Le rapport adopté par la Mission parlementaire d’évaluation et de contrôle (MEC) sur le plan Campus et le grand Emprunt confirme le décalage entre les promesses et annonces mirobolantes du gouvernement et la réalité de son bilan. Des 5 milliards promis dans le cadre du Grand emprunt, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche n’ont touché, en définitive, qu’1,5 milliard d’euros. De même la somme versée dans le cadre du plan Campus de rénovation immobilière, lancé il y a maintenant quatre ans, est proprement dérisoire. 56,9 millions, c’est peu lorsque l’on prétend sortir les Universités de leur état de vétusté et de délabrement dans lequel elles sont trop souvent !
Et sans parler des logements étudiants gérés par le CROUS. malgré l’effort important de la région, on voit bien à nice fleurir les résisdences étudiantes privées.
En réalité, l’autonomie que la droite vante comme la grande réforme de ce quinquennat n’est que de la poudre aux yeux et de nombreuses Universités n’ont pas les moyens de mettre en œuvre les projets dont elles sont désormais chargées. Nicolas Sarkozy avait promis de faire de l’enseignement supérieur et de la recherche une priorité .
Il n’a en définitive que déstabilisé et rendu illisible le système en multipliant les structures. Il avait promis l’autonomie et n’a offert que le dirigisme. Quant aux crédits qui devaient accompagner cette politique, ils se sont évanouis… Sans doute le candidat Nicolas Sarkozy les promettra-t-il à nouveau, dans le cadre de sa campagne pour sa réélection.
La situation globale du Plan Campus a au moins un mérite. celui de nous enlever les regrets de ne pas avoir été sélectionné. Rappelez vous !
Nous étions en 2008 , et Valerie Pecresse, alors en charge de l’enseignement supérieur annonçait les 6 villes retenues, six premiers projets, impliquant 19 universités et 17 écoles, retenus par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le cadre du plan Campus. Ce dispositif, annoncé par Nicolas Sarkozy, visait à « rénover et redynamiser les campus existants » et à leur « donner une visibilité internationale ». Il prévoyait pour cela un investissement global de 5 milliards d’euros sur dix projets maximum.
Les universités de Bordeaux, Grenoble, Lyon, Montpellier, Strasbourg et Toulouse, choisies pour en bénéficier, avaient été sélectionnées selon quatre grands critères : l’ambition pédagogique et scientifique, l’urgence de la situation immobilière, le développement d’une vie de campus et le caractère structurant et innovant du projet pour le territoire.
Cela avait été pour Nice et son maire, Christian Estrosi, alors memebre du gouvernement,une humiliation de plus.
La Fage, deuxième organisation étudiante réagissait dans un communiqué logique, estimant qu’avec ce plan de rénovation ciblée de certains sites universitaires, « le fossé allait se creuser toujours plus entre les universités ». »Même si la décision du président de la République visant à allouer 5 milliards d’euros à la rénovation de nos universités est louable, la volonté de ne cibler ces crédits que sur dix projets laisse bon nombre d’universités sur le bord de la route et ne répond que trop partiellement au besoin criant de rénovation de l’ensemble du tissu universitaire français », relèvait ce syndicat. « Le constat est dur pour les universités de villes moyennes puisqu’aucune d’entre elles n’a retenu l’attention du comité de sélection », poursuivait l’organisation. Que les syndicats étudiants se rassure, le fossé ne se creusera pas! Tout le monde sera sur le coté de la route !
Le tollé fut tel à l’époque que Valérie Pécresse sortit une liste magique complémentaire de sept villes, dont « le projet mériterait d’être amélioré » et qui arrivait « derrière la liste » des six projets sélectionnés. Il s’agit de « Marseille, Lille, Nancy », ainsi que, pour la région parisienne, « Saclay, Aubervilliers, Paris-centre et Créteil-Marne-la-Vallée ». Nouvelle humiliation pour Nice et son maire, puisqu’on ne raisonnait plus sur les 6 meilleurs universités mais sur les 13 ! et toujours pas Nice.
faisant le siège de sa collegue au gouvernement, il finit par obtenir un rebond dont il a le secret, et qui font qu’il parvient réglulièrement à transformer ses échecs patents en dmi victoire : le statut de campus promettuer. Il fallait y penser !
L’opération « Campus Prometteur » lancée par l’Etat pour mettre à niveau l’immobilier universitaire dont 30 % des locaux sont aujourd’hui totalement vétustes a été créditée de la vente de 3 % des actions d’EDF, somme consacrée à cette opération. L’Université de Nice finissait par obtenir ce label « Campus Prometteur », quasiment crée pour elle. pour lui permettre de bénéficier d’une enveloppe de 60 M€ dont 30 M€ donnés par l’Etat en partenariat public/privé (PPP) et 30 M€ donnés par l’ensemble des autres partenaires. 30 millions d’euros sur 5 milliards, voila l’action du maire de Nice.
Neanmoins cela pouvait permettre de boucler le financement de certains projets déjà retenus et inscrits dans le projet Etat-Région 2007-2013 mais souffraient d’un niveau de financement nettement insuffisant pour les réaliser. Grâce à Campus Prometteur, les quatre dossiers, tous très structurants, bénéficiaient d’un apport financier
– Le projet de la tour Pasteur où il existe une véritable synergie autour de la thématique du cancer (ce qui rejoint la précédente délibération) sur le pôle Pasteur entre la faculté de médecine, le CAL, l’institut d’ORL et le nouvel hôpital en construction. Cette réhabilitation qui bénéficiait de 8,2 M€ dans le cadre du CPER devait bénéficier de 15 M€ supplémentaires.
– Le deuxième projet était la création d’un complexe de vie étudiante à Saint-Jean-d’Angély ; 10 M€ sont prévus dans cette enveloppe qui s’ajoutent au 1,5 M€ déjà prévu dans le cadre du contrat de projet Etat-Région. La réalisation de ce dossier est extrêmement importante pour créer une véritable cohérence et une meilleure attractivité de la vie étudiante niçoise ; vue l’importance du dossier, la Ville a proposé d’en assurer la maîtrise d’ouvrage. Il s’agit de construire sur une parcelle communale située à l’angle de la route de Turin et du boulevard Mitterrand, juste le long du tramway, 150 nouveaux logements étudiants supplémentaires, indispensables car vous savez que nous manquons de logements étudiants, 50 logements enseignants chercheurs, un Faculty Club, une maison de l’étudiant niçoise plus ambitieuse que celle que nous aurait permis le budget prévu dans le contrat de projet Etat-Région afin d’améliorer la qualité d’accueil et d’animation de la vie étudiante niçoise qui en a bien besoin.
– Le troisième projet correspondait à l’institut méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable doté de 15 M€ de Campus Prometteur qui doit s’implanter au coeur de l’OIN.
– Le dernier dossier était celui du Campus STIC à Sophia-Antipolis pour lequel il manquait 20 M€ pour boucler la totalité du financement et dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par le Conseil général. Le regroupement dans un même lieu des différents centres de recherche et d’enseignement supérieur dans le domaine des TIC autour des écoles d’ingénieurs, des centre de recherche déjà présents et du pôle mondial de compétitivité autour des solutions communicantes est un enjeu évidemment majeur.
que reste t’il des crédits de campus prometteur, quand on voit ce qu’il arrive à l’opération Campus. Il faudrait sérieusement se poser la question !