L’évolution de la société condamne la radicalité.
Les évènement de ces derniers jours le confirment. Les questions sociétales sont de plus en plus complexes, les questions économiques et sociales ne sont pas en reste.Tout le monde n’en a pas encore conscience parce que les bouleversement n’en finissent pas. Cette évolution perpétuelle donne parfois le vertige mais rend cette période politique hautement passionnante.
Comment la politique peut elle encore influer sur les deux grandes questions actuelles : la mondialisation et la montée du fait religieux. C’est de la réponse à cette question que naitra ou pas le regain d’intérêt pour la politique.
Il y a deux manières de raisonner, pas 36, deux.
Ceux qui pensent qu’on peut changer les fondamentaux, le concept de démondialisation économique par exemple. Mais qui à contrario pensent que la mondialisation des images et des idées peut nous permettre de lutter contre la montée du fait religieux en exportant le concept de laicité. Ceux là sont à l’opposé de la belle formule de Jaurès « comprendre le réel pour aller à l’idéal ». Leur défi est de rendre possible leur idéal en niant l’existence des contraintes. L’exemple le plus flagrant est celui de la Grèce et du formidable mensonge d’Alexis Tsipras se dressant contre l’Europe en campagne électorale pour s’accommoder ensuite de ses recommandations, infligeant aux grecs une potion de rigueur contre laquelle ils s’étaient imaginé voter en votant Tsipras.
Dans le même ordre d’idée, il y a toujours cette arrogance française qui pense détenir la vérité révélée sur un modèle de société à construire, s’inspirant de ce que nous sommes. Les printemps arabes ont démontré que ce n’était pas aussi limpide. Notre naiveté nous a conduit à ce moment là à imaginer que la chute des dictatures provoqueraient l’avènement de démocraties construites sur le modèle occidental. Mais exception faite de la Tunisie, ce n’est pas ce qu’il s’est produit et il n’y a eu d’autres solutions, soit de laisser des régimes autoritaires reprendrent le contrôle, c’est le cas de l’Egypte, soit de laisser le chaos s’intaller. C’est la situation de la Libye, de la Syrie, de l’Irak, chaos qui transforment ces terrtoires en refuges de tous les fanatismes religieux et en base arrière pour actes terroristes.
C’est cette arrogance qui amène certains d’entre nous à traiter de crétins ceux qui n’entrent pas dans ce moule, moule de la radicalité. L’intolérance devient un concept partagé incompatible avec le concept de société apaisée que nous espérons encore léguer à la génération suivante.
A l’opposé il y a une autre conception ces choses, un autre raisonnement qui consiste à dire, voilà quel est le monde d’aujourd’hui, voilà quelle est sa complexité. Nous n’avons pas la capacité de la changer parce que les logiques libérales mondialistes sont dominantes en puissances économiques, voire démographiques (selon comment on place la Chine). dans ce cadre, de quelles marges de manoeuvre disposons nous pour lutter contre l’exclusion, construire une société plus juste et plus fraternelle. La définition des marges de manoeuvres nécessite à contrario du premier rasionnement d’avoir une connaissance parfaite des contraintes plutôt que de les occulter volontairement. pour ena voir un peu joué au Bourget, françois Hollande le paie encore aujourd’hui.
Cela passe par le dialogue, dialogue dans l’entreprise, dialogue dans la fonction publique, dialogue dans l’éducation nationale, dialogue sur la laïcité, sur l’interreligieux,
Cela passe par la négociation donc par une démocratie plus vivante et plus achevée, par la capacité à construire des alliances sur les grands sujets universels comme la COP21. Parce que els alliances de demain seront internationales ou ne seront pas. Cette méthode privilégie le réformisme à la rupture et la recherche du compromis supranational comme objectif ultime car seul capable de donner une réalité aux équilibres nationaux.
Elle est nettement moins sexy, moins pure, mais elle peut conduire à cette société apaisée où le progrès social prend d’autres formes que le simple matérialisme.
En conclusion, selon mon analyse, la radicalité vit ces derniers moments comme alternative imaginable mais elle ne le mesure pas. Il n’est pas impossible malheureusement qu’un passage par une prise de pouvoir par son expression ultra libérale, l’extrême droite, ait lieu. La radicalité de gauche n’a pas cette perspective. sa seule victoire peut être de provoquer momentanément la défaite ou l’impuissance du réformisme.
A l’inverse le réformisme est en train de gagner cette bataille sur le long terme mais ces acteurs actuels sont loin d’en avoir le sentiment dans ce contexte de tension et de rejet généralisé.