Près d’un jeune sur deux entre 18 et 25 ans s’apprête à mettre un bulletin Front National dans l’urne aux élections départementales. C’est le pire vote que puisse faire un jeune, un vote de repli sur soi et non un vote d’espoir. Ce jeune là va commettre la pire des erreurs. Parce que le Front national est dans les actes le parti anti-jeune par excellence. Il n’y a qu’à voir les votes qu’il fait au Conseil régional, systématiquement contre l’apprentissage, contre la politique de la ville, contre les subventions aux associations etc.
Alors pourquoi ?
Parce que nous avons aussi des responsabilités, particulièrement sur le logement des jeunes.
Des voix s’élèvent régulièrement et justement pour dénoncer les difficultés d’accès au logement des citoyens. Dans l’un de ses derniers rapports, la Fondation Abbé Pierre pointait la situation particulière des jeunes, qui peinent à trouver des emplois stables, et se trouvent astreints de plus en plus souvent à rester chez leurs parents. Pas d’emploi, pas de toit! Pour reprendre l’esprit d’une fameuse réplique du film « Intouchables ».
L’Observatoire de la Jeunesse Solidaire a donc mené l’enquête auprès des jeunes : les chiffres parlent d’eux-mêmes : 7 jeunes sur 10 ont eu des difficultés à accéder à un logement. Autrement dit le problème touche une large majorité qui se voit refuser un droit simple, essentiel, celui de disposer d’un toit autonome lorsqu’il en a besoin.
Parmi cette jeunesse que l’on sait diverse, 15% s’est déjà retrouvé sans hébergement ou dans un hébergement précaire, 25% a déjà sacrifié des dépenses de première nécessité pour se loger, 12 % s’est vu victime de discriminations, 21% n’a pas d’accès à un logement car sans emploi ou avec un emploi précaire…. Logés en majorité dans le parc privé par manque de logements sociaux ou dédiés adaptés, les jeunes sont confrontés à des loyers élevés et à des exigences en termes de garantie et de revenus qui les disqualifient souvent d’entrée de jeu.
Les inégalités qui creusent entre les jeunes des frontières de plus en plus visibles, sont flagrantes dans le domaine de l’accès à un logement autonome : les jeunes les moins diplômés, en emploi précaires ou sans emploi, issus de foyer parental CSP – sont ceux qui cumulent le plus de difficultés. Il y a là un scandale patent, qui en dit long sur la difficulté de notre société à donner une vraie place aux jeunes. C’est sur cet échec de la société, et il faut bien le dire sur l’incapacité des gouvernements successifs à régler cette question que se nourrit le vote FN chez les jeunes.