Le débat qui est en train de se développer sur les crèches dans l’espace public est de mon point de vue surréaliste. On est en train de tout confondre.
La laïcité c’est préserver l’espace public et les bâtiments publics de l’influence des religions. Il serait inadmissible par exemple que l’on trouve des crucifix dans des salles de classe ou d’assemblée, ou que le maire, une fois élu prête serment sur la bible, etc…
De même, il serait inadmissible qu’il y ait une crèche dans le bâtiment de la mairie.
Mais qu’une mairie prête un local à une association pour qu’elle fasse une crèche n’est pas un crime contre la laïcité. La crèche est intimement liée à la période de Noël, aux vacances de fin d’année, elle a une vie éphémère et est en général défaite après l’Épiphanie. Je connais même des familles non catholiques qui font une crèche pour Noël.
Sur l’espace public, elle peut être un vecteur d’animation, je pense à la crèche vivante que l’on faisait l’espace d’un week-end dans le Vieux Nice, une animation appréciée et la fascination que peut exercer un mouton en pleine ville sur un enfant catholique, musulman, autre, ou simplement non éduqué religieusement, est la même.
De même, lorsque la Région subventionne le circuit des crèches à Luceram, je n’ai pas le sentiment de faire du prosélytisme religieux ou de faire une entorse à la laïcité. Je subventionne un événement, qui au fil du temps, est devenu un facteur d’attractivité touristique pour une commune de notre haut pays et soutient l’activité.
Je suis un militant acharné de la laïcité parce qu’elle prône le vivre ensemble et la tolérance. Il ne faut pas qu’elle même devienne intolérante.