J’apprends avec tristesse la disparition d’Abderrahmane Youssoufi à l’âge de 96 ans.
C’était un grand homme d’État, un serviteur exemplaire du royaume du Maroc et du peuple marocain.
J’ai eu le bonheur de le rencontrer deux fois.
En 1998, il était venu à la foire de Nice pour l’année du Maroc. Nous avions longuement discuté dans un petit salon de possibles coopérations. Il était alors le 1er ministre, à la tête d’un gouvernement de coalition. Il le restera jusqu’en 2002.
Michel Vauzelle s’attachait à ouvrir une voie de coopération entre notre région PACA et la région de Tanger Tetouan dont était originaire Ibrahim Youssoufi qui avait fait ses études à Nice.
Abderrahmane Youssoufi était proche de la gauche. Jack Lang avait reçu mandat du Premier Ministre de l’époque Lionel Jospin de se rendre à Rabat et de le saluer au nom de la France. Youssoufi fut à l’origine de plusieurs réformes démocratiques et porteuses de libertés.
Abderrahmane Youssoufi résidait souvent à Cannes. Un soir, je me rendais à la manifestation « cuisines sans frontières », une manifestation culturelle et culinaire qui se déroulait chaque année au mois de juin dans la cour de du collège Louis Nucera.
Nous étions en 2008. J’étais encore conseiller général. Je faisais comme à mon habitude le tour des tables pour saluer les familles du quartier quand je suis tombé sur lui ! C’est lui qui m’a reconnu. Il faut dire que j’étais à des années lumières de l’imaginer à cet endroit.
Il était là avec des amis, en toute simplicité, quasiment incognito et peu de personnes faisaient cas de lui. Peu étaient conscients d’être aux côtés d’un homme aussi exceptionnel ce soir là
Nous avons passé la soirée ensemble. Cet homme avait une finesse intellectuelle et un humanisme profond qui forcaient l’estime et le respect.
Ce fut un moment partagé particulièrement riche dont je garde un souvenir ému.