Le COVID, c’est comme Tchernobyl, ça ne connaît pas de frontières.

Ce simple constat de bon sens m’amène à vous dire que nous devons nous intéresser de près à l’évolution de la situation en Tunisie.
Quatre gouvernorats sont placés en confinement généralisé, ceux de Beja, Siliana, Zaghouan et Kairouan. Dans ces secteurs le taux de contamination dépasse les 400 pour 100 000 habitants et plus de 2000 cas par jour sont confirmés.
A Kairouan, la situation est tellement dégradée que les services de santé militaire sont mobilisés. On est au bord d’une catastrophe.
Compte tenu des liens historiques qui unissent notre métropole à cet ancien protectorat et de l’importance de la diaspora tunisienne à Nice, cette situation ne peut pas nous laisser indifférent.
En effet, de nombreux tunisiens retournent cette année pour la première fois depuis 18 mois voir leurs familles au bled. Mais ils travaillent ici, leurs enfants sont scolarisés ici et ils reviendront en septembre. La Méditerranée ne sera pas assez large pour nous protéger d’un éventuel rebond épidémique venant du sud.
Il faut aider la Tunisie à surmonter cette vague. Et ne me dites pas qu’on a suffisamment à faire en France. La France a un rôle à jouer, elle peut également peser diplomatiquement sur la répartition des millions de doses actuellement dirigées vers les pays pauvres.

Beaucoup de tristesse en apprenant la mort de Beji Caid Essebsi, président de la Tunisie décédé ce jour.

 

Une pensée pour tous mes amis tunisiens et franco-tunisiens.

Il a montré le chemin de la démocratie en étant le premier président démocratiquement élu en 2014, trois ans après la chute de Ben Ali. Son décès est intervenu le jour où la Tunisie célèbre la proclamation de la République en 1957.

Huit ans après la révolution, il avait la lourde tâche de consolider cette démocratie et de renforcer la Tunisie au plan économique et sécuritaire affrontant un taux de chomage persistant à 15% et plus chez les jeunes, et, périodiquement des attaques djihadistes dont celle très symbolique du Bardo.

Il y aura consacré ses dernières forces.

Solidarité avec le peuple Tunisien !

 

Le fondamentalisme vient encore de frapper La Tunisie en plein centre de Tunis.

Deux attentats-suicides ont été perpétrés vers midi à Tunis. Un premier kamikaze s’est fait exploser près d’une voiture de police, rue Charles-de-Gaulle, tout près de la célèbre avenue Habib-Bourguiba, très connue des passants et des touristes. Un policier a été tué et un autre a été blessé, tout comme trois civils.

Peu après, un autre kamikaze a fait exploser sa charge près d’un commissariat de police dans le quartier d’Al Karjani, toujours dans la capitale tunisienne, faisant quatre blessés parmi les forces de l’ordre, selon un premier bilan du ministère de l’Intérieur tunisien.

Je suis triste pour la Tunisie qui essaye de se remettre des différents attentats perpétrés sur son sol lors des dernières années.

Le fait que ces attentats interviennent au mois de juin n’est pas un hasard. Cette action a pour objectif de fragiliser l’économie de la Tunisie basée essentiellement sur le tourisme. Plus la crise économique est grave et le chômage important, plus le fondamentalisme progresse sur la misère.

Mais le peuple Tunisien se remettra de cet énième attaque et si vous aviez prévu de passer vos vacances en Tunisie, comme je l’ai moi-même fait l’an passé, ne cédez pas à la peur. C’est la meilleure façon de venir en aide à ce pays.

Conseil municipal du 12 octobre 2018 : vote pour une subvention à la ville de Tunis

 

Subvention à la ville de Tunis pour l’organisation d’un colloque avec le réseau Euromed consacré à la prévention de la radicalisation.
Je suis intervenu pour soutenir cette délibération présentée par la majorité face à de violentes attaques du FN parce que Tunis, comme Nice, a été une ville martyr du terrorisme, parce que le processus démocratique en Tunisie doit être soutenu y compris par ce type de colloques internationaux, et parce que je me sens totalement solidaire des français d’origine tunisienne et des tunisiens résidents à Nice.

Des Tunisiennes ont défilé pour que les hommes cessent d’hériter le double des femmes.

S’il y a un autre combat intéressant actuellement au nom de l’égalité hommes-femmes c’est celui qui concerne
l’égalité en matière d’héritage qui est « un droit, pas une faveur ». Plusieurs milliers de femmes ont défilé pour réclamer l’égalité des sexes dans l’héritage. C’est un des derniers bastions du patriarcat dans la loi tunisienne.

En août dernier, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a prononcé un discours très important à l’occasion de la journée des femmes et relancé le débat sur cette question sensible, jugeant que la Tunisie se dirigeait inexorablement vers l’égalité « dans tous les domaines ».

Ce président, dernier des barons du bourguibisme, agé de plus de 90 ans s’inscrit dans cette tradition, très attachée aux progrès sociétaux, qui a légalisé l’avortement en Tunisie en 1973, soit un an avant la France.

Les propos tenus par le Président Tunisien tendraient à vouloir modifier le code successoral afin que les hommes n’héritent plus systématiquement du double de ce qui est légué aux femmes. Une mesure, fondée sur le droit islamique, qu’une majorité de Tunisiens ne souhaitent pas voir réformer, selon plusieurs sondages. La vigueur des contre-manifestations l’a démontré.

Le dossier sur l’égalité dans l’héritage a été confié à la commission pour les libertés individuelles, mise sur pied par la présidence pour réformer lois, directives et autres textes entravant les libertés.

A priori, vu les nombreuses résistances, on s’orienterait vers une demi-mesure (qui serait déjà un grand pas).  Il s’agirait de proposer aux familles qui le souhaitent de pouvoir choisir de répartir « également » l’héritage entre fils et filles, sans imposer cette égalité dans la loi.

C’est sans aucun doute ce qui motive les manifestations de femmes de ces derniers jours. C’est en tout cas une actualité intéressante à suivre dans un pays qui, une fois de plus, nous étonne.