Cette pratique vient d’être dénoncée au grand jour par une centaine de médecins qui ont appelé à un arrêt immédiat du «fichage» par les autorités sanitaires des personnes blessées lors des mouvements sociaux, pointant une dérive inacceptable dans l’extension de cette pratique à des «gilets jaunes» lors de certaines manifestations.
Je soutiens totalement cette démarche.
En effet, on apprend par cette tribune que depuis le début du mouvement il y a cinq mois, le fichier «SI-VIC» – système d’information pour le suivi des victimes, mis en place après les attentats de 2015 , est «détourné par l’administration hospitalière et les agences régionales de santé (ARS)».
Les 100 médecins signataires dénoncent «le fichage de patients à des fins possibles d’exploitations politiques ou judiciaires.
Selon eux, l’existence même d’un fichier parallèle renseigné après sélection de nos patients pour n’y entrer que les «gilets jaunes» est parfaitement anti-déontologique», précisant que les patients concernés ne reçoivent aucune information sur ce fichier et que leur consentement n’est pas recueilli.
Parmi les signataires, figurent le cofondateur de Médecins du monde Jacques Bérès, celui de Médecin sans frontières Xavier Emmanuelli et l’ancien ministre et député Bernard Debré (LR), l’urgentiste Patrick Pelloux qui appellent à répondre à des «demandes illégales» par un «devoir de désobéissance éthique».