Le président François Hollande est attendu à Alger pour une brève visite à l’invitation de son homologue Abdelaziz Bouteflika, un important partenaire économique et un interlocuteur de premier plan sur les crises malienne et libyenne.
Je me suis encore entretenu ce matin avec Jean Louis Bianco qui accompagne le président dans ce déplacement parce qu’il est, en plus de président de l’observatiore de la laïcité, conseiller spécial pour les affaires économiques franco-algériennes. Nous actualiserons d’ailleurs nos infromations vendredi lors de son déplacement à Nice.
Lors de leurs entretiens, le président Bouteflika et François Hollande doivent évoquer des questions « relatives à la sécurité et à la paix en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi qu’à la coopération multilatérale mondiale », selon la présidence algérienne.
Sur le plan économique, la France, en période de sortie de crise, qu’on le veuille ou non, et l’Algérie, confrontée à une baisse de ses revenus pétroliers, souhaitent intensifier leur « partenariat stratégique », conclu en 2012. Ce partenariat, qui a enregistré ces dernières années des avancées importantes doit encore accélerer. Pour la première fois en 2013, la France a perdu le rang de premier fournisseur de l’Algérie au profit de la Chine. Nous sommes actuellement le deuxième partenaire de l’Algérie avec des échanges s’élevant à 10,5 milliards d’euros en 2014 essentiellement. nous exportons des céréales, des médicaments et des voitures.
Mais les relations entre Paris et Alger, catastrophiques sous Nicolas Sarkozy, se sont grandement améliorées sous françois Hollande et désormais 7 000 entreprises françaises exportent dans ce pays et 450 y sont installées, dont quelques grands groupes comme Alstom, Lafarge, Danone ou encore Renault et Suez, mais également des PME. c’est dans le domaine des TPE et des PME que la région PACA agit. Nous étions avec Michel Vauzelle les 1er et 2 décembre dernier à Alger avec une vingtaine d’entreprises de notre région, le réseau ANIMA et Finances Conseil Méditerranée et de nombreux partenariats se sont noués.
Sur les questions géopolitiques que je connais moins bien, il ne faut pas être devin pour imaginer qu’elles seront aussi à l’ordre du jour. L’Algérie joue un rôle plus actif qu’on ne le pense généralement. Alger a déjà largement contribué à la signature des accords pour la paix et la réconciliation au Mali du 15 mai, et c’est dans la capitale algérienne que la rébellion malienne à dominante touareg s’est engagée le 5 juin à les signer à son tour. Cette question est déterminante et démontre la différence fondamentale entre le style sarkozy et le style Hollande. Le président français s’efforce de trouver une solution politique durable au Mali capable de stabiliser le pays. Il s’appuie sur son allié régional l’Algérie pour ne pas laisser un chaos comme l’a fait Sarkozy en Libye. Car le dossier libyen va ressurgir dans l’actualité. je rentre de Tunisie et les informations concernant le sud tunisien ne sont pas rassurantes. Le pays est en plein chaos et gangrené par la progression du groupe Etat islamique. La semaine dernière, alors que j’étais à Tunis, une information a été passée sous silence par les médias français, mais une importante centrale électrique, dans la région de Syrthe, est passée sous le contrôle de Daesh.
La progression de daesh en Lybie ne peut laisser indifférent ni Alger, ni Paris.