En un mois, le chômage vient d’augmenter de 36300 demandeurs d’emploi. Ce mauvais chiffre arrive après quatre mois de baisse consécutive sur lesquels le gouvernement avait abondamment communiqué. On en était presque arrivé au point d’oublier que le chômage avait augmenté de 158 100 demandeurs d’emploi en un an et de 483 000 en deux ans !
La situation continue donc de se dégrader trois ans après le début de la crise financière et cela, contrairement à ce qu’il se passe chez nos voisins européens. C’est donc bien qu’il y a un problème national.
Quel est ce problème national ? Simplement, la politique économique et sociale de Nicolas Sarkozy et de François Fillon. A ce stade, la crise ne peut raisonnablement être tenue pour responsable de tout.
Paradoxalement, le plan de relance du gouvernement a été un plan de relance typiquement keynésien, étonnant pour un gouvernement libéral. Il n’a été orienté que vers l’État et les collectivités locales. Il n’a absolument pas concerné les entreprises, ni les banques. Pourtant, le gouvernement qui avait renfloué les banques, aurait pu exiger, en retour, un assouplissement des conditions d’accès au crédit pour les investissements des entreprises.
En pleine économie frappée par une baisse d’activité, l’autre choix calamiteux a été de décider la suppression de 100 000 postes de fonctionnaires. Un choix qui est en ce moment précis un non-sens économique alors qu’il aurait justement fallu soutenir la consommation.
Il en est de même pour le choix stratégique du développement des heures supplémentaires. Je n’y suis pas favorable, mais on peut économiquement le concevoir dans une économie en croissance voire en surchauffe. Mais certainement pas dans la situation actuelle de la France où les heures supplémentaires ont freiné l’embauche.
C’est cette succession de mauvaises analyses qui a contribué à la situation actuelle en matière d’emploi, ce problème n’ayant jamais été, il faut le dire, la priorité du gouvernement.