Nice fête son Port

 

Chaque année depuis 8 ans, le deuxième samedi de septembre est celui de la Fête du Port de Nice. Il faut toujours se souvenir que la première édition fut une co-organisation CCI-Région PACA. Ensuite la ville et le département sont devenus partenaires. Mais cette manifestation festive et conviviale est certainement l’une de celles où la Région demeure bien identifiée.

La Fête du Port est toujours pour moi un moment très agréable, une soirée de contacts et de rencontres. Bien sûr, il y a également les animations, le village des chefs, dont la réputation grandit, d’année en année. Mais la Fête du Port est aussi l’occasion de retrouver beaucoup de connaissances. Hier soir, un ami me demandait combien de mains je pouvais serrer dans une soirée comme celle-ci. Il faut dire que, contrairement à Christian Estrosi qui arrive à 19 h et repart vers 20 h, je prends mon temps et ne boude pas mon plaisir. En général, je suis là de 19 heures à minuit. Alors, j’ai répondu à cet ami que je devais bien donner, ce soir-là, un bon millier de poignées de main.

En tout état de cause, cette fête est une vraie réussite, non seulement par son caractère populaire, mais aussi très diversifié.
Par sa fréquentation également : on annonçait hier plus de 30 000 personnes, un record ! Et tout se passe bien. Les forces de l’ordre sont présentes mais discrètes, aucun incident lourd n’est à déplorer. Il y a bien quelques contrôles d’identité après minuit, quand certains ont un peu trop vidé de bouteilles, mais cela reste à la marge et démontre que la convivialité niçoise n’est pas une utopie.
Enfin, cette fête a une vertu : elle rappelle aux Niçois que leur ville est, depuis ses plus lointaines origines, un port de commerce. Ils ont, peut-être, trop souvent tendance à l’oublier.

Michel Vauzelle choisit François Hollande

 

Avant hier, Michel Vauzelle et François Hollande ont reçu une délégation de Fralib à Marseille. Au-delà du soutien à des salariés menant un combat exemplaire pour sauver une entreprise, il n’a échappé à personne que l’image avait une toute autre portée politique.

Il s’agissait ni plus ni moins que d’annoncer le soutien officiel de Michel Vauzelle pour les Primaires socialistes à la candidature de François Hollande.

Ayant fait moi-même ce choix depuis plusieurs semaines, je me réjouis de voir un soutien d’un tel poids arriver dans l’équipe de M. Hollande.

C’est pour nous un apport considérable. D’abord, sur l’ensemble du territoire régional où son avis, à défaut d’être suivi, est au moins entendu et respecté. Ensuite, il y a son expérience des relations internationales en général, et des relations avec les pays de la Méditerranée en particulier. En cette année, où le monde arabe, depuis la révolution du Jasmin, ne cesse, de convulsions en convulsions, d’évoluer vers la démocratie, le concours de M. Vauzelle est très important.
Enfin, il arrive avec son expérience de Président de Région ainsi qu’avec son analyse de l’évolution de l’organisation territoriale de notre pays. Et Vauzelle est une voix très écoutée parmi les élus républicains et ceux-ci pourraient avoir un rôle non négligeable dans cette primaire.

Michel Vauzelle est également l’un des plus fins connaisseur du mitterandisme. Quand il dit aujourd’hui que François Hollande est celui qui se rapproche le plus de F. Miterrand, ce n’est pas une formule de comptoir. Cela s’appuie sur des éléments précis concernant autant son talent oratoire que sa capacité à rassembler.

Mais au-delà de tous ces éléments déjà fondamentaux, ce qui semble avoir fait que notre Président de Région s’engage derrière F. Hollande, c’est la compétence de celui-ci ainsi que sa compréhension de la crise économique.

Et, par dessus tout, il y a ce fait décisif qu’il soit à l’écoute des gens et que, déjà, il sache comme Francois Mitterand en son temps, ou même Jacques Chirac, créer cette relation unique avec les Français, qui reste la composante indispensable d’une réussite à l’élection présidentielle.

En fin de dictature, l’histoire s’accélère toujours !

