Antisémitisme, anti-sionisme : ne pas se tromper de débat.

 

Alors que certains députés proposent de pénaliser l’antisionisme au même titre que l’antisémitisme, j’ai tendance à penser que l’arsenal juridique français est suffisant.. D’ailleurs, concernant Alain Finkelkraut, le parquet poursuivra ses agresseurs (verbaux) pour injure publique à caractère raciste. Ils sont passibles d’ un an de prison et de 45 000 euros d’ amende.

Je ne pense pas qu’il faille faire un amalgame entre antisémitisme et antisionisme.
L’ antisémitisme comme toutes les formes de racisme est un délit. L’anti-sionisme est une opinion que l’on peut partager ou que l’on peut critiquer, mais qui n’est qu’une opinion.

On ne peut pas dire d’un anti-sioniste qu’il est systématiquement antisémite d’autant que la notion même d’anti-sionisme a considérablement évolué avec le temps. Il ne s’agit plus de nier l’existence de l’état d’Israël. D’une part il existe, d’autre part les faits ont démontré que le sionisme n’était pas la seule solution puisque l’histoire a tranché ce débat. 6 millions de juifs vivent en Israël, 10 millions de juifs vivent dans le monde en dehors d’Israël alors que selon les fondateurs du mouvement sioniste ils ne pouvaient pas s’intégrer dans un autre pays que le leur.

Mais en aucun cas le fait de critiquer la politique de Netanyahu ne peut être assimilé à un délit. Il y a des gens qui approuvent la politique d’Israël, d’autres qui la condamnent, ou même qui la combattent. On peut critiquer la colonisation en Cisjordanie sans être antisémite.

Pénaliser l’anti-sionisme en assimilant la critique d’Israël à de l’antisémitisme est dangereux à terme pour la liberté d’opinion. C’est tout à fait normal dans un pays comme le nôtre qu’on puisse avoir ce type de débat.

C’est une lourde responsabilité que prendrait l’assemblée nationale.

Le nouvel an Chinois !

L’actualité politique étant plutôt creuse excepté la présentation du nouveau schéma des transports qui nécessite une étude plus approfondie, je vous amène au Nouvel an chinois.

Cela se passait hier soir au palais de la Méditerranée et tous les aspects de la culture chinoise ont été mis en valeur : musique, chanson, danse, arts martiaux. (voir photos)

La communauté chinoise compte aujourd’hui plus de 4 000 ressortissants sur Nice dont 1000 étudiants et son influence ira grandissante sur notre ville. Le président de L’OGC Nice n’est-il pas un chinois ? Le carnaval de Nice ne s’exporte-t-il pas en Chine ?

La vérité sur le pacte de Marrakech

 

La signature de ce pacte a fait couler pas mal d’encre en France, et s’est révélée une aubaine pour l’extrême droite qui, en plein mouvement des « Gilets jaunes » a fait passer son slogan « de l’argent pour les migrants, c’est moins d’argent pour les français ».

En fait ce texte international sur les migrations suscite de nombreuses incompréhensions.

Qu’est-ce qui a été approuvé à Marrakech ?

Le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières a été approuvé lundi lors d’une conférence organisée par l’Organisation des Nations unies (ONU) à Marrakech (Maroc) en présence de représentants de près de 160 pays. Le texte doit encore être ratifié mercredi 19 décembre lors de l’Assemblée générale des Nations unies.

Dès le préambule, le pacte précise qu’il établit « un cadre de coopération juridiquement non contraignant, qui repose sur les engagements convenus par les États membres » et qu’il « respecte la souveraineté des États et les obligations que leur fait le droit international ». Concrètement, cela signifie que chaque pays, même s’il signe ce texte, pourra continuer de facto à mener une politique qui y est contraire sans encourir aucune sanction.

Il s’agit d’un document qui fixe un certain nombre d’objectifs pour « améliorer la coopération en matière de migrations internationales », accompagnés de mécanismes de suivi des mesures à toutes les étapes, un point c’est tout :

-mieux connaître les flux au moyen de collectes de données précises ;
-lutter contre les « facteurs négatifs et les problèmes structurels » qui poussent les individus à quitter leur pays ;
-rendre plus accessibles les filières légales de migration,
-fournir des preuves d’identité à chacun,
-« veiller à l’invariabilité et à la prévisibilité des procédures migratoires » ;
-rendre les périples migratoires moins dangereux,
-« sauver des vies » par une action internationale coordonnée,
-lutter contre les passeurs et la traite des personnes ;
-mieux gérer les frontières,
-limiter le recours à la rétention administrative,
-renforcer la coopération consulaire ;
-une fois les migrants arrivés dans un pays, leur assurer des services de base, les moyens de s’intégrer, reconnaître leurs qualifications et éliminer toutes les discriminations ;
-permettre aux migrants de contribuer au développement de leur pays d’origine,
-simplifier les envois de fonds,
-faciliter leur retour en assurant la portabilité de leurs droits.

