Sans-abrisme : l’opposition est utile.

La ville de Nice vient de faire savoir qu’elle mettrait en place un dispositif d’urgence pour l’accueil et la mise à l’abri des Sans Domiciles Fixes.

Rappelez vous l’an passé. La neige à Nice dans les premiers jours de février même si elle ne tenait pas au sol.

Le préfet avait actionné le plan Grand Froid demandant à la ville d’ouvrir en urgence des lieux d’hébergement en plus des accueils de nuit de la Rue Trachel et de la rue Balatchano.

Pour les femmes et les familles, le lieu choisi avait été correct. Il s’agissait du gymnase de l’école Fuon Cauda. Il n’en était pas de même pour les hommes, relégués dans les anciens locaux de l’institut à 4 kilomètres du centre ville, impasse Jules Michel à Bon Voyage, où les sans abris arrivaient transis et trempés.

Nous l’avions dénoncé vivement dès le lendemain et plusieurs fois dans l’année en Conseil municipal.

Cette année, un nouveau site, El Nouzah est ouvert pour 50 places supplémentaires avec petit déjeuner et collation possible. Et dès maintenant, sans attendre que le niveau 2 du plan hivernal ne soit déclenché par le préfet !

Nice Ariane Développement !

 

Nice Ariane Développement a tenu sa réunion annuelle pour présenter son bilan.

Je veux tout d’abord saluer le travail d’Alain Meinardi, l’ancien directeur de la société Lapeyre sans lequel la zone franche n’aurait pas connu le succès qui a été le sien, sans lequel Nice Ariane Développement n’ existerait probablement pas.

Cette association vient d’effectuer un saut qualitatif et quantitatif intéressant.
Quantitatif parce que désormais 120 entreprises y adhèrent.
Qualitatif parce que les résultats obtenus en matière d’insertion professionnelle sont remarquables pour le quartier, plus de 50% de remise à l’emploi, plus de 30% des jeunes en CDI.

C’ est le défi qu’Alain Meinardi relève avec toute son équipe qui démontre que les utopies sont utiles.

Néanmoins il y a un bémol. L’économie locale du quartier de l’Ariane ne peut pas tout absorber. Et le nouveau dispositif promis par le président de la république, celui des emplois francs va au contraire dans le sens d’ouvrir les quartiers, d’ en finir avec l assignation à résidence des jeunes.

En ce sens l’absence de tramway va rapidement créer une nouvelle inégalité entre ce quartier et le reste de la ville. Avec le tramway, les jeunes des autres quartiers, par la mobilité, bénéficieront d’un avantage comparatif par rapport à ceux de l’Ariane au moment de l’entretien d’embauche.

Il en est de même pour les étudiants, très handicapés par rapport au reste de la ville. Il faut en moyenne aujourd’hui 45 minutes pour aller de l’Ariane au terminus Pasteur de la ligne 1. Cela fait une heure trente de perdue chaque jour. Idem pour ceux qui travaillent à l’ extérieur du quartier.

Tout cela nous le défendons avec le collectif pour l extension de la ligne 1 du tram à l’Ariane et à la Trinité qui regroupe partis politiques, associations et qui est animé par Nice au Coeur.

Côté des 120 entreprises, C’est le silence radio. Pourtant à terme cette injustice territoriale va pénaliser gravement le développement économique du quartier, et des entreprises du quartier. De nombreux jeunes qui veulent installer des start-up choisissent les Moulins ou Nice Meridia alors qu’ils auraient bien été à l’Ariane s’il y avait eu le tram pour la mobilité de leurs clients. J’ai des témoignages.

De même au moment de la revente de l’activité ou de la transmission d’entreprise, ceux qui depuis des années ont porté à bout de bras l’économie du quartier, recevront en guise de remerciements de la mairie, la réalité d’une décote sur la valeur de leur outil de production, handicapé par l’absence de tram.

Être chef d’entreprise, c’est savoir, c’est aimer prendre des risques. Prenez le risque de parler, de dire publiquement ce que certains d’entre vous me disent en privé. Faute de quoi l’Ariane sera décrochée et tout le formidable travail que vous accomplissez depuis des années aura été peine perdue.

Plan grand froid

 

C’est au détour de cette délibération que l’on peut apprécier la pertinence de l action optique menée par Nice au Cœur. Nous avions dénoncé les conditions dans lesquelles le plan grand froid s’était mis en place l’an passé, et notamment le fait que l’hébergement d’urgence était situé à 4 kms du centre ville. Cela m’a valu de vifs échanges avec Joëlle Martinaux, l’adjoint aux affaires sociales.
Nous avons eu gain de cause. Un centre d’hébergement d’urgence ouvrira en cas de Plan Grand Froid au 17 rue El Nouzah, à 200 m derrière le 15eme Corps et l’accueil de jour.
Une décision que je salue mais que nous avons provoqué par notre action. Frédérique Berthereau, Anne Darbes, Michele Viale, Jean-Jacques Palos, Camille Santucci, René Clausse, Kathia Martinez , Françoise Assus-Juttner, Nicolas Delaire

Rencontre avec Raphaël Krafft !

 

Raphaël Krafft est un journaliste free-lance qui va au fond de ses enquêtes. Il était à Saint Jean d’Angely pour expliquer comment il était devenu passeur. Un récit passionnant.

En juin 2015 la France ferme ses frontières. En septembre 2015 il est le spécialiste du campement de la goutte d’Or à la porte de la chapelle. Il y a moins de réfugiés dans Paris intra muros aujourd’hui qu’ il n’y en avait en 2015.

Le livre commence en septembre 2015. Il s’agit de faire passer la frontière à deux jeunes soudanais bloqués à Vintimille.

« Passeur » est un récit qui raconte une démarche à la fois publique et personnelle.

Il décide de faire un reportage sur ce qu’ il se passe entre Menton et le Mercantour. Il fait des
randonnées sur le Pas de la Mort. Il a deux amis positionnés de part et d’autre de la frontière, Hubert ex soixante-huitard et Enzo, communiste embourgeoisé.
Une famille kurde dormait sur le quai de la gare à Vintimille. La famille kurde a pu passer.

Raphael Krafft n’est pas un militant c’est une succession de situations d’émotions fortes, le goût du frisson et de l’aventure qui l’ont poussé à devenir passeur.

C’est là qu’il rencontre un soudanais qui lui explique comment il se fait arrêter par la police française. Le soudanais lui dit : Vous avez des noirs aussi en Europe mais ils ne portent pas le désespoir sur eux, C’est pour cela que la police nous reconnaît.

Raphaël Krafft sera touché par le fait que ce soudanais ne veut pas aller comme beaucoup en Angleterre. Il rêve de venir en France.

C’ est scellé. Il va le faire passer. Comment ?

Il faut répondre à des questions que l’on ne pensait jamais se poser. Où garer la voiture?
Y-a-t-il des mouchards dans le village? Peut on utiliser son portable?

C’est le choix du col de la cerise qui relie le val d’ Entracque à la vallée de la Vésubie. C’est le chemin, en sens inverse, qu’empruntaient des juifs fuyant Saint-Martin en septembre 1943. C’est par là qu’il passera.

C’était plein !

Arrêté anti-mendicité : une démarche purement politicienne !

Mendicite

A l’approche de l’été, le maire de Nice vient de décider de prendre un nouvel arrêté anti-mendicité concernant notamment les carrefours et les points de distribution d’argent en centre ville. Ce n’est pas le premier.

Je dénonce comme lui la mendicité agressive ou l’exploitation des enfants et ces pratiques doivent être combattues. Mais cela ne doit pas remettre en cause le droit d’exister dans l’espace public sans être considéré comme une menace ou un trouble et le droit de survivre en état de nécessité.

Je rappelle au maire de Nice que ce ne sont pas les pauvres qu’il faut combattre mais bien la pauvreté en s’attaquant à ses causes.

Sauf à le condamner moralement, l’opposition ne peut empêcher le maire de prendre ce type d’arrêté, à condition qu’il soit légal, chose que les associations spécialisées qui ont toute ma confiance ne manqueront pas d’étudier.

Tout le monde connaît l’inefficacité de tels arrêtés qui n’ont pour seul effet que de déplacer la misère en fonction des saisons dans les quartiers voisins du centre ville. Et encore pas toujours. Le maire de Nice le sait bien mais il est dans une démarche purement politicienne qui consiste à envoyer un signal envers un électorat courtisé par d’autres candidats potentiels à la mairie de Nice.