Pour Estrosi, c’est non aux réfugiés et oui aux députés !

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Cela faisait plusieurs jours que Christian Estrosi expliquait dans les médias qu’il ne voulait pas de « jungle » type Calais dans notre région. Il a sciemment fait l’amalgame avec les centre d’accueil et d’orientation pour déclencher chez nos concitoyens la peur et le réflexe du repli sur soi.

Il ne s’agissait que de centres d’accueil et d’hébergement accueillant essentiellement des mineurs qu’il faut protéger . Ce n’est que cela, le plan national de mise à l’abri et Monsieur Estrosi le sait parfaitement.

Ainsi, logiquement, la région PACA est devenue la première de France à voter une motion contre le plan de mise à l’abri national des personnes réfugiées présentes sur le territoire national.
Cette motion est inacceptable en matière de droits de l’homme et d’atteinte au principe fondamental du droit d’asile. Inacceptable aussi, parce qu’elle en appelle à la contestation des territoires contre une politique mise en œuvre par l’État. Le fait qu’elle ait été votée à l’unanimité, donc avec les voix de Marion Maréchal Le Pen et de ses colistiers montre à quel point il est allé sur les thèmes de l’extrême droite. C’est une faillite politique et idéologique. Pire, c’est une faute morale.

Ce texte renie tout le passé de notre Région, qui fut la terre d’accueil des républicains espagnols fuyant le franquisme, du côté de Marseille, et des italiens, très nombreux à Nice, qui fuirent le fascisme de Mussolini. Sans oublier les arméniens ayant fuit le génocide.

Courir après l’extrême droite n’est certainement pas le meilleur moyen de renforcer les valeurs de la République. C’est ce que Christian Estrosi disait lui-même, lors du dîner du CRIF du Sud Est l’an passé. Mais comme l’avait hélas prévu Nicolas Sarkozy, il a fini par « dessaouler », après le front républicain qui lui avait permis de battre le FN il y a tout juste un an.

Fidèle à sa pratique de la triangulation, au même moment, il annonce converger avec Michel Vauzelle et appuyer l’idée d’accueillir à Marseille, à la Villa Méditerranée, le siège du parlement de la Méditerranée. De quoi troubler une opinion un peu déboussolée et troubler les messages.

Mais cette fois le stratagème ne fonctionnera pas. La ficelle est un peu grosse. Pour Estrosi ce serait « oui » aux députés, « non » aux réfugiés !

La mort de Mohssine Fikri enflamme le Maroc !

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Le week-end était chaud au Maroc et ce n’est pas au thermomètre que je fais allusion. La mort tragique d’un marchand de poissons, Mohssine Fikri, pulvérisé à l’intérieur d’un camion à ordures le soir du 29 octobre 2016, n’a pas passée inaperçue. Elle n’est pas sans rappeler celle de Mohamed Bouazizi, qui s’immola par le feu à Sidi Bouzid, provoquant quelques semaines plus tard la chute de Ben Ali en Tunisie. Les réseaux sociaux ont favorisé le partage massif de photos et vidéos de l’homme inanimé dans la benne à ordure. Une video particulièrement horrible à été diffusée.

Mohssine était un père de famille âgé d’une trentaine d’années. il s’est jeté au dessus du compacteur du camion en marche après que la police ait confisqué toute sa marchandise et l’ait jeté dans la benne à ordures. Il s’agissait d’espadon, une espèce interdite de pèche en cette saison. Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur s’est empressé de préciser que la victime possédait des poissons interdits de pêche ce qui a amené les services de sécurités à les détruire.

Ce qui est à retenir c’est comme dans le cas de Mohamed Bouazizi, l’état de désespoir dans lequel il devait être. Bouazizi s’était immolé par le feu parce que les policiers lui avaient confisqué une charrette et une balance. Fikri s’est jeté dans une benne à ordure pour
récupérer sa marchandise pour pouvoir travailler dignement, au péril de sa vie.

