Stéphane Hessel : la mort d’un résistant et d’un indigné

     

 J’ai eu le privilège de rencontrer Stéphane Hessel. Il  incarnait une part de l’âme universaliste de la France, par les valeurs qu’il portait, les combats qu’il a menés. C’était un militant du progrès et un grand humaniste. Très jeune résistant, il n’aura eu de cesse de porter les idéaux du Conseil National de la Résistance, de les défendre encore récemment avec Raymond Aubrac, également disparu. C’était un défenseur acharné des droits de l’Homme. Mon dernier contact avec lui remonte au moment où l’appartement de Jean Moulin fut mis en vente, rue de France, au-dessus de la galerie Romanin.

En tant que Premier Secrétaire Fédéral du Parti Socialiste des Alpes-Maritimes, je me souviens de la motion dont il était le premier signataire au dernier congrès de Toulouse et qui créa la surprise dans notre département en finissant à la 2eme place.

Stéphane Hessel eut également un rôle important aux Nations Unies. Dans l’action diplomatique comme dans le mouvement social, il aura dédié toute sa vie à la fraternité entre les hommes et entre les peuples. Toute sa vie, il porta également une voix originale dans le conflit israelo-palestinien.

Stéphane Hessel a dû attendre d’avoir largement dépassé les 90 ans pour se faire connaitre des jeunes et devenir très populaire auprès d’eux. Il doit cette popularité tardive à son petit opuscule « Indignez-vous » qui a connu un très grand succès il y a trois ans. Son cri d’indignation, de révolte contre l’injustice, de refus que la loi du fort soit imposée au faible, a trouvé un écho particulier dans la jeunesse, et très au-delà des frontières  de la France. Il est apparu à ce moment là comme l’homme de la révolte, refusant la fatalité du déclin de la France et de l’Europe. Sa voix doit continuer à résonner dans nos consciences pour nous guider dans cette période délicate.