Inauguration du Ray : que vient faire Sarkozy la dedans ?

 

Je n’ai pas été à l’inauguration du parc du Ray, projet contre lequel j’ai pris position avec clarté. De la bataille menée contre le déménagement du stade du Ray qui a été la clef de voûte du projet, il reste des témoins de notre travail d’opposants.
Le maintien de la Rotonde, là où des générations de niçois sont venues acheter leurs billets pour la populaire Sud
Le maintien d’une partie de la populaire Sud, témoin de ce passé sportif.
Le maintien sur le site d’un terrain de grand jeu dont on se rend compte à posteriori qu’il n’est pas homologable par la fédération française de football pour des rencontres, car trop petit. Et ce n’est pas la première fois ! Le stade Charly Marchetti à Saint Roch est également trop petit ! C’est affligeant.

Il reste aussi une véritable tromperie orchestrée par le pouvoir municipal en place qui, dans un premier temps, avait présenté un projet avec 80 logements pour terminer à plus de 300 logements, équilibre financier de l’opération oblige.

Cette opération, avec celle de la gare du Sud, illustre mieux que tout le reste, la manière dont Christian Estrosi, qui n’a plus d’argent dans les caisses, est devenu l’otage des promoteurs immobiliers.

Aujourd’hui c’était donc l’inauguration. Le lendemain de sa déclaration de candidature, elle se fait sous le haut patronage de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République.

Cette coïncidence qui n’en est pas une a une véritable dimension politique et nous devons le dénoncer avec force. Cette inauguration n’a pas qu’un caractère institutionnel. La présence de Nicolas Sarkozy en fait un acte politique, un acte de campagne électorale.

J’ai donc saisi la commission des comptes de campagne en demandant à ce que la totalité des frais de cette inauguration soit imputée au candidat Estrosi et non au maire Estrosi.

Avantages des anciens présidents : Hollande fait le choix de la transparence !

 

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Les avantages matériels des ex-chefs d’Etat prévus par une simple lettre de 1985, adressée par Laurent Fabius, alors premier ministre, à Valéry Giscard d’Estaing, et fixant le « statut dans la nation des anciens présidents » sont désormais légalement fixés.

Alors que les anciens présidents (Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy) coûtent chaque année 10,3 millions d’euros à l’Etat, François Hollande a décidé de limiter leurs avantages, principalement dans le temps.

Ainsi, ces derniers continueront à pouvoir bénéficier d’une équipe de sept collaborateurs permanents (et deux agents de service) mais seulement pour cinq ans, période au-delà de laquelle leur nombre sera réduit à trois collaborateurs et un agent de service. Pour les chefs d’Etat investis avant le 15 mai 2012, le délai de cinq ans court à compter de la date d’entrée en vigueur du décret. Compte tenu de l’âge respectable de Valéry Giscard d’Estaing et de la maladie de Jacques Chirac, il y a gros à parier que ce décret ne s’appliquera qu’à Nicolas Sarkozy.

Pour les chefs d’Etat élus après François Hollande, un appartement de fonction meublé sera toujours mis à leur disposition à l’issue de leur mandat – et sans limite de temps – mais il ne sera plus question d’y affecter deux personnes.

Plus question non plus de voiture de fonction avec deux chauffeurs ni, comme le suggérait le rapport du premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, d’offrir les transports gratuits en première classe, dans le train comme dans l’avion.

Enfin, ces derniers continueront de percevoir une « dotation » de 65 000 euros brut par an, une mesure entérinée par la loi dès 1955.

Logement : les amnésies de Sarkozy

 

Je ne cesse pas d’affirmer, durant chacune de mes réunions publiques, que l’une des hypothèses majeures du sarkozysme suppose une amnésie des citoyens. Mais il existe désormais un ennemi impitoyable. Celui-ci, comme le dirait si bien F. Hollande, ne sera jamais candidat, ne fera jamais campagne, mais est tellement utile à la démocratie ! J’ai   nommé l’Internet !

Hier soir, dans l’émission Des paroles et des Actes, Nicolas Sarkozy avait des difficultés avec les chiffres, il se trouvait en délicatesse avec … ses propostions de 2007. La fatigue et le découragement de la campagne aidant, était-il, à ce point, frappé d’amnésie ?

Premier « oubli » : Il y a une crise du logement ! Il l’a donc redécouverte, en s’offusquant que certains de nos concitoyens dépensent jusqu’à 40% de leur revenu pour se loger. Pourtant, c’est lui qui est au pouvoir depuis cinq ans et c’est sa politique qui a mis du charbon dans la chaudière des prix : les aides à l’investissement locatif sans contrepartie sociale ont eu un effet inflationniste certifié par la Cour des Comptes elle-même. Pourtant, c’est lui qui a mené une politique du « tous propriétaires » à coups de cadeaux fiscaux : la déductibilité des intérêts d’emprunt créée en 2007 coûtera en tout 11 milliards d’euros avant de s’éteindre en 2016 ! Pourtant, c’est lui qui a coupé les vivres du logement social : en 2012, l’aide à la pierre pour un logement social traditionnel c’est 1 euro ! C’était plus de 7 000 euros en 2000 !

