Dire n°2 déposé par les élus socialistes : Sur le choix de l’option souterraine
Monsieur le Commissaire enquêteur,
Les élus socialistes au Conseil municipal et au Conseil métropolitain font part de leurs réserves sur le choix de l’option souterraine pour traverser le centre ville compte tenu de la nature du sous sol dela ville. Cesréserves sont de nature hydrologiques et sismiques essentiellement.
Nous considérons que l’option souterraine doit être réduite au minimum.
De nombreux chantiers antérieurs ont démontré que les “imprévus” n’ont pas manqué et se sont traduits à chaque fois par des retards de livraison importants, des surcoûts considérables et des dégats collatéraux notamment sur des constructions, voire des édifices classés.
Côté rive gauche du paillon, les exemples ne manquent pas. Cela est dû, et c’est notoirement connu, au fait qu’un bras du Paillon, Lou sourgentin, passe sous cette partie de la ville et se jette dans le Port de Nice. Moins connu, l’autre ruisseau à caractère torrentiel, le Fontaine de la ville s’écoule au pied du mont Boron et rejoint lou Sourgentin.
Les travaux du bassin de rétention dela place Arsonont pris un retard considérable à la suite d’infiltrations d’eaux imprévues.
De même, la construction des garages en sous sol de l’ensemble immobilier Port Nicea, rue François Guisol, a provoqué l’inondation de caves dans tous les immeubles environnants de la rue et des rues avoisinnantes, notamment la rue Lascaris, à la suite de remontées d’eau.
Toujours rive gauche, mais avec une responsabilité directe du Paillon, le parking du Cours Saleya a fait l’objet de beaucoup de complications.
Lors de sa construction, les bâtiments du Bureau d’Aide sociale de la ville de Nice et de la chapelle de la Miséricorde ont été affectés par d’importantes fissurations et, en ce qui concerne la chapelle, par des remontées d’humidité qui ont provoqué le délitement ou l’éclatement des matériaux, ainsi que de graves dommages aux tableaux et peintures.
Il a été établi que ces dégâts ont en pour origine le tassement de terrain et une remontée de la nappe phréatique, eux-mêmes consécutifs à la mise en place des infrastructures de l’ouvrage, qui ont eu pour effet de contrarier l’évacuation des eaux d’infiltration et d’entraîner une humidification importante des fondations, des remontées d’eau à partir des fondations et du sol et un accroissement considérable de l’humidité ambiante ayant occasionné des détériorations par des moisissures, des écaillements et des décollements de peinture, de plusieurs tableaux anciens situés dansla chapelle. Lelien de cause à effet entre les travaux de construction du parking et les dommages subis dans ces circonstances, a été établi par des experts.
Côté rive droite du Paillon, selon certains experts les risques sont identiques. En effet le quartier de la Buffa et dela rue Danteétait encore un marécage au début du XIXéme siècle. Le sous sol reçoit plusieurs cours d’eau, le Mantega qui descend sous le boulevard Gambetta, le Saint Michel et le Saint Barthélémy qui s’écoulent quant à eux un peu plus à l’Est sousla rue Dante. Construireun tunnel souterrain à cet endroit, perpendiculairement au sens de l’écoulement Nord-Sud des eaux souterraines ne se fera pas impunément sans danger) et reviendrait à construire un barrage souterrain susceptible de bloquer les écoulements en sous sols et de provoquer des remontées de nappes phéatiques significatives sur les immeubles situés au nord dela ligne. Onne passe pas sans risque dans des alluvions instables et sous nos immeubles anciens qui sont tous sans grandes fondations.
Tout cela sans prendre en compte le risque sismique que l’on ne peut totalement évacuer du raisonnement même s’il est diffcilement évaluable. Potentiellement il existe.
La proposition des élus socialistes consiste donc à différer l’entrée en souterrain à la hauteur de la rue du Congrès et de poursuivre donc en surfacela ligne Est-Ouestentre la rue de France et la rue du Congres en passant en surface par les rues Bottero et Maréchal Joffre.
Cette option permet :
– De s’affranchir des contraintes hydrologiques évoquées ci-dessus, suceptibles d’avoir des répercussion sur le bâti environnant ;
– De supprimer1,3 kmde tunnel souterrain ;
– De réaliser ici une économie évaluée à 130 millions d’euros ;
– De passer en surface dans des zones très peu commerçantes dont sans nuisances pour l’activité économique.
Monsieur le Commissaire enquêteur
Les élus socialistes du Conseil municipal et du Conseil métropolitain de la ville de Nice souhaitent par ce dire très précis compléter le dire numéro 2 en ajoutant un élément extrêmement important.
L’entrée en souterrain à la rue du Congrès rapprocherait considérablement cette entrée de l’actuelle ligne 1. Cela permettrait de prévoir en surface une connexion à moindre coût entre les deux lignes, entre la ligne 1 à hauteur du boulevard Victor Hugo et la rue du Congrès sur quelques centaines de mètres. Cette connexion ne serait utilisée qu’en qualité de voie de secours, destinée à transférer du matériel roulant compatible d’une ligne à l’autre, en cas de problèmes techniques, de pannes, voire de saturation à une heure de pointe, donnant ainsi plus de souplesse à l’exploitation de l’ensemble du réseau de tramway.