C’est un jour particulièrement émouvant pour la démocratie dans le monde. Une des plus anciennes dictatures, la plus vieille, même, avec ses 42 ans, est en train de tomber. Les rebelles sont à Tripoli. La population de la ville se soulève, fraternise avec ses libérateurs sur la Place Verte, symbole du régime khadafiste. C’est la chute finale !

Ceci advient exactement dans les délais estimés par plusieurs hauts responsables marocains et tunisiens avec qui j’avais pu m’entretenir à ce propos. Ainsi, au mois de mai, et encore début juin, tous s’accordaient pour considérer, compte tenu de la situation sur le terrain, qu’un dénouement interviendrait à brève échéance. Déjà, à ce moment là, ils décrivaient une armée régulière à bout de souffle, livrée à l’anarchie, parce que coupée de son commandement central, les systèmes de transmission ayant été détruits par les Français et l’OTAN. Dès alors, des défections se multipliaient vers la Tunisie, les soldats déposant les armes avant de passer la frontière.

Il faut d’ailleurs souligner la solidarité du peuple tunisien qui a été exemplaire durant toute cette période.

Mais comme tous les dictateurs, Khadafi est un grand communicant. Aidé par quelques sursauts sporadiques de l’armée, il a fini par faire croire à l’opinion publique qu’il tenait encore la situation sous contrôle. Ce qui fait que beaucoup de monde est aujourd’hui surpris. Il a réussi à transformer une évidence en quelque chose d’inattendu, dans un délai si rapide.

Pourtant, il existe une constante : les dictateurs semblent, et là réside leur force principale, invulnérables, invincibles – on dit familièrement ‘indéboulonnables’ –  et ce, jusqu’à la toute fin de leur règne. Et dans les derniers jours, l’histoire s’accélère toujours.

Souvenez-vous de la fin de Ceaucescu en Roumanie, de celle de Millosevic en Serbie, de celle de Saddam Hussein en Irak, ou plus récemment, de celle de Ben Ali en Tunisie ou de Moubarak en Egypte. Le mouvement, implacable, fut le même.

De ce point de vue, Khadafi n’a pas échappé à la règle !

L’Assomption : d’une fête religieuse à une tribune politique

 

La fête de l’Assomption, c’est la fête de la vierge Marie, patronne des marins selon la tradition niçoise.

Chaque année, tout le monde se retrouve donc vers 17 heures le 15 août, à l’endroit où les pointus sont attachés. C’est, en effet,  le ‘Club de la Mouette’ qui assure la majeure partie de cette animation. Voir les pointus sortir est un véritable spectacle pour les Niçois comme pour les touristes.

Ce soir,  il y avait 37 pointus dehors, soit près d’un sur deux, tous barrés par leurs propriétaires tout de blanc vêtus et portant cette ceinture d’un bleu si particulier.

Les pointus se promènent dans le port avec des invités. J’étais personnellement invité avec ma fille, hier, sur le pointu de Robert, baptisé «Petit Pierre ». Durant la cérémonie, ces petites embarcations sortent du port pour aller jeter une gerbe en mer avant de revenir vers les quais et se faire bénir par le prêtre.

Ensuite se déroule une messe donnée en plein air, toujours suivie par 500 ou 700 personnes selon les années.

Cette fête est magnifique. Elle se déroule dans le décor incomparable du Port de Nice avec la lumière blanche des soirées d’été sur les couleurs des immeubles, je ne m’en lasse pas.

Depuis trois ans, cependant s’est greffée sur la fête de l’Assomption, une nouvelle tradition bien moins sympathique.

Christian ESTROSI et Éric CIOTTI se servent de cette messe comme d’une tribune politique. Nos duettistes locaux prennent la parole, à tour de rôle, à la fin de l’office. Leurs interventions sont, à certains égards, caricaturales, à la limite d’un prêche : il s’agit pour eux de rappeler notre histoire, notre civilisation, nos valeurs judéo-chrétiennes, la nécessité de défendre notre modèle de civilisation, notre fierté d’être catholiques etc … On se croirait à la fête de … Jeanne d’Arc !

