La vérité sur la suppression de la taxe d’habitation !

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Si tout le monde a toujours considéré la taxe d’habitation comme un impôt injuste, l’annonce de sa suppression ne fait bizarrement pas l’unanimité. Cela renforce ce sentiment de méfiance à l’égard de la parole du politique.

Et si pour une fois, il n y avait pas de lézard ! Elle va cibler effectivement le début des classes moyennes et, en cela, se révèle une mesure profondément sociale.

En effet, elle concernera les célibataires dont le revenu sera inférieur à 27 000 euros, les couples en dessous de 43 000 euros et les couples avec un enfant en dessous de 49 000 euros. Les seuils sont clairs et désormais connus de tous.

Le quotidien Sud Ouest a réalisé une simulation très intéressante qui démontre qu’effectivement entre 75 et 80% des contribuables seront touchés et en bénéficieront. Les chiffres dans les principales villes du Sud Ouest sont les suivants :

– Bordeaux : 115 502 foyers fiscaux, 17 628 ne paient pas la TH aujourd’hui (15,26 %), 68 127 supplémentaires en seront exonérés en 2020 (74,25 %).
– La Rochelle : 36 929 foyers fiscaux, 6 954 ne paient pas la TH aujourd’hui (18,83 %), 22 627 supplémentaires en seront exonérés en 2020 (80 %).
– Mont-de-Marsan : 14 139 foyers fiscaux, 9 495 ne paient pas la TH aujourd’hui (16,53 %), 9 495 supplémentaires en seront exonérés en 2020 (83,68%).

Loi antiterroriste, les pouvoirs du préfet sont accrus !

Loi antiterroriste

Liberticide pour la gauche, laxiste pour la droite, la loi entrera en vigueur dès le mercredi 1er novembre, prenant ainsi le relais de l’état d’urgence.

Vous trouverez ce qui change en cinq points. Ce qui est assoupli par rapport à l’état d’urgence et ce qui ne change pas. je n’ai pas pu m’empêcher d’effecteur quelques extrapolations locales.

  • Les contrôles de sécurité seront plus fréquents.

C’est difficile? sauf à être sur une position idéologique? de s’en plaindre. Match de football, concerts, manifestation… Pour tout événement où les autorités estiment qu’il existe un risque d’attaque terroriste, le préfet pourra mettre en place des périmètres de sécurité avec inspection des bagages et palpations des participants. Les autorités auront ainsi le droit de recaler de l’événement tout participant qui refuse de se plier au contrôle. Cela paraît logique.

  • Les visites domiciliaires posent problème.

En fait, il s’agit de perquisitions de domiciles qui ne se feront plus obligatoirement à l’initiative de la justice mais à la demande de l’autorité administrative, en l’occurrence le préfet. C’était le cas sous l’état d’urgence. C’est cette disposition qui permet à certains de dire, à juste titre, que l’on a intégré des dispositions de l’état d’urgence dans la loi. Comme avant, ces perquisitions ne peuvent avoir lieu que de 6 heures à 21 heures (sauf en cas de danger immédiat).

  • Des lieux de cultes plus simples à fermer.

C’est l’un des points les plus sensibles. Jusqu’ici, seule l’existence de « documents écrits » ou de « propos tenus » incitant ou faisant l’apologie du terrorisme pouvait justifier la fermeture administrative d’un lieu de culte. Dorénavant, cela devient possible pour une durée maximale de six mois si ceux-ci y propagent des « idées et théories » menaçantes. En gros, les preuves matérielles ne seront plus nécessaires pour ordonner une fermeture administrative. Là, la place à l’arbitraire est très dangereuse. On ne peut s’empêcher de penser à la pression que le maire de Nice mettra sur le préfet pour faire fermer la mosquée Ennour par exemple.

  • Des assignations moins contraignantes.

Dans le cadre de l’état d’urgence, un individu pouvait être assigné à domicile. Dorénavant, il pourra être assigné à un territoire plus vaste, comme celui d’une commune, afin qu’il puisse poursuivre ses activités professionnelles et familiales. Il devra aussi se présenter à la police une fois par jour, contre trois sous l’état d’urgence, sauf s’il porte un bracelet électronique. On peut donc considérer à juste titre que la loi antiterroriste assouplit les règles de l’état d’urgence.

  • Des contrôles aux frontières élargis.

