Cet après midi j’ai été reçu longuement, près d’une heure, à Erevan, par la ministre de la diaspora, Hranouche Hakobian.
Nous avons bien entendu évoqué la coopération entre la Région PACA et la region du Lori pour laquelle j’ai fait ce déplacement éclair au nom Michel Vauzelle.
Mais cet entretien très intéressant a aussi porté sur les réfugiés car Erevan et l’Arménie sont touchés par ce phénomène. 118 arméniens ont été tués par Daesh en Syrie. Car ce que l’on ignore souvent, c’est que de nombreux arméniens, fuyant le génocide de 1915, sont passés à l’époque par l’Iran et ont rejoint la Syrie. Une siècle après l’ironie de l’histoire les voit fuir en sens inverse pour ne pas tomber dans les mains de Daesh
Et c’est ainsi que ce petit pays, ce peuple qui a tant connu de souffrances, ouvre ses bras sans faire de bruit, ni la une des journaux. Ce pays de 2,9 millions d’habitants, ou le salaire est de 400 euros et où l’essentiel des retraites se situe à 100 euros, a déjà accueilli 17000 syriens d’origine armenienne.
Le gouvernement a pris deux mesures exceptionnelles : gratuité des soins pour les réfugiés, gratuité de l’université alors qu’elle est payante pour les arméniens.
La ministre m’a indiqué que sans doute 20000 syriens supplémentaires seraient accueillis. Chacun des 600 villages d’Arménie prendra en charge 5 familles.
Même les villages yezidi accueillent des réfugiés. Ce sont des villages que je traverse à chaque fois que je vais en Armenie. Ce sont des agriculteurs qui vivent dans le dénuement le plus extrême, parfois dans du dur, parfois dans d’anciens wagons ou cars transformés en habitation d’appoint. Ceux là n’ont rien mais ils accueillent aussi qudlques familles yezidis qui ont fuit les persécutions.
Quelle immense leçon de fraternité humaine qui se déroule là bas. N’hésitez pas à partager, cela montre qu’il ne faut jamais désespérer de l’humanité.