Nice : pas de nouveaux moyens pour lutter contre la violence.

C’était tout de même ce qu’attendait la ville de Nice confrontée à de nouvelles difficultés de plusieurs ordres.

– la situation explosive du quartier des Liserons gangrené par le trafic de stupéfiants

– la reprise des « affaires » au quartier des Moulins

– enfin ce phénomène de bandes qui descendent le soir à Castel plage, aux Ponchettes, envahissant le domaine public et souvent fortement alcoolisé, souvent suite à un appel partant des réseaux sociaux.

Le maire de Nice voulait davantage de policiers, il aura davantage de pouvoir de police. Le périmètre de compétences susceptibles d’être traité par des arrêtés municipaux sera donc élargi.

Sous couvert de s’appuyer sur les maires, d’ajuster au plus près des besoins pour être efficace, cela va creuser les inégalités sur la politique en matière de sécurité dans les communes.

En tout cas il est clair qu’à chaque fois qu’on aura un problème on ne va pas pouvoir faire appel à une compagnie de CRS, ce n’est pas leur mission.

Incroyable : la preuve par l’aveu aux Liserons

 

Alors que cela fait depuis les années Sarkozy que je réclame aux ministres successifs de la ville de se pencher sur le sort du quartier des Liserons,

Alors que j ai fini par obtenir en 2015 de Patrick Kanner, ministre socialiste de la ville, et de lui seul, son classement en zone ANRU.

Alors que j’ai dénoncé à de multiples reprises la dégradation de ce quartier

Qui échappe au contrôle des forces de l’ordre

Qui voit s’ouvrir en pleine zone de deal un dojo pour les enfants du quartier (décision totalement irresponsable)

Qui voit l’Etat renoncer à occuper le terrain au point de voir un préfet, obligé de passer devant des murs où sont inscrits les tarifs de la came, pour inaugurer un équipement public
Et ce même préfet faire semblant de n’avoir rien vu

Qui est le théâtre de règlements de compte régulièrement

J’apprend aujourd’hui par le biais d’un Tweet de Christian #Estrosi que cela ne fait que 10 mois qu’il a demandé à #castaner, ministre de l’intérieur des renforts de police dans ce quartier.

10 mois à peine. ! Il porte une responsabilité colossale dans la dérive actuelle. Je souhaite vivement que Christophe Castaner puisse envoyer des renforts et j’appuie cette demande.
Mais s’abriter derrière l’Etat pour justifier l’inaction n’est plus tolérable. Il faut aussi une forte volonté politique locale et elle brille par son absence.

C’est pourquoi je demande sans délai au maire de Nice, au lieu de rentrer dans une surenchère démagogique impossible (demander une compagnie de CRS) de prendre la seule mesure qui relève concrètement de sa responsabilité : mettre en place une brigade de policiers municipaux qui ait pour seul objectif de se promener dans la cité, sur le même modèle que les militaires de vigipirate, pour gêner l’approvisionnement, dissuader les consommateurs dont les plaques d’immatriculation seraient systématiquement relevées et contrôlées avec convocation ultérieure des propriétaires de véhicules non résidents dans la cité en partenariat avec la police nationale.

« Maintenant ça suffit ». On croit rêver. Cela fait longtemps que ça suffit aux Liserons monsieur Estrosi. Ne parlez plus, faites !

Urgence Liserons !

 

Hier le quartier des Liserons a fait l’objet d’un énième affrontement entre bandes rivales.

Plus la ségrégation territoriale gagne du terrain, plus la République recule.

« Nice au Cœur » avait bien « pointé » cette question pendant les élections municipales.

Le quartier des Liserons a été trop longtemps délaissé et ignoré. Les bandes ont occupé le terrain laissé libre, transformant ce quartier paisible en plaque tournante du trafic de drogue. Le recul des services publics et du secteur associatif a achevé de déconnecter ce quartier de la République.

Désormais c’est de reconquête qu’il faut parler. L’obtention de l’inscription de ce quartier dans les opérations de restructuration financées par l’ANRU est fondamentale. Le projet a quasiment été avalisé, il faut maintenant ne pas prendre de retard supplémentaire.

Le secteur associatif autour de l’association Galice est en pleine réorganisation mais il y a tellement de retard que les moyens mis en œuvre, pourtant réels, ne suffisent pas.

