Le grand vainqueur de ce premier tour de la primaire est incontestablement le Parti socialiste et la droite en est la plus grande perdante. Avec plus de 2,6 millions d’électeurs, le pari a été largement gagné, y compris dans les Alpes-Maritimes où nous atteignons les 30000 votants. Nos adversaires ont beau jeu de dire aujourd’hui que cela ne représente que 4% du corps électoral, ils savent bien au fond d’eux-mêmes que cette vague de votants est inattendue.
Comme prévu, François Hollande arrive largement en tête. Mais nous sommes dans le même cas de figure que celui de la participation. A force de dire qu’il pouvait y avoir 4 millions de votants, le fait qu’il y en ait 2,5 millions, ce qui est en soit absolument remarquable, est exploité par la droite sur le discours d’un demi échec. De la même manière, à force de l’avoir évalué à 42, 43, le fait que François ne fasse « que 39% », entretient l’ambiance d’une déception relative, alors que sur 6 candidats, regrouper près de 4 électeurs sur 10 est un très beau résultat.
Martine Aubry réalise un score un peu plus élevé que prévu. Donnée entre 27 et 29, elle réalise, 30,6%. C’est un résultat qui permet d’entretenir l’espoir sans remettre en cause fondamentalement les paramètres et les tendances lourdes du premier tour. C’est à dire que François Hollande est arrivé nettement en tête, et que même si le fait que Martine a légèrement dépassé les 30 et que lui est légèrement en dessus des 40, la dynamique de rassemblement se construit derrière lui.
La véritable surprise est venue de la troisième place, même si nous le sentions venir depuis plusieurs jours. Les candidatures d’Arnaud Montebourg et de Ségolène Royal s’adressaient au même cœur de cible : les sympathisants à la gauche du Parti. Le talent, la force de persuasion de Montebourg sur un certain nombre de thèmes auxquels il est capable de donner une crédibilité apparente ont eu raison de la pugnacité de Ségolène Royal et dans les derniers jours, un véritable effet de vases communicants s’est produit. Montebourg a siphonné Ségolène à la manière dont Sarkozy avait siphonné Le Pen dans la dernière ligne droite en 2007. Il a également pris à Hollande sur la fin de la campagne. Il symbolise l’envie des Français, ou plus restrictivement du peuple de gauche, de croire encore à quelque chose et il incarne cette part d’utopie, que d’autres nommeront démagogie.
La chute de Ségolène Royal était prévisible mais personne ne l’attendait aussi forte. Aucun institut de sondage ne l’estimait en dessous de 10%.Même avec un score aussi faible, le vainqueur de dimanche prochain aurait tort de penser qu’il pourra se passer d’elle, de ce qu’elle amène dans la vie politique française, de ses intutions politiques.
Quand à Manuel, il a fait une campagne plus qu’honorable en campant sur les thèmes qui sont les siens, et qu’il a eu le mérite de faire entrer dans le débat des socialistes, notamment les questions de sécurité. mais son score indique bien que la priorité numéro un des français en 2011, c’est la situation économique et sociale.
Que peut-il se passer maintenant ?
François Hollande reste mon favori, non parce que je le soutiens mais parce que aus econd tour, les votants vont choisir le representant du PS pour devenir président de la république, et que dans la dimansion présidentielle, il est très très en avance sur Martine Aubry.
Il doit tout de même faire attention à plusieurs paramêtres.
Le débat de mercredi aura un enjeu tres fort car l’électorat est plus fluide que pour une élection gauche contre droite.
François doit durcir dans la dernière semaine et sortir de ce carcan de gauche molle dans lequel habilement Martine Aubry, essaie de l’enfermer. Il ne s’agit pas de gauche molle ou dure, puisqu’ils defendent le même projet, contrairement à Montebourg qui, pendant la campagne, s’est totalement affranchi du projet qu’il a voté. A mon sens ce qu’il doit apparaitre dans la derniere semaine, c’est sa cohérence qui doit être mise en avant. Une gauche de vérité en quelque sorte.
Il doit s’adresser aux écologistes sur le nucléaire pour démontrer l’irréaliseme du discours de Martine qui, elle n’a pas hésité à le tacler sur la réduction des déficits.
Il doit s’adresser aux salariés moyens menacés de précarité pour leur démontrer que les propositions qu’ils avancent vont les protèger. Montebourg de ce point de vue a très bien réussi cette opération là.
Enfin, s’il a fait de la jeunesse sa priorité, je n’ai pas vu beaucoup de jeunes venir voter. ni les quartiers d’ailleurs. ce sont les gens insérés socialement qui se sont saisi de la primaire. C’est par les grand parents et les parents que passe ce discours car, eux, sont inquiets pour l’avenir de leurs enfants.