Deuxième « oubli » : Il manque des logements en France. Il ne s’en est guère souvenu au cours de l’émission, citant un chiffre de 500 000 logements manquants alors que la réalité est au double, soit près d’un million de logements qui font défaut aujourd’hui à notre pays.

Troisième « oubli » : La division des droits de mutation – perte de recettes pour les collectivités territoriales – doit être compensée par l’Etat, c’est une obligation constitutionnelle. Voilà qui coûte la bagatelle de 5 milliards d’euros qui viennent creuser le déficit de l’État.

Quatrième « oubli » : Il n’a pas d’idée ! Alors il reprend celles des autres : encadrement des loyers, taxation progressive des terrains constructibles laissés nus. Ces propositions ont été annoncées par François Hollande au mois de janvier (annoncées au Bourget et à la Maison des Métallos). Au même moment, le Sénat de gauche adoptait des amendements allant dans le même sens, tous rejetés à l’Assemblée Nationale par … la majorité présidentielle. En avril, le candidat Sarkozy les reprend à son compte ! Cherchez l’erreur…

Cinquième « oubli » : Sarkozy-Pinocchio agite le spectre de la loi de 1948 de blocage des loyers. Il n’a pourtant jamais été question de quelconques mesures administratives ou « soviétiques » ! François Hollande s’est prononcé de façon constante et répétée depuis janvier pour un encadrement des loyers de relocation et de première mise en location. Il serait fondé sur le loyer de voisinage pour un logement équivalent grâce à des observatoires des loyers.

Le 6 mai, en votant massivement pour F. Hollande, il faudra lui rafraîchir énergiquement la mémoire.

Le Sénat à Gauche : un jour historique !

 

 

On se demandait si cela arriverait un jour tant le mode de scrutin des sénateurs était conçu pour que la droite y fut majoritaire de façon immuable.
Pourtant, ce dimanche 25 septembre, le Sénat a enfin basculé à gauche. C’est un cuisant échec pour Nicolas Sarkozy. Hier soir, voir les rares élus UMP qui avaient accepté d’intervenir à la télévision, parler de forte poussée, de leçon à entendre, avait quelque chose de pathétique. C’était se mentir à soi-même.
La droite a perdu 25 sièges sur les 175 qui étaient remis en jeu. C’était quasiment inimaginable et peu d’observateurs considéraient qu’une majorité absolue à gauche fut possible !

En voyant la réaction de la droite, je n’ai pu m empêcher de repenser au 10 mai 1981. Ils n’ont pas changé. L’alternance démocratique est toujours illégitime à leurs yeux. J’ai même entendu certains qui expliquaient doctement la nécessité de garder Gérard Larcher comme président au motif que le Sénat avait besoin de garder sa hauteur et sa dimension …a-politique ! Ou encore en argumentant sur l’idée qu’au Sénat, on discute entre gens « raisonnables ». C’est comme si le Palais de Luxembourg allait être envahi par des huns ou des gueux, comme vous préférez ! Le même désarroi qu’en 1981. En fait, ils avaient envisagé la perte d’une dizaine de sièges, pas de 25.

Alors, que s’est-il passé? Bien sûr, la droite a du faire campagne dans des conditions difficiles : la crise économique, les affaires, Karachi, etc… Mais, à mon sens, ce n’est pas là que réside l’explication de fond. Pour comprendre il faut bien mesurer comment est composé ce corps électoral. Les grands électeurs sont des élus locaux ou sont désignés et contrôlés par des élus locaux. Bien sûr, cet électorat est fortement influencé par les résultats des élections locales, qu’elles soient municipales, cantonales ou régionales, toutes perdues par la droite. Mais cela aurait pu ne pas suffire.

La débâcle de la droite aux sénatoriales est avant tout le résultat du divorce entre Nicolas Sarkozy et ces milliers d’élus sans étiquette, maires simplement républicains qui, traditionnellement, votaient à droite. Cette fois, ils ont voté à gauche pour en finir. A force de les mépriser, de dire qu’ils ne servaient à rien, de remettre en cause leur nombre, de dénoncer de façon démagogique les coûts induits par leur existence même, d’imposer en force une réforme territoriale dont personne ne voulait, les élus locaux ont dit : stop ! Ils se sont rebiffés. C’est en quelque sorte le coup de pied de l’âne qui révèle à quel point la fracture entre les sarkozystes et les républicains est importante.

C’est le grand enseignement de ce scrutin.