Mon intervention à la célébration du 70ème anniversaire de la remise par le Gal De Gaulle de la Croix de la libération à la 13ème demi brigade de la légion étrangère (13e DBLE) et au bataillon d’infanterie de marine et du Pacifique (BIMP)

 

Permettez-moi tout d’abord d’excuser le Président du Conseil régional Michel Vauzelle, qui a été retenu à Marseille par des obligations qu’il n’a pu différer. En cette circonstance solennelle, il tient à s’associer à la célébration du 70e anniversaire de la remise par le Général De Gaulle, de la Croix de la Libération, à deux unités d’élite qui se sont illustrées, dès les premiers moments, dans les combats de la France Libre : la 13e Brigade de Légion étrangère, et le Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique.

Je ne reviendrai pas longuement sur l’historique, qui vient d’être rappelé, de ces deux unités. Il convient cependant de souligner que, l’une comme l’autre, a fait le choix du refus de l’armistice, dès juin 1940, et qu’elles ont activement participé, jusqu’à la fin du conflit, à de multiples batailles, que ce soit en Afrique de l’est, en Afrique du Nord, pour la libération de la Provence, et jusqu’en Alsace et sur les bords du Rhin. D’éminentes personnalités, telles que le Maréchal Koenig, alors capitaine, ou Pierre Mesmer, pour ne citer que les plus connus, ont pris part à ces actions.

C’est donc en cette ville de Nice que, le 6 avril 1945 pour la 13e DBLE, le 9 avril 1945 pour le BIMP, le Général de Gaulle a décerné à ces deux unités l’une des distinctions les plus éminente pour cette période : la Croix de la Libération.

Au-delà de la vaillance militaire, au-delà de l’ardeur au combat, au-delà des victoires et de l’abnégation des hommes, cette distinction revient à ceux qui, les premiers, ont su se tourner vers le camp de la liberté et refuser de baisser les bras malgré une situation désespérée. Au-delà de leur engagement de la première heure, ce sont eux, aussi, qui ont su agréger autour d’eux de plus en plus d’hommes, si bien que les Forces Françaises Libre représentaient bientôt plus qu’un appoint aux forces alliées.

Si nous célébrons aujourd’hui le 70e anniversaire de cet événement, c’est bien entendu pour rendre hommage à tous ces hommes, mais aussi toutes ces femmes, qui ont accepté jusqu’au sacrifice suprême pour se conformer à l’idée qu’ils se faisaient de la liberté et de l’honneur.

Mais, comme le rappelait tout récemment le Président de la République François Hollande, lors de la commémoration de la libération du camp de concentration du Struthof, la mémoire des événements passés doit éclairer le présent et l’avenir. C’est parce que certains ont su faire, en leur temps, des choix difficiles, c’est parce qu’ils se sont engagés, que nous sommes libres aujourd’hui. Ces choix, ces engagements, nous devons être prêts à les assumer si cela était nécessaire.

Dans la période très troublée que nous connaissons, nous devons opérer des choix réfléchis et ne pas tomber dans le piège des ennemis de la liberté. C’est à ce prix que nous préserverons notre unité et notre cohésion nationale.

Face à la montée de l’extrémisme et des idées de l’extrême droite, dans une région comme la nôtre, nous devons avoir un discours de responsabilité, un discours qui rassemble sous la devise de la république, la liberté, l’égalité, la fraternité, plutôt qu’un discours qui divise ou qui stigmatise.

Comme nos illustres devanciers de la 13e Brigade de Légion étrangère, et le Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique, nous devons faire le choix de l’action plutôt que de la résignation, de la réflexion plutôt que de la précipitation, de l’honneur plutôt que de l’illusion, et surtout du rassemblement plutôt que de la fracture.