droite ainsi. Autant dire que notre groupe n’a pas mêlé sa voix à ces aboiements de caniveau.
Mais la Russie est actuellement un sujet très complexe et chaque signe est observé. Parmi eux, il en est un qui n’est pas passé inaperçu à mes yeux.
J’ai vu dans la presse que Christian Estrosi avait décidé de commémorer, sous la statue du Général De Gaulle, le 70eme anniversaire de l’accord du 10 décembre 1944 . Cet accord d’assistance mutuelle entre le gouvernement provisoire de la France et l’URSS de Staline a, certes permis le retour symbolique de la France dans le jeu diplomatique de la fin de la seconde guerre mondiale. Il a aussi consacré le rôle de l’URSS dans les négociations qui ont conduit aux accords de Yalta.
Alors que nous avons célébré, cette année, le 16 novembre, les 25 ans de la chute du mur de Berlin, il ne serait venu l’idée à personne, sauf à Christian Estrosi, de commémorer l’un des événements ayant contribué au partage du monde en 2 blocs et à la guerre froide. C’est pour le moins une idée malvenue.
D’ailleurs, aucun gaulliste n’a jamais envisagé de commémorer l’accord du 10 décembre 1944, signé par le Général Bideault avec le Général Molotov, qui fut le bras droit de Staline pendant de longues années, notamment pendant les purges des années 30 et et qui fut aussi l’un des signataires de l’accord ayant déclenché le massacre de Katyn au printemps 1940.
Au demeurant, la question polonaise (et donc la question ukrainienne) fait partie des ambiguïtés de cet accord du 10 décembre 1944. La mainmise sur la Pologne était une obsession de Staline. Les historiens débattent toujours pour savoir si le Général De Gaulle, qui n’a pas voulu rencontrer le Comité de Lublin mis en place par Staline, n’aurait pas été, néanmoins, utilisé par Staline pour valider ses vues sur le Pologne.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les gaullistes n’ont jamais souhaité commémorer cet accord, par respect pour les Polonais.Mais cela notre apprenti-gaulliste, soit n’en a cure, soit n’en a pas connaissance.
Quelques mois après cet accord, le rideau de fer soviétique s’abattait, en effet, sur la Pologne et sur l’Ukraine. Alors que les diplomaties occidentales cherchent une solution à la crise ukrainienne, commémorer un accord avec Staline et Molotov qui symbolisent précisément l’emprise de l’empire soviétique sur l’Ukraine est pour le moins une grosse maladresse.
Lazarevic libéré !
En mai 2012, il y avait 15 otages français. Le 9 décembre 2014, Serge Lazarevic est libre.
Mine de rien, sans faire de bruit, avec la discrétion comme méthode de travail, à des années lumières de ce qui s’était passé avant 2012, François Hollande est parvenu à faire en sorte qu’il n’y ait plus aucun otage français dans le monde. C’est un beau succès pour nos services secrets, pour la diplomatie française aussi, et enfin pour la ccopération tant avec le Niger que le Mali.
Voir ce matin, le président de la république l’accueillir à l’aéroport avait quelque chose de très émouvant. C’était pour lui l’heure des retrouvailles avec sa famille et sa patrie. C’était aussi la fin de trois longues années de galère, de pression psychologiques que l’on imagine aisément.
Rejouissons nous de cette bonne nouvelle.