579 606 !

 

579 606 !

C’est le nombre de noms gravés sur « l’anneau de la mémoire » inauguré par Francois Hollande aujourd’hui à Notre Dame de Lorette, dans le Pas de Calais.

Ce monument n’est pas un mémorial comme les autres . Les 579 606 noms correspondent aux noms des soldats tombés dans la région, sans distinction de nationalité ou de religion. Il y a des noms de soldats français, britanniques, allemands, belges,… Au total, le monument présente dans l’ordre alphabétique les noms de combattants d’une quarantaine de pays, dont ceux issus des anciennes puissances coloniales .

Le monument a pour ambition d’être un lieu de fraternité posthume. Le Président de la République a évoqué l’idée d’une « fusion du souvenir ». Ce sont des termes puissants, qui ne visent pas à nier les identités des belligérants de 14-18, mais à définir la Première Guerre Mondiale comme un « héritage commun », et peut être comme un élément d’un héritage commun plus vaste, à savoir celui de la première moitié du XX siècle.

Avec le recul, certains historiens qualifient désormais la période de 1914 à 1945 de « Guerre de trente ans ». Cette période comprend un événement unique et spécifique, la Shoah qu’il ne faudra jamais oublier et surtout pas atténuer dans un ensemble d’événements historiques plus vastes.

En même temps, il est évident que la période allant de 1914 à 1945 a déterminé l’histoire mondiale et l’histoire européenne. On l’a beaucoup dit, mais la crise de l’euro et plus particulièrement les débats franco-allemand sur la gestion de l’euro ne sont pas compréhensibles sans référence à la crise des années 20 et à l’inflation qui a frappé la République de Weimar avant de donner naissance au III Reich.

« La mémoire n’est pas faite pour le passé » a dit le président de la république. Pour surmonter les difficultés actuelles, les européens ont besoin d’une compréhension commune et partagée de cette période, ne serait ce que pour éviter les mêmes enchaînements. C’est aussi cela qu’a voulu exprimé Francois Hollande avec l’anneau de la mémoire et l’idée de fusion du souvenir. Le Président de la République s’inscrit dans un mouvement de dépassement des commémorations nationales que Francois Mitterrand avait commencé, en 1984, en serrant la main d’Helmut Kohl devant l’ossuaire de Douaumont.

Comme l’a rappelé Francois Hollande aujourd’hui ,l’anneau de la mémoire est « à la fois un geste profondément humain et un message d’espoir éminemment actuel à tous ceux qui luttent aujourd’hui pour que la paix et le droit triomphent partout dans le monde ».