Mon soutien au monde sportif.

 

A l’attention de Jean Claude POIRIER et Arnaud BERTHIER, Co-présidents de la FSGT

Messieurs les Présidents,

Bien que n’étant pas parlementaire, vous m’avez adressé un courrier en date du 11 octobre 2018 nous alertant sur la réforme du mouvement sportif en cours. Votre courrier attire mon attention sur la baisse des subventions de l’État, sur le renchérissement de la pratique sportive qui risque d’en découler et sur le rôle et l’avenir des fédérations affinitaires.

Je tenais à vous faire connaître que je partage totalement vos inquiétudes.

Le sport doit bénéficier de moyens à la hauteur de ses apports humains, économiques et sociétaux. Il y a en France, 17,6 millions de licenciés dont 5 millions issus des fédérations affinitaires, c’est considérable.

J’ai toujours considéré que les fédérations affinitaires devaient être traitées à la hauteur de ce qu’elles apportent au mouvement sportif et je pense l’avoir traduit en actes lorsque j’étais en responsabilité à la Région Provence Alpes Côte d’Azur. C’est pour cela que j’ai toujours désapprouvé le traitement qui vous est réservé au niveau du CNOSF où vous êtes sous représentés.

Mais ce qui se prépare relève d’un tout autre débat.

Le sport ne peut être une simple variable d’ajustement des choix budgétaires du gouvernement. Après avoir été l’une des victimes collatérales de la suppression des emplois aidés, le mouvement sportif est cette fois-ci directement attaqué par une baisse de 6% du budget des sports, et en conséquence par la suppression de 1600 postes de conseillers techniques.

Cette décision est d’autant plus incompréhensible qu’elle intervient un an après la désignation de la ville de Paris pour accueillir les Jeux Olympiques de 2024 et que l’on était en droit de penser au contraire que l’État ferait un effort supplémentaire. Le CNOSF a d’ailleurs lancé une pétition en ligne, sous le titre  » Sport pour tous, Tous pour le sport », pétition que j’ai signée.

Il est évident que si les choix opérés étaient confirmés lors du vote du budget 2019, cela se traduira par la disparition de certains clubs, par le développement de la marchandisation du sport. Les pratiques sportives seront plus chères au moment où le pouvoir d’achat de nombreux français a déjà été touché.

J’ajoute qu’il s’agit d’une vision de court terme, y compris par rapport à la vision du chef de l’État. Vous dites qu’il n’est intéressé que par la performance mais vous, dirigeants de terrain, savez mieux que quiconque que la performance est issue de la détection et que pour que la détection dégage une élite, il faut qu’il y ait un sport de masse.

Nous sommes champions du monde mais sans cette politique menée depuis des années par les petits clubs, sait-on si Kilian M’Bappé aurait pu prendre sa première licence au FC Bondy ? En tout état de cause, il est évident que les choix d’aujourd’hui auront des répercussions sur la préparation des Jeux Olympiques de 2024 et sur ceux de 2028.

Le sport, en France plus qu’ailleurs, doit être considéré comme un investissement et non comme une charge. Avant de claironner sur la reconquête républicaine des quartiers, donnons-nous les moyens d’empêcher une nouvelle dégradation, sachant que le sport y contribue. Ne pas le reconnaître est une faute. C’est ne pas apprécier à sa juste mesure le rôle très important des clubs pour la promotion des valeurs républicaines, le développement de la citoyenneté, le mieux vivre ensemble, le respect de la laïcité, le respect des règles et de l’autorité de l’arbitre au moment où des enseignants se font mettre en joue par des adolescents armés.

Pour toutes ces raisons, vous pouvez compter sur mon fidèle soutien.

Je vous prie de croire, Messieurs les Présidents, en l’expression de mes sentiments les meilleurs

Patrick Allemand

Castaner au ministère de l’intérieur !

 

Castaner au ministère de l’intérieur !

Il aura fallu attendre deux semaines pour connaître la composition du nouveau gouvernement, après la démission de Gérard Collomb.

Pour sa nouvelle équipe, Emmanuel Macron a fait le choix de la continuité dans la méthode. Imperturbablement il continue son marché à droite et à gauche. Ainsi au ministère de l’intérieur qui est un poste clef, il remplace un proche par un autre proche, mais aussi un socialiste par un autre socialiste, Gérard Collomb par Christophe Castaner. Ce dernier sera secondé par une personnalité issue de la société civile, bien que Laurent Nunez se trouve être tout simplement l’ex-patron de la DGSI, c’est donc un spécialiste de la lutte anti-terroriste.

Si l’on excepte le cas de la place Beauvau il est clair que l’objectif à été de préserver l’équilibre des forces politiques et de ne surtout pas droitiser le gouvernement.

Pour le reste des nouveaux postes, au ministère de la culture, le chef de l’État nomme un ex-membre des Républicains, Franck Riester, député de Seine-et-Marne et qui préside le parti UDI-Agir.

