Aujourd’hui, les bourses se sont encore effondrées : Paris a cédé plus de 5 %, Londres 4,4 %, Francfort près de 6 % et Milan 6,1 %. Le scénario est, à présent, bien rodé. Un vent de panique souffle. Tout le monde attend une réaction pour demain. Nul ne doute qu’elle va intervenir. Pendant deux ou trois jours, les cours vont remonter et compenser partiellement les pertes du jour, et ce, de façon à inspirer le minimum de confiance nécessaire pour éviter un krach total. Mais, observée sur le long terme, la bourse n’en finit pas de baisser.
Cette économie virtuelle, fondée sur quelque chose d’aussi irrationnel que la confiance, soutenait, qu’on le veuille ou non, la croissance. Or, aujourd’hui, les financiers vendent parce que les perspectives de croissance de l’économie réelle sont atones et que les chiffres du chômage aux États-Unis repartent à la hausse. L’endettement de la zone euro est également une cause de cet affolement tout autant que le refus de mutualiser cette dette. Plusieurs pays sont ainsi placés au bord du gouffre tels la Grèce, l’Irlande, ou même, l’Italie dont le niveau d’endettement égale désormais 120 % du PIB annuel.
Les États ne font plus confiance aux banques et craignent, à présent, un manque de liquidités pour financer leur dette. Les spéculateurs, sensibles aux rumeurs sur la santé des banques, font aujourd’hui replonger les cours de celles-ci, notamment la Société Générale, mais aussi le Crédit Agricole.
Les banques spéculent ainsi contre les États qui les ont pourtant renflouées en 2008.
Le dernier facteur est l’impuissance des politiques. Le sommet franco-allemand en est un bel exemple. Les résultats annoncés à grand renfort de communication n’ont trompé personne, et surtout pas les marchés ! Dans ce même ordre d’idée, Jacques Delors estime que ce sommet n’a servi à rien. Il qualifie de ‘farfelue’ l’idée de créer un ministre des finances de la zone euro. Enfin, ce nouvel effondrement des bourses européennes a démontré le peu de crédits que les opérateurs ont accordé à ce sommet.