La vague de protestations à El Hoceima où a eu lieu le décès, s’est étendue sur plusieurs villes marocaines dont Casablanca, Marrakech et Rabat. Des dizaines de milliers de personnes, à travers tout le Maroc, ont manifesté leur indignation. Quelques semaines après des élections qui ont donné la victoire aux islamistes, voilà une situation que toutes les démocraties doivent surveiller désormais.

La constitution de l’Agence Française des villes et territoires méditerranéens durables

C’est à la Préfecture de Région, pendant notre assemblée plénière, vendredi dernier, que s’est déroulée la cérémonie de signature de la Convention Constitutive de l’Agence Française des Villes et Territoires Méditerranéens durables.

Pendant la plénière, nous venions de délibérer pour la troisième fois, confirmant ainsi notre engagement dans ce projet fondateur dans son objet et original par la qualité de ses initiateurs. Tout le monde connait l’attachement de notre Président à la Méditerranée et en particulier son engagement dans l’action des autorités régionales et locales dans le cadre de la coopération décentralisée.

A l’heure ou les peuples arabes construisent leurs démocraties, ou d’autres se battent encore pour abattre définitivement les dictatures, cette initiative commune entre l’État français et les collectivités locales de notre région revêt pour nous une double signification.

– Tout d’abord, c’est la reconnaissance de l’engagement de chacune de nos collectivités dans cette « diplomatie de proximité et de projets » si importante à l’heure ou les États se reconstruisent, ou la démocratie est encore fragile et indissociable de l’emploi et du développement.

– C’est également la nécessité pour l’Etat de mettre en commun moyens et compétences pour être plus efficace et mieux répondre aux attentes de nos amis du sud et de l’est de la Méditerranée.

Le hasard du calendrier méditerranéen place la création de notre agence, (je la dénomme très volontiers ainsi) à l’heure ou villes et territoires du Sud nous demandent écoute et solidarité mais aussi nous proposent de construire, ensemble, une Méditerranée plus solidaire et tournée vers un destin nécessairement partagé.

Depuis l’origine de ce projet, la Région a souhaité que les collectivités actrices de la coopération méditerranéenne fussent partie prenante de ce projet « coopératif » original.

Je remercie leurs représentants, ici présents, d’avoir confirmé leur engagement et souhaite que d’autres collectivités engagées en Méditerranée puissent nous rejoindre ultérieurement.

Je n’oublierai pas, bien entendu, la ténacité de la DATAR et de ses délégués successifs, dans le long chemin de la construction juridique et financière de l’agence aujourd’hui achevée.

Vous me permettrez d’accorder une mention particulière à l’Institut de la Méditerranée, à son Président  et à son directeur sans lequel ce projet serait « resté dans les cartons ».

Aujourd’hui, nous avons cet outil dont nous avons bien souvent déploré l’absence.

Notre contribution sera en priorité mobilisée dans la construction et l’animation d’une nouvelle génération de projets dans lesquels villes et territoires pourront, ensemble, se projeter dans l’avenir en associant leurs moyens et leurs compétences mais je n’oublie pas que notre agence devra aussi s’appuyer sur une diplomatie méditerranéenne renouvelée de la France et de l’Union européenne.

Je sais que nous pourrons compter sur l’appui financier et l’expertise de la Caisse des dépôts et Consignations et sur l’Agence Française de Développement sans lesquelles ce projet n’aurait pas vu le jour mais aussi sur d’autres acteurs qui se sont manifestés dès l’origine de ce projet.

 Nous sommes prêts à nous mettre au travail dès aujourd’hui et un des indicateurs de réussite de notre agence sera sa capacité à rassembler acteurs et initiatives aujourd’hui trop dispersés pour être plus efficace et plus visible vis-à-vis de nos partenaires pour porter des projets de coopération innovants.

Au nom de Michel Vauzelle, je formule des souhaits de réussite au futur Président de notre agence, à son directeur et à l’équipe qu’ils vont rassembler dès demain.

Je remercie Monsieur le Préfet de nous avoir accueilli ce matin pour confirmer, s’il en était besoin, tout l’intérêt qu’il porte au travail commun entre l’Etat et les collectivités quand les enjeux sont ceux de l’avenir de notre territoire et du devenir de la méditerranée.

Je vous remercie.