Et c’est un ancien socialiste et pas n’importe lequel, qui prend le ministère de l’Agriculture. Didier Guillaume, ex-sénateur PS mais surtout ex-directeur de cabinet d’Henri Emmanuelli. C’est la première fois que sous l’ère Macron un homme venant de la gauche du PS entre au gouvernement. A priori il devra composer avec François De Rugy en ayant bien en tête que l’opposition entre Nicolas Hulot et Stéphane Travert s’ est terminée par le départ forcé ou volontaire des deux !

Après le coup de grisou qui avait frappé le Modem, les alliés centristes sont de retour puisque Jacqueline Gourault, proche de François Bayrou, est promue ministre en charge du grand ministère de la Cohésion des Territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Marc Fesneau, pilier du Modem, est chargé lui des Relations avec le Parlement.

Enfin, Gabriel Attal, est nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Éducation nationale. Ça c’est pour la jeune garde.

Un climat politique de plus en plus infect !

 

Jusqu’où cela ira-t-il ? On est en droit de se poser légitimement la question.

Force est de constater que la politique devient de plus en plus violente avec des polémiques à répétition parfois fondées, parfois artificielles. L’ extrême-droite est devenue experte en stratégie de la tension !

Tout est devenu sujet à faire de rien une affaire d’État. Les réseaux sociaux sont devenus de terribles caisses de résonance, des accélérateurs.

Derniers exemples en date :
L’obscur Nick Conrad, rappeur inconnu au bataillon, signe un clip d’une violence inouïe « Pendez les blancs » qui n’a qu’un succès très relatif (quelques centaines de vues) jusqu’à ce que l’extrême droite s’en empare et en quelques heures en fasse le sujet numéro 1 de l’actualité politique nationale.

Le selfie présidentiel avec deux jeunes à Saint Barthélémy. L’attaque immédiate de Marine Le Pen et de toute l’extrême droite fait de ce selfie l’ événement du jour alors que Macron a dit des choses importantes dans les Antilles à propos de l’avenir de ces territoires, de l’Europe, de la reconstruction, et même de la corruption. Non la question du jour est : à qui était destiné le doigt d’honneur du jeune black, au président ou au quartier? Là encore l’ extrême-droite a orienté la médiatisation.

Cette technique est très dangereuse. Elle oppose les français, les uns aux autres. Plus la France s’opposera au sein d’elle même, plus elle se fragilisera vis-à-vis de Le Pen et sa clique.

Sports : une annonce brutale d’une baisse de 6% du budget National !

 

Comme ceux d’entre vous qui suivent de près la préparation du prochain budget, j’ai appris que celui des sports allait baisser de 6% avec un objectif de suppression de 1600 postes parmi les DTN et les entraineurs nationaux.

Ceux qui ont pris cette décision n’ont pas souvent quitté leurs bureaux de Bercy. En tout cas c’est une mauvaise décision.

Pour un pays qui va organiser les jeux olympiques en 2024 à Paris.

Pour un pays qui vient de gagner la coupe du monde de football et qui va devoir faire face à un afflux de demandes d’inscription de jeunes.

Pour un pays qui doit faire face à de nombreux défis liés à l’intégration et où la pratique sportive tient une place particulièrement importante.

Olivier Dussopt entre au gouvernement !

Dussopt

Faut il voir dans cette arrivée à Bercy un acte simplement opportuniste qui ne dérange personne dans son confort intellectuel et politique ou un acte ayant une certaine portée ?

Dans ce type de situation, il y a celui qui nomme et celui qui accepte.

Chez celui qui nomme, il y a la volonté d’opérer un remplacement qui ne touche pas à l’équilibre de Bercy. Macron avait nommé à Bercy un secrétaire d’État socialiste, Benjamin Grivaux. Celui devient porte parole et remplace un autre socialiste Christophe Castaner. Il remplace donc à Bercy, Benjamin Grivaux par un autre socialiste, Olivier Dussopt.

Chez celui qui accepte, il y a une explication à donner. C’est un minimum de la part d’un homme proche de Benoît Hamon avant de s’être tourné vers Manuel Valls et qui a encore voté contre le budget, il y a quelques jours, et qui n’a pas voté la confiance au gouvernement.

Ce débauchage a une double conséquence.

Il rassure les électeurs socialistes qui ont voté En marche et qui se rejouissent de voir le gouvernement rosir un peu et qui pensent qu’il va y avoir une inflexion sur les questions de solidarité et de redistribution.

Il conforte l’inquiétude de voir le futur débat au sein du PS tronqué au prochain congrès. Pour qu’un congrès de clarification ait lieu, il faut que les lignes politiques soient représentées. Or, les tenants d un dialogue avec Macron, quittent peu à peu le parti.

Bientôt, il ne restera plus que ceux qui souhaitent s’inscrire dans une opposition résolue et forte. Cette ligne coupera durablement le parti de ces anciens électeurs avec qui il faudrait, au contraire, continuer le dialogue. Cette ligne se heurtera à l’efficacité de la France Insoumise. Il ne restera plus comme seule perspective de rebond que de spéculer, souhaiter, provoquer l’échec de Macron. Une vraie politique du pire.