Nous n’avons pas fini d’analyser les résultats des élections départementales. Mais il y a une certitude. La perte de la conscience d’appartenir à et de constituer une force collective est de plus en plus évidente. C’est la montée de l’individualisme. Parallèlement et logiquement les gens n’ont plus confiance dans les politiques publiques. Ils ne le perçoivent absolument plus comme une solution à leurs problèmes.
Le crise économique accentue la précarité, l’urgence des besoins à satisfaire. Nous sommes depuis des mois sur la crête des 3,5 millions de chômeurs.
Difficile voir inaudible à expliquer à quelqu’un qui est dans l’urgence que les politiques publiques que nous mettons en place vont mettre du temps à produire leurs effets.
Et notre discours devient décalé. Quand vous parlez reindustrialisatiion, on vous répond service du nettoiement. Quand vous parlez relance des investissements on vous répond service des espaces verts.
Et si vous expliquez que la reprise est pour bientôt parce que les clignotants se remettent au vert, votre interlocuteur vous dit gentiment : tout cela c’est très bien mais est ce que tu as un emploi pour moi ?
Dans ce contexte la lutte devient inégale entre nos valeureux candidats qui mènent campagne sur des idées, des projets collectifs et les candidats du maire qui promettent de trouver une solution pour faire rentrer le frère, la soeur ou le fils à la mairie.
Bien sur la plupart de ces promesses partent aux oubliettes une fois la campagne électorale passée mais un certain nombre sont satisfaites, suffisamment pour rendre le système crédible et pour faire en sorte que celui qui sera oublié cette fois ci conservera l’espoir et se dira que la prochaine fois ce sera son tour. Et c’est reparti pour un tour.
Seule la sortie de crise, la reprise économique et la création d’emploi par l’économie réelle permettra d’offrir des opportunités d’embauche et de rendre les gens moins dépendant de ce système.
Mais en attendant le clientélisme se nourrit de la crise.