Je suis allé avant hier soir au 50eme anniversaire du Planning familial. Si j’y suis allé personnellement c’est pour bien montrer l’importance que Michel Vauzelle accorde à son action.
Depuis plusieurs années, consciente de l’enjeu de société que représente l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, la Région œuvre à promouvoir des dispositifs susceptibles de favoriser l’accès aux droits des femmes dans tous les domaines de la vie.
Dans cette optique, par délibération du 17 février 2012, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a adhéré à la Charte Européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale.
Concernant plus particulièrement les questions relatives à la santé, à la vie familiale, personnelle, sexuelle et affective des femmes, la Région a formalisé un partenariat, pour la période 2012-2014, avec le Mouvement Français pour le Planning Familial de Provence-Alpes-Côte d’Azur, sous la forme d’une convention triennale d’objectifs.
Je ne suis pas allé là bas parler de chiffres mais ma présence (la seule d’un ou d’une élue) c’était la reconnaissance de leur légitimité. 50 ans ce n’est pas rien. Le planning a été depuis un demi-siècle de toutes les luttes. C’est une extraordinaire aventure militante. Le Planning a été dès le départ à la fois un mouvement d’éducation populaire mais aussi un mouvement d’éducation sexuelle. Il a incarné en tout cas un nouvel espace de liberté pour les femmes. Et notamment les jeunes femmes, les adolescentes en lien avec la FEN, le MGEN, la FCPE, la Ligue de l’enseignement. C’était l’époque des grandes synergies associatives. La période de la loi Neuwirth qui autorisait la contraception et les centres de planification. Puis il y eu le rapprochement avec les syndicats de salariés, notamment la CFDT mais pas uniquement. La loi légalisant l’avortement a été aussi une victoire, la victoire de ce mouvement.
Ma présence, c’était aussi réaffirmer à l’occasion de ce bel anniversaire, cette proximité idéologique. Vous pensez que, si demain la région basculait aux mains du FN aidé par une frange dure de l’UMP, la région serait toujours adhérente à cette Charte Européenne.
Vous pensez que nous en serions là. Ou pensez-vous qu’une droite revancharde ou une extreme droite triomphante trouverait à faire des économies ?
Or nous avons besoin de poursuivre cet effort parce que notre région, Provence-Alpes-Côte d’Azur, connaît en effet un des taux de recours à l’IVG parmi les plus forts des régions de France métropolitaine, taux particulièrement élevé chez les jeunes mineures. A ce titre, l’accès à la contraception gratuite et de proximité des jeunes, la prévention des grossesses non désirées et l’information relative aux Infections Sexuelle Transmissibles (IST) constituent un enjeu majeur en termes de santé publique en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Enfin pour ce qui concerne les IST, il y a aussi le CRIPS.
C’est dans un tel contexte que le Conseil régional a approuvé, par délibération n°12-1614 du 14 décembre 2012 le dispositif régional d’accès à la contraception pour tous, destiné à favoriser l’autonomie des jeunes ainsi que l’accès gratuit et confidentiel à la contraception.
Ce dispositif s’articule autour de 3 axes : formation-sensibilisation des professionnels de santé et des acteurs-relais auprès des jeunes, création et animation d’un site web d’informations et d’échanges sur la sexualité et la contraception des jeunes et création d’un Chéquier PASS Santé+ prévention-contraception.
Par ailleurs, les associations départementales du Mouvement Français pour le Planning Familial de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui interviennent auprès des 15-25 ans ont également souhaité s’inscrire dans la lignée de l’axe 1 du dispositif régional d’accès à la contraception, en cherchant à cibler davantage, pour leurs interventions de prévention-sensibilisation, les lycées, et plus particulièrement ceux situés en zones géographiques prioritaires.
Si je donne ces détails c’est qu’ensemble nous allons toujours de l’avant. Depuis 1981, on parle des droits des femmes. On va vers toujours plus d’égalité dans tous les domaines, on lutte contre les discriminations à l’embauche, cela existe encore. On continue à porter l’égalité salariale hommes-femmes. On développe l’égalité politique par la parité. Tout cela concerne chaque femme en tant que femme engagée, citoyenne mais pas dans le cadre associatif du planning.
Mais il ne faut jamais oublier que rien n’est définitivement acquis. Ce qui s’est passé en Espagne avec le gouvernement Rajoy est là pour nous le rappeler. Mais il n’est même pas nécessaire d’aller en Espagne pour sentir les dangers. Rappelez vous ce qui s’est passé lors de l’examen du projet de loi sur l’égalité hommes- femmes défendu par Najat Vallaud Belkacem, tout un symbole et le tollé qu’a déclenché un amendement de la gauche qui voulait qu’une femme puisse accèder à l’IVG remboursée si elle ne veut pas poursuivre une grossesse, et non en fonction d’une situation de détresse. C’est un progrès social, c’est une liberté renforcée par le choix du Président de la république qui a cautionné cet amendement. Il ne s’agissait pourtant que de mettre en conformité le droit avec la pratique.
Eh bien nous avons eu la montée au créneau d’un groupe de parlementaires de l’UMP qui ont tenté de faire passer des amendements exigeant le déremboursement de l’IVG par la sécurité sociale. Quand on parle de la liberté d’une femme à disposer de son corps, à faire des choix, les réactionnaires ne sont jamais bien loin.
Les combats du Planning, même s’ils durent depuis 50 ans, incarnent encore la modernité, l’actualité et l’avenir .