C’est pourtant une initiative privée qui montre aujourd’hui le chemin. Dans ce désert médical où SOS médecins ne veut plus se rendre, où les pompiers se font régulièrement caillasser, elles s’appellent Sabrina Chafino et Yamina Ghouas
Ce sont deux infirmières libérales qui ont monté un cabinet au 9 impasse des Liserons. Elles ont fait le choix de parier sur l’avenir. Respect !.

Restaurer l’autorité de l’ État dans les quartiers

 

C’était l’une des propositions de Nice au Cœur. La reconquête républicaine de quartiers abandonnés, où L’État a reculé, doit être une priorité.

Ce qui vient de se passer aux Moulins hier soir est inadmissible. Un médecin, à fortiori, de SOS Médecins, qui intervient pour visiter un malade, ne peut pas, ne doit pas être empêché d’intervenir. Dans cette période spéciale, où le Covid19 peut frapper à tout moment, c’est mettre en plus en danger la vie d’autrui.

La réponse de Joëlle Martinaux, le refus d’intervenir aux Moulins pour les médecins de SOS est tout autant inadmissible. L’immense majorité des habitants du quartier des Moulins ne mérite pas cette double peine. Ils doivent avoir accès à tous les services de santé y compris SOS le soir.

Et c’est à l’État de le garantir. Et c’est à la ville et à la police municipale de se coordonner pour avoir le maximum d’efficacité, assurer le libre accès des médecins, pompiers dans tous les quartiers et faire respecter le couvre-feu notamment dans les zones de deal. .

La vidéo-protection n’est pas dans ces zones, la réponse adéquate, seule la PRÉSENCE HUMAINE peut répondre à ce défi y compris le soir.

C’est ce que je demande et je préfère cette solution mixte police nationale, police municipale au déploiement de l’armée qui commence à être préconisé et qui serait stigmatisante et plus liberticide.

Toxicomanie et drogue : Merci au CAARUD.

 

J’ai visité le CAARUD au 12 rue Emmanuel Philibert, il y a quelques temps. Les locaux sont spacieux et très fonctionnels. Ils sont agencés en fonction des activités qui s’y déroulent. Un salon d’accueil, un box pour un entretien prive, des toilettes douches, une buanderie pour le linge, etc.

Le CAARUD, c’est le Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues.

Ici l’insertion dans le quartier s’est plutôt bien passée et c’est presque miraculeux. Les gens détestent tout ce qui de près ou de loin touche à la drogue. Le CAARUD était avant rue Offenbach. De multiples actions de riverains avaient fini par en venir à bout. J’avais à l’époque protesté contre cette fermeture.

Cela avait aboutit à ce que des populations toxicomanes se fixent n’importe où. Il y en avait dans le parking Notre Dame, tout autour de l’église. Les toxicos se fixaient en public tous les jours comme cela vient de se passer au square Marshall. La situation était telle que plusieurs associations (AIDES, Médecins du Monde et l’AFR) étaient montées au front avec mon appui pour rappeler que la « prise en charge des usagers de drogues n’est pas le problème, c’est la solution ! ».

L’idée d’Estrosi de mettre le CAARUD à Pasteur près de l’hôpital à fait long feu. C’était tout simplement stupide car les toxicomanes sont une population de centre ville et peu mobile.

Le système actuel d’un CAARUD, quartier du Port, coordonnant des distributeurs de seringues en ville est meilleur mais encore perfectible.

Car les distributeurs de seringues reproduisent le même schéma. Celui placé rue Édouard Beri a distribué en 2018 plus de 2000 seringues. Ceux de l’avenue Semeria à Saint Roch et de l’avenue de la Californie, bien moins. Car les toxicomanes n’y vont pas. C’est trop loin du centre ville.

Il faudrait implanter deux nouveaux distributeurs en centre ville afin que l’activité d’Édouard Beri se trouve allégée et mieux répartie. Mais cela pose la question de leur lieu d’implantation qui renvoie à ce schéma détestable. Les gens sont plutôt pour mais à condition que ce ne soit pas près de chez eux.

Un sujet brûlant qui nourrit la démagogie et le populisme du Rassemblement National et qui ne sera certainement pas abordé en période pré-électorale. Les toxicomanes attendront.