C’est ce que montre le Compte administratif 2017 de la ville de Nice contre lequel nous avons voté.
Le compte administratif 2017 ne recèle pas de grandes surprises. Plus précisément il s’inscrit dans les grandes tendances qui reflètent la gestion de Christian Estrosi depuis son élection.
Les recettes de fonctionnement s’élèvent à 563 millions d’euros, la fiscalité représente toujours une part prépondérante de 64 %. Les recettes provenant de la taxe d’habitation et de la taxe foncière sont stables. J’ai rappelé que les impôts ont été augmentés à deux reprises, une fois de 17 %, et une fois par le biais de la baisse du taux d’abattement de 15 à 10 %. Le produit de la taxe sur les résidences secondaires baisse légèrement.
Parmi les autres recettes, j’ai salué nos hôteliers, qui se sont battus dans cette année post-attentat, car le produit de la taxe de séjour est en hausse de 11 %. On passe de 6,8 à 7,5 millions d’euros alors que les plateformes collaboratives n’ont rapporté que 576 000 euros.
Il est à noter également une stabilisation du rapport des produits et services. Ils rapportaient en 2010 19 millions d’euros, ils en rapportent aujourd’hui 42,9 millions d’euros, enregistrant une très légère baisse par rapport en 2016.
Tout ceci est largement compensé par les produits exceptionnels qui sont passés de 5,9 millions d’euros en 2016 à 21,5 millions d’euros en 2017.
Dans le détail du compte 70, il faut noter trois chiffres :
Plus 17 % rapporté par les manifestations culturelles (le retour du jazz).
Plus 14 % rapportés par de meilleurs recouvrements d’impayés dans la petite enfance.
Et plus 31 % pour les droits de stationnement dont le montant passe de 4,7 millions d’euros à 6,1 millions d’euros. Il faut bien mesurer que cette hausse est déconnectée de la nouvelle politique de stationnement… J’attends avec inquiétude les résultats du Compte Administratif 2018.
Les recettes d’investissements s’élèvent à 171 millions d’euros, les dépenses d’investissements à 147 millions d’euros et les dépenses d’équipement s’élèvent à 77 millions d’euros.
Sans aller dans le détail, je dirai que le compte administratif valide les choix stratégiques du maire auxquels nous nous sommes opposés.
Le développement économique affiche 10,3 millions d’euros, mais 10 millions d’euros sont affectés à la ligne 2 du tram, autant dire qu’il n’y a rien d’autre.
La cohésion sociale et la politique de la ville affichent 5,6 millions d’euros dont 4 millions d’euros pour les bailleurs.
Comment équilibre-t-on tout cela ?
Quelle est la situation financière ?
Réponse : La situation financière de la ville n’a jamais été aussi mauvaise même si le maire a signé avec l’Etat une convention financière. C’est la raison pour laquelle nous ne l’avons pas votée. Parce que la voter, c’était non seulement entériner la gestion du maire mais aussi, puisque la convention est sur trois ans, s’inscrire dans ses choix dans la durée. Et cela, nous ne le voulions pas.
L’épargne de gestion poursuit sa dégringolade : 71 millions d’euros en 2015, 51 millions d’euros en 2016, 42 millions d’euros en 2017.
L’épargne brute suit le même chemin : 49 millions d’euros en 2016, 45,5 en 2017.
Et surtout l’épargne nette. Cette année, même en intégrant les produits financiers exceptionnels, cette année, vous n’y arrivez plus et pour la première fois, l’épargne nette est négative à – 0,53 millions d’euros.
La dette dépasse les 509 millions d’euros dont 109 correspondent à la dette de l’Allianz Riviera qui a encore décru cette année, et qui décroit régulièrement. C’est à dire que l’explosion de l’endettement actuel n’est pas imputable à l’Allianz Riviera, c’est bien la dette spécifique à la ville de Nice qui continue de progresser.
La capacité de désendettement est aujourd’hui évaluée à 13 années. C’est très préoccupant.