Christian ESTROSI, n’omet pas, en ce qui le concerne, d’entrer carrément dans la polémique en expliquant que lorsqu’il a voulu honorer Jean-Paul II, l’opposition lui a fait un mauvais procès. Ce faisant, le malheureux essayait d’aller glaner  quelques applaudissements qui ne sont pas arrivés à ce moment-là.

Dans les festins des villages, les responsables politiques ont toujours pris la parole. J’étais avant-hier à Venanson et j’ai été invité à le faire. C’est une politesse républicaine qui rend aussi compte de bons usages entre élus. Mais là, dans ma ville, il me faut endurer désormais deux diatribes sans pouvoir ni répondre ni anticiper. Non seulement le procédé est anti-démocratique, mais il est surtout déplacé. Depuis quand des responsables politiques (en dehors des éloges funèbres) prennent-ils la parole au terme d’une messe ? Où est passé le respect du principe sacrosaint de la loi de 1905 instaurant la séparation de l’église et de l’Etat ? Ceci est d’autant plus choquant lorsque ces représentants du peuple s’expriment sur la place de la religion dans la société.

 

Un dernier salut à Charles Ehrmann

La courtoisie républicaine, mais pas seulement, me pousse aujourd’hui à évoquer sur mon blog le décès de Charles Ehrmann. Il aurait fêté ses 100 ans le 7 octobre prochain.

Charles Ehrmann, je l’ai trouvé deux fois sur ma route en 1997 et en 2002.

La première fois, ce fut en 1997. J’étais encore jeune et malgré la vague Jospin, mon manque d’implantation ne m’avait pas permis d’accéder au second tour.

La seconde fois, en 2002, c’était en tant que suppléant de Jérôme Rivière qu’il était là. Tout s’est joué sur un coup de dés puisque, malgré la victoire de Jacques Chirac et l’élimination de la gauche du second tour de l’élection présidentielle, nous étions au second tour de l’élection législative. Mais la triangulaire avec le F.N. qui m’aurait permis de l’emporter, ne fut pas au rendez-vous pour …4 voix.

J’ai toujours eu avec lui des relations courtoises. Nous nous rencontrions souvent, parfois dans des associations, parfois dans des clos de boules. Chacun faisait passer ses messages sans agressivité aucune envers l’autre. Demain, tout le monde va lui décerner des louanges. Il n’a, en fait, pas laissé un souvenir impérissable en tant que parlementaire, même s’il était un membre actif de la commission des affaires étrangères, où Michel Vauzelle l’a connu. Mais il votait contre tous les budgets du sport, qu’il trouvait chroniquement insuffisants. C’était un passionné de la chose sportive.

En fait, il avait compris que sa réélection en tant que député dépendait beaucoup moins du nombre de questions écrites qu’il déposait à l’Assemblée nationale, que du travail de terrain qu’il accomplissait. C’était notamment un homme de réseaux et on le surnommait « le pape des boulistes ». Aucun clos n’avait le moindre secret pour lui.

Si l’on devait retenir quelque chose de son action politique, j’évoquerais sans hésiter son bilan en tant qu’adjoint aux sports de la ville de Nice. Beaucoup de dirigeants s’accordent à dire encore aujourd’hui, qu’il a été un grand adjoint aux sports. Il avait été capable d’imposer certains choix à Jacques Médecin, qui avait fini par l’écarter prétextant une limite d’âge qu’il avait, bien sûr, inventée.

Ces dernières années, « Charly » a lutté contre cet ennemi qu’est le temps qui, certes, l’avait fait, par deux fois, Doyen de l’Assemblée Nationale, mais qui l’avait aussi empêché de se représenter en 2002 en tant que titulaire (il avait tout de même déjà 91 ans !).

Je terminerai ce petit billet par une anecdote savoureuse. Si ma mémoire est bonne, nous étions en 2005 ou 2006 à la cérémonie qui a lieu chaque année au Lycée Masséna pour commémorer la mémoire des anciens élèves de l’établissement fusillés par les nazis durant la seconde guerre mondiale. Il était arrivé avec une mine des mauvais jours. Alors que je lui demandais durant la cérémonie si tout allait bien, il eut cette réponse magnifique :  » Non, je n’ai pas le moral, je viens encore d’enterrer un de mes anciens élèves » !