Jusqu’ici, la police aux frontières pouvait contrôler l’identité d’un individu uniquement à l’intérieur d’une gare, d’un port ou d’un aéroport. Désormais, elle pourra effectuer ces contrôles dans un rayon de 20 km autour des lieux de transit internationaux. On peut se poser la question de savoir si sur le terrain, cela ne s’appliquera pas aux migrants.

Frédérique Vidal réforme l’Université !

Vidal

C’est notre ancienne Présidente de l’Université de Nice, devenue Ministre de l’Enseignement Supérieur qui a pris cette réforme à bras le corps et qui au terme d’une concertation lancée lundi 17 juillet, qui a duré trois mois, avec les représentants des étudiants, des présidents d’université, des enseignants et des parents d’élèves, vient d’annoncer une réforme pour la rentrée 2018, qui ne sera pas une simple réformette.

La mesure la plus visible et la plus politique bien que périphérique aux questions de fonds, c’est la fin de la Sécurité sociale étudiante dès la rentrée 2018. Tous les étudiants seront désormais inscrits au régime général – dès 2018, pour les nouveaux entrants dans l’enseignement supérieur et, à compter de 2019, pour tous les autres – et la cotisation de 217 euros que verse actuellement chaque étudiant pour sa « Sécu » sera supprimée. Une bonne nouvelle pour les étudiants, moins bonne pour les mutuelles étudiantes pour lesquelles la gestion de cette « sécu » constituait une source de revenus importante.

Le fonds c’est l’orientation. Ce qui frappe c’est l’aspect très concret de certaines réformes pour répondre à l’objectif fixé par le gouvernement : réduire l’échec en licence tout en mettant fin au tirage au sort, pratiqué jusqu’ici à l’entrée de certaines licences pour départager les candidats lorsque le nombre de places y était insuffisant.

Pour y parvenir, il y aura des changements fondamentaux, l’idée étant d’améliorer l’orientation.

  • Elle sera prise en charge dès le lycée puisqu’il y aura deux professeurs principaux par classe, chargés d’accompagner les futurs étudiants dans leurs choix.
  • Le conseil de classe donnera un avis sur les vœux du lycéen qui indiquera ses choix de formation dans l’enseignement supérieur dès le début de l’année et devra bénéficier d’un accompagnement personnalisé de la part de ses enseignants.
  • Une nouvelle plateforme remplacera l’APB qui reposait sur l’ordre des vœux de chaque bachelier et sur le critère de son lieu d’habitation. Désormais, le lycéen devra faire moins de dix vœux de formations – contre 24 possibles actuellement – et il ne les classera plus. Chacune de ses candidatures sera examinée par les équipes pédagogiques des filières d’enseignement supérieur demandées. Il devra ensuite choisir la formation qu’il souhaite rejoindre, parmi les réponses favorables.
  • Il y aura à l’Université trois réponses possibles :
    *OUI (aucun problème)
    *OUI SI. Si l’université considère que le candidat ne répond pas aux attendus pour accéder à telle ou telle formation, le lycéen pourra, par exemple, rejoindre une année préparatoire intégrée dans la filière choisie.
    *EN ATTENTE. Une commission sous la présidence des recteurs avec des enseignants du secondaire et du supérieur sera réunie. A partir des résultats du bac et en fonction de son projet d’études, elle devra lui faire une proposition de formation.

Dans chaque université, des directeurs d’études définiront avec les étudiants un parcours sur mesure inscrit dans un contrat de réussite pédagogique. Un étudiant pourra ainsi réaliser sa licence en deux, trois ou quatre ans.

Cette réforme est certainement critiquable mais elle a le mérite d’être là, d’apporter des réponses à certaines questions demeurées sans depuis longtemps. J’attends avec impatience le débat parlementaire.

Travailleurs détachés : l’accord est un succès politique pour Macron !

Macron travailleurs detaches

On disait cet accord impossible à trouver et Emmanuel Macron avait fait de ce dossier l’une de ses priorités. Il etait attendu au tournant par ceux qui l’accusaient de faire avec le dumping social induit par le dispositif initial qui datait de 1996.

Les ministres du Travail de l’Union européenne sont pourtant parvenus, à un accord sur la réforme de la directive sur les travailleurs détachés, à l’issue d’une réunion marathon. Celle-ci a opposé Paris aux pays d’Europe centrale et orientale, Pologne en tête, principaux pourvoyeurs de travailleurs détachés.

