Les hôpitaux ruraux échappent (provisoirement !) à la T2A

 

Alors que la T2A devait être initialement appliquée dans tous les établissements de santé d’ici 2012, l’Assemblée nationale vient de décider d’accorder un délai de quinze mois aux petits hôpitaux. Ce sursis évite d’accentuer la contrainte économique sur des structures assurant la prise en charge de soins coûteux mais vitaux dans les territoires ruraux et ceci à un moment où les questions liées à l’aménagement solidaire des territoires n’ont jamais été aussi cruciales. C’est aussi et probablement un peu le sens du message que les élus locaux ont voulu transmettre au gouvernement lors des dernières élections sénatoriales. Plus cyniquement, on peut supposer que la proximité de l’élection présidentielle n’est pas tout à fait étrangère à cette décision.

Initialement prévue à compter du 1er janvier 2012, la mise en œuvre de la tarification à l’activité (T2A) dans les hôpitaux de proximité a finalement été reportée au 1er mars 2013 par l’Assemblée nationale, lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale.

C’est un député UMP, M. Jean Pierre Door, qui est à l’initiative de l’amendement déposé au nom de la Commission des Affaires Sociales. “Le report du délai d’application de la tarification à l’activité vise à assurer la pérennité des anciens hôpitaux locaux et à prendre en compte leurs spécificités dans le modèle de financement”.

Ce report dans le calendrier satisfait la Fédération des hôpitaux de France (FHF) qui souligne : “La T2A a mis en évidence l’insuffisance de financement des charges spécifiques liées aux missions de service public comme à l’accueil de patients plus lourds ou plus âgés [..]. Son report évite une pression trop forte pour fermer des unités de soins alors que les hôpitaux locaux jouent un rôle crucial dans la permanence des soins”.

C’est exactement ce qu’a expliqué Pierre Gibelin, professeur au CHU de Nice. Il démontre que la T2A, telle qu’elle a été conçue, recèle en elle-même la mort de l’hôpital public, assuré de prendre en charge les actes les moins rentables pour laisser ceux à « forte valeur ajoutée » au secteur privé. Derrière des arguments techniques, il s’agit bien d’éviter de désorganiser une filière très spécifique de soins  aux personnes âgées. Celles-ci sont majoritairement  atteintes de polypathologies peu rentables et nécessitant plus de nursing que de soins importants et onéreux. Le système T2A fragiliser donc nécessairement l’équilibre des petits hôpitaux et donc les territoires de santé. Il prévoit, en effet, la rémunération des hôpitaux à l’acte médical, alors qu’ils bénéficiaient auparavant d’une dotation budgétaire globale. Ainsi, à chaque acte hospitalier correspond désormais un code, lequel ouvre droit à un financement précis de la part de l’assurance maladie.

Simple en apparence, la T2A, n’aurait toutefois pas atteint l’objectif principal de maîtrise des coûts. C’est en tout cas ce qu’indique un rapport de la chambre régionale des comptes paru en 2009.

L’ASSURANCE-MALADIE AU BORD DU GOUFFRE : LE GOUVERNEMENT FAIT RIMER INEFFICACITE AVEC INEGALITES

Dans son rapport sur l’application des lois de financement de la Sécurité Sociale, la Cour des Comptes tire la sonnette d’alarme : jamais le déficit n’a été aussi élevé qu’en 2010 avec 30 milliards d’euros dans les régimes de base et le fonds de solidarité vieillesse (FSV). L’accumulation porte la dette sociale à près de 136 milliards d’euros  !

Mais attention à ces chiffres : il ne s’agit pas d’une dérive des coûts, bien au contraire. Mais dans un pays ou 4 à 5 millions de personnes ne cotisent plus directement, sauf au travers des contributions réduites du chômage, les comptes sociaux plongent inévitablement dans un grand déséquilibre.