La signature de ce pacte a suscité énormément de désinformation et de manipulations politiques.

Ce texte n’est pas un « un préalable à un afflux massif de réfugiés » : il n’oblige un pays à ouvrir ses frontières ou ne formule de quotas de migrations obligatoires. Il ne vise pas non plus à créer un « appel d’air » mondial, mais plutôt à prendre en compte la réalité actuelle pour mieux l’accompagner ;

Il ne s’agit pas plus de « mettre en place une censure de la presse » : simplement le pacte invite à « promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet » et à « cesser de subventionner les médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants, dans le plein respect de la liberté de la presse » ;

Le pacte ne recommande pas non plus le « remplacement des Européens par des migrants » pour favoriser l’arrivée de travailleurs immigrés « payés un euro l’heure ». Le texte dit justement l’inverse, puisqu’il appelle à faciliter l’accès des migrants à un travail décent et à l’économie formelle ;

Enfin, à aucun moment, la souveraineté des pays n’est remise en question par le pacte des migrations.

Pour plus de détails vous reporter à plusieurs excellents articles du « monde ».

Victoire des démocrates aux Etats-Unis !

 

Elle était attendue mais Donald Trump, très actif en campagne, avant fini par nous faire douter.

Les démocrates sont assurés de reprendre la chambre des représentants même si les résultats ne sont pas encore définitifs, ce qui peut considérablement limiter l’action du président Trump pendant les deux prochaines années de son mandat.

Les républicains conservent le congrès et ce n’est pas une surprise. Ils font élire 19 gouverneurs contre 17 pour les démocrates.

Le référendum anti-Trump a fonctionné. La victoire des démocrates ne souffre aucune contestation. La participation a été exceptionnellement élevée ce qui démontre que les républicains bien que battus, ne se sont pas effondrés. C’ est une sorte de cohabitation qui commence.

Nancy Pelosi a parlé d’un jour nouveau pour l’ Amérique. En fait les démocrates ont remporté la première manche. Rendez vous en 2020 pour la seconde.

Mais ne boudons pas notre plaisir, les bonnes nouvelles ne sont pas légion en ce moment.

Un Donald Trump tropical pour le Brésil?

 

Aujourd’hui au Brésil se tient le second tour d’une élection présidentielle qui pourrait menacer sa démocratie encore jeune en cas de victoire de Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite aux idées racistes, machistes, homophobes et nostalgiques de la dictature. Seul un miracle électoral peut désormais empêcher ce scénario puisqu’ il a obtenu 46 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle.

Depuis plusieurs années la société brésilienne change et cette dérive anti-démocratique était prévisible avec la volonté de revanche sociale des classes dominantes à l’encontre des politiques menées sous les présidences de Lula et de Dilma Rousseff, une justice partiale, les problèmes de corruption et une conjoncture économique très défavorable.

Après l’élection de Donald Trump aux États-Unis, celle d’une coalition populiste en Italie et la montée en puissance du néonazisme en Europe, le Brésil peut aussi basculer et élire président un défenseur de la dictature militaire, misogyne, sexiste, raciste, et xénophobe.

Fernando Haddad, son adversaire, est le candidat du Parti des travailleurs (PT), parti qui, malheureusement a participé à la corruption généralisée du système politique brésilien.

Mais la question de la corruption apparait soudain secondaire au regard des menaces pour les libertés. La question posée est celle de la présidence de Bolsonaro, un homme capable de dire publiquement à une députée qu’elle « ne mérite pas d’être violée par lui ». Ou que le problème de la dictature n’est pas d’avoir pratiqué la torture, mais de ne pas avoir tué au lieu de torturer.

Donald Trump est un type bien à côté. Aucun démocrate ne peut rester insensible au drame qui se joue de Sao Paulo à Copacabana dans ce pays qui nous fait tant rêver.