Bien sur comme dans toute negociation la France a du lacher du lest mais après plus de 11 heures de discussions, les ministres du Travail de l’Union se sont accordés sur la durée du détachement, ce système qui permet à des Européens de travailler dans un pays étranger en cotisant dans leur pays d’origine. Elle est désormais fixée à 12 mois maximum, ce qu’avait réclamé la France, mais avec la possibilité d’être rallongée de 6 mois à la demande de l’entreprise.

La France a dû aussi lâcher du lest sur le secteur du transport routier, face aux inquiétudes de nombreux pays européens. Ce nouvel accord prévoit de continuer à appliquer l’ancienne directive du travail détaché de 1996 pour les chauffeurs, jusqu’à ce qu’entre en application une autre réforme spécifique au secteur.

La directive réformée impose désormais que les salariés détachés dans d’autres pays de l’UE soient payés au même niveau que leurs collègues, et non au salaire minimum. Ils devront bénéficier des.differentes primes touchées par leur collègues notamment concernant la pénibilité.

S’il y a un secteur qui va faire crise mine ce matin, c’est celui du bâtiment qui a usé et abusé de ce système.

Il ne faut pas non plus se faire d’illusions. On a souvent médiatisé cette directive, systématiquement attaquée par l’extrême droite, les Insoumis et même certains démagogues du PS. Tout le monde se souvient du plombier polonais d’Arnaud Montebourg ! Mais le poids de cette directive dans la lutte contre le chômage n’est en réalité que très relatif.

Ce qui est important par contre c’est le succès politique de Macron dans.cette affaire, parti très isolé en croisade sur ce dossier sous l’oeil goguenard des euro-septiques.

Au final 21 pays sur 28 ont voté l’accord. Seules la Pologne, la Hongrie, la Lettonie et la Lituanie se sont opposées au texte. Le Royaume-Uni, l’Irlande et la Croatie se sont, quant à eux, abstenu.

C’est le retour de la France sur l’avant scène de l’UE qui s’est joué hier à Bruxelles.

Et en même temps le budget 2018 !

Bruno Le Maire

On peut être de gauche et suivre l’expérience Macron avec beaucoup d’intérêt, avoir compris qu’une nouvelle période politique s’ouvrait.

Il n’en demeure pas moins qu’après 4 mois de présidence, le fameux « Et en même temps » est plus que jamais de rigueur.

On peut s’enthousiasmer pour le grand discours du président dans la prestigieuse Sorbonne sur sa vision de l’Europe comme n’a pas manqué de le faire Jean Yves Le Drian.

En même temps lorsqu’ on est de gauche on ne peut avaliser certains choix fiscaux dans le budget 2018. Je suis très attaché à la cohérence, je crois à la cohérence de l’action publique.

C’est la raison qui m’a poussé dans un premier temps à soutenir la réforme de L’ISF. Précisément au nom de la cohérence. L’idée de dissocier les fortunes immobilières des fortunes financières censées injecter de l’argent dans l’économie et de les sortir du calcul de l’ISF peut être comprise. On ferait la distinction entre l’économie financière qui développe l’économie et l’emploi et l’économie de la rente non productive, l’immobilier. Ce volet de la réforme de l’ISF je le comprends toujours.

Mais rien dans ce raisonnement ne permet de justifier que l’on sorte du calcul de l’ISF les yachts ou les lingots d’or. Ce n’est pas cohérent avec la philosophie précédemment décrite.

C’est une faute politique lourde parce que sa symbolique rend inacceptable la diminution des APL ou la hausse de la CSG chez les retraités.

Tout le monde a envie que le pays s’en sorte, tout le monde est prêt à faire un effort, même de gros efforts mais à condition qu’il y ait un sentiment de justice sociale et fiscale. C’est ce que l’affaire des lingots d’or et des yachts vient rompre.

Il ne faut pas en sous-estimer les conséquences à court terme et à moyen terme parce que la politique se joue aussi sur des symboles. Les lingots d’or et les yachts en font partie.

Je souhaite sincèrement que la discussion budgétaire qui va s’ouvrir avec le gouvernement permette des ameliorations significatives car sinon les lingots d’or colleront aux semelles du président comme un sparadrap.