Dans le même temps, les remboursements de l’assurance-maladie ont diminué (les mutuelles et les assurances complémentaires ont dû prendre le relais) tandis que ce qui restait à la charge des patients augmentait énormément. Cela induit une incontestable compression du pouvoir d’achat concernant un poste de dépense où la moindre économie se fait à titre individuel, au détriment de la santé de chaque citoyen. Les déserts médicaux se sont accrus et c’est la Région qui est contrainte d’apporter une réponse avec les Maisons Régionales de Santé, dossier que porte Ladislas Polski.

Les dépassements d’honoraires ont explosé et l’on m’informe que ceux qui sont juste  au-dessus des plus défavorisés et qui disposent encore d’un accès au crédit, n’hésitent plus à emprunter pour assumer ceux-ci.

Les choix du gouvernement auront été désastreux : désastreux pour  les comptes sociaux, désastreux pour les Français qui voient les inégalités face à la santé s’accroître et ne comprennent plus rien au maquis tarifaire auquel ils sont confrontés.  Nicolas Sarkozy est bien mal placé pour donner des leçons de rigueur budgétaire. Le rétablissement des comptes est une nécessité si l’on veut préserver la protection sociale française. Mais ce n’est pas en accroissant le reste à charge des Français que l’on y parviendra : il faut engager des réformes de structures.

Ces réformes de structures portées par les socialistes se déclinent ainsi :

– Renforcement de la prévention et la mise en place d’une politique de santé publique résolue.

– Transformation des modes de rémunération des  professionnels de santé, afin de développer leur rémunération forfaitaire.

– Clarification des tarifs appliqués et stricte limitation des dépassements d’honoraires, source d’inflation des dépenses.

– Régulation de l’installation des professionnels sur le territoire : ceux-ci ne doivent plus être concentrés dans les zones les plus denses sur le plan  médical.

– Instauration de transferts de compétences .

Le deficit commercial se creuse

Il s’agit incontestablement d’un des plus graves échecs de la droite : un déficit commercial abyssal. Les mauvaises nouvelles s’accumulent mois après mois pour l’économie française. Après le fort ralentissement de l’investissement au deuxième trimestre et le recul de la consommation, c’est au tour du commerce extérieur de continuer son plongeon.

Le déficit extérieur est à nouveau supérieur à 6 milliards d’euros en juillet (6,46) et risque d’atteindre un record historique pour l’année 2011. Sur les douze derniers mois, le déficit s’établit à 67,21 milliards d’euros contre « seulement » 51,66 milliards pour l’année 2010. La France est donc loin d’être sortie de la crise, qui n’est pas qu’une crise des finances publiques ! Notre pays est frappé par un triple déficit : financier, de croissance et de compétitivité que le gouvernement est incapable de prendre en considération. Il est pourtant urgent d’agir sous peine de voir notre pays prendre un retard irrattrapable en termes de compétitivité-qualité.

Notre pays n’est pas condamné à subir d’année en année des déficits commerciaux de plus en plus importants. De 1992 à 2004, le solde du commerce extérieur était excédentaire. La France doit mener une politique industrielle cohérente et ambitieuse dont l’objectif n’est pas la réduction du coût du travail qui ne fera que nous enfermer sur des secteurs à faible valeur ajoutée, mais de permettre la montée en gamme de notre production et la constitution de filières solides.

En 2012, nous créerons des agences régionales de l’innovation, en lien avec la Banque publique d’investissement. Nous recentrerons le crédit impôt- recherche sur les dépenses de R&D des PME de moins de 2000 salariés et vers les entreprises industrielles stratégiques et de souveraineté. Nous favoriserons la constitution d’entreprises de taille intermédiaire, maillon essentiel pour le développement à l’exportation et, pour encourager l’investissement, nous modulerons l’impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissement des bénéfices dans l’outil productif.

Le redressement économique, la création d’emploi et le rayonnement national passent par ces solutions.

Le passage de la LGV en souterrain à Nice n’est pas acquis !

La réunion du Comité territorial des Alpes-Maritimes concernant la LGV a été très intéressante. On commence enfin à distinguer plus précisément la manière dont la concertation va être organisée. Et les Niçois ont intérêt à être très présents dans cette phase.
En effet, nous avons maintenant les quatre scénarii possibles passant par les métropoles. J’ai toujours été pour un tracé plus direct mais c’est celui-là qui a été choisi, dont acte !
Les quatre variantes sont les suivantes:
– le scénario le plus proche des centres villes couterait 17,3 milliards d’euros
– le scénario le plus économique couterait 15,9 milliards d’euros
– le scénario le plus rapide couterait 17,3 milliards d’euros
– le scénario le plus maillé couterait 17,8 milliards d’euros.
Aucune de ces variantes ne sera définitivement achevée avant 2040.
13 réunions publiques vont être organisées dont un premier groupe est imminent. Ainsi, une rencontre sera organisée à Nice dès le 15 septembre à Acropolis. C’est la phase de présentation des scénarii.
Cette concertation un peu particulière est ouverte à tous les publics. Elle s’achèvera en décembre 2014 avec, comme objectif premier, la recherche et le dégagement d’un consensus.
Quarante groupes de travail ont été créés. La réunion du 06 en a fait rajouter deux nouveaux :
– un groupe de travail fret logistique
– un groupe de travail viticulture agriculture
Un comité départemental des élus sera créé dans chaque département. Pour les Alpes-Maritimes, il comprendra 41 communes. La réunion est prévue pour le 28 septembre mais, actuellement, les communes concernées n’ont pas encore été averties.
Il y a également quatre groupes de travail territoriaux dans les Alpes-Maritimes.
– Ouest : 29 participants
– Sophia : 23
– Nice : 14
– Paillons Riviera : 23
Vous remarquerez, encore une fois, que le groupe de travail de Nice est le moins étoffé.
Or il faut être très vigilant. En effet, il est apparu clairement lors de cette réunion, que, contrairement à Marseille et Toulon, où le principe d’un passage en souterrain est acquis, il n’en est pas de même pour Nice. Le seul tracé qui prévoit le passage de Nice en souterrain est le tracé le plus rapide, alors que les quatre autres prévoient les passages sous Marseille et sous Toulon.
Il y a donc urgence à se mobiliser et ce, sur une longue période si l’on veut éviter, pour gagner 1,1 milliards d’euros d’ économies, de voir les TGV partager nos voies actuellement existantes avec le réseau TER et que la Région compte continuer à développer.

C’est en tout cas le point de vue que j’ai fait valoir.

Règle d’or : ESTROSI ferait mieux de s’occuper de Nice plutôt que de la France

 

Communiqué de presse

Règle d’or :

ESTROSI ferait mieux de s’occuper de Nice plutôt que de la France

J’apprends avec stupéfaction que Christian ESTROSI propose un référendum sur la règle d’or établissant un contrôle des déficits budgétaires. En bon sarkozyste, le Député-maire de Nice veut mettre l’opposition nationale en difficulté et en même temps se donner l’image d’un bon gestionnaire rigoureux.

Ce qu’on peut reconnaître à Christian ESTROSI, c’est qu’il ose tout.

Sous sa présidence, l’encours de la dette du Conseil Général des Alpes-Maritimes est passé de 53 millions d’euros à 800 millions d’euros entre 2003 et 2008.

Depuis 2008, le déficit de la Ville de Nice et de la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur, en cumulé, est passé de 658 millions d’euros à 1,019 milliards d’euros.

Les déficits abyssaux qu’il a creusés, là où il est en situation de gestion, lui ôtent toute légitimité pour se mêler de ce débat national. Il ferait mieux de commencer par appliquer cette règle d’or à lui-même, en cessant son gaspillage des fonds publics, et tout cela malgré la hausse de 17% des impôts locaux qu’il a imposé à tous les niçois.

Patrick ALLEMAND
Vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur