Ce matin nous avons tenu avec Paul Cuturello une conférence de presse à ce sujet en nous appuyant sur des vidéo tournées chez les commerçants.
Nous voterons demain matin la délibération 0.1 du conseil métropolitain portant création d’un fonds exceptionnel d’aide aux entreprises suite à l’attentat du 14 juillet 2016.
On ne peut que se féliciter de cette initiative de solidarité qui mobilise outre la Métropole (552.000 €), le Conseil régional (600.000 €), le Conseil départemental (247.000 €), la CCI métropolitaine (300.000 €) et la CCI régionale (200.000 €) pour un fonds d’un total de 2 millions d’euros.
La cible choisie paraît juste. Oui, les entreprises de moins de 20 salariés ont été directement impactées au niveau économique, notamment les restaurants, les snacks, les hôtels, les commerces de souvenirs et autres établissements.
L’attentat du 14 juillet a impacté l’activité, notamment durant la période allant du 15 juillet 2016 au 15 septembre 2016, soit deux mois, et pour de nombreux commerces la perte du chiffre d’affaires a été d’au moins 20 %.
Si nous avons organisé, c’est parce que, si elle est votée en l’état, cette délibération serait profondément injuste.
En effet, dans son sixième considérant, la délibération précise que, pour être éligible au fonds, le commerce devra être situé dans le périmètre géographique de la zone touristique limitée à l’ouest par le boulevard Gambetta et au nord par l’avenue Thiers.
Or, à l’ouest du boulevard Gambetta, rue de France, rue Dante, avenue de la Californie, à Magnan, aux Bosquets et jusqu’à Carras, les commerces ont souffert.
La Promenade des Anglais a été fermée pendant 72 heures, les plages ont été fermées pendant quatre jours. Il y a eu un impact évident sur les commerces de la rue de France et de la Californie.
D’une façon générale, les flux financiers liés à l’activité touristique, qui n’est pas négligeable entre Gambetta et les Bosquets, comme l’attestent les nombreux hôtels classiques, appart-hôtel ou meublés, ont été impactés.
Les commerces particulièrement touchés sont les commerces :
– Articles de plage
– Boulangerie / restauration rapide et à emporter
– Restauration
Ces derniers ont subi le contrecoup des départs précipités des touristes des hôtels de secteur.
Comment exclure du périmètre, un secteur avec des hôtels emblématiques comme le Radisson ou l’Ibis, à forte capacité d’accueil, dont les clients font travailler les sandwicheries ?
Pour les commerçants de la rue de France et de l’avenue de la Californie, c’est la triple peine : les travaux de la ligne 2 du tramway, le préjudice attentat et l’exclusion du périmètre d’indemnisation.
Le périmètre est d’autant plus curieux qu’il est limité à l’ouest par Gambetta, mais sans limite à l’est. Les commerçants du Port seraient donc éligibles, mais pas ceux de la Californie ? Pourtant, les commerçants du Port n’ont pas été impactés directement mais indirectement. Ils ont plus souffert de l’annulation de la fête de l’Assomption et de la fête du Port.
Tout le monde sait que l’activité sur la « Prom » a été quasi nulle pendant plusieurs jours, notamment vers Magnan. Je rappelle que le quartier de la Madeleine, avec neuf décès, a payé un lourd tribut à cet attentat.
Le périmètre privilégie les commerces de la zone principale au détriment des petits commerces périphériques, pourtant plus fragiles. A la Californie, un commerce qui ferme, c’est tout le quartier qui s’appauvrit.
Demain matin, je vais tout faire pour obtenir l’extension du périmètre d’indemnisation jusqu’à Carras, sans esprit polémique mais avec pour